Sainte
Thérèse de Lisieux
Trois phrases que Thérèse a dite, non pas
pour l’admirer seulement – ce que nous pouvons faire - mais pour que nous
entrions dans ces paroles, que nous puissions les faire nôtres ; pour que la
sainteté de Thérèse ne soit pas seulement quelque chose que l’on admire de
l’extérieur, mais bien comme une réalité qui puisse devenir la nôtre petit à petit. Car, je vous rappelle que tous, autant que
nous sommes, nous sommes appelés à devenir des saintes et des saints. Nous le serons tous un jour au ciel, mais dès
ici-bas, nous sommes invités à entrer dans cette sainteté.
La première phrase nous parle du Seigneur. Écoutez ce qu’elle dit dans une de ces lettres : « Je t’assure que le Bon Dieu est bien meilleur que tu le crois. Il se contente d’un regard, d’un soupir d’amour… ». Je t’assure que le Bon Dieu est bien meilleur que tu le crois... Souvent, nous avons une image de Dieu qui nous ressemble trop. Et donc, quand nous imaginons la bonté du Seigneur, nous l’imaginons comme notre propre bonté ; plus que nous, évidemment, mais un peu à la mesure de notre bonté. Thérèse nous redit ce soir que la bonté du Seigneur dépasse tout ce que nous pouvons imaginer. Quand nous imaginons quelqu’un de « super-méga bon », comme disent les jeunes ; eh bien, même à ce moment-là, nous sommes tout-à-fait en dessous de la réalité. Comment pourrions-nous comparer la bonté de Dieu à la nôtre, lui qui a fait le monde et toutes ses merveilles… Je nous invite donc à lui dire notre émerveillement, à laisser monter vers lui notre louange pour la merveille incroyable qu’il a et qu’il est.
Mais,
en même temps qu’il est au-dessus de tout, en même temps que nous ne saurions
pas imaginer sa bonté pour nous … en même temps, le Seigneur ne nous demande
pas de faire des choses aussi grande que lui, il ne nous demande pas
l’impossible. C’est la deuxième partie
de la phrase : « Il se contente d’un regard, d’un soupir d’amour… ». En même temps que Dieu est le tout-Autre, en
même temps, il est un Père. Et un Père
est heureux d’entendre son enfant, même s’il ne sait pas parler, même s’il
n’est pas intelligent ; il suffit que son enfant se mette à gazouiller un peu,
et voilà que le Père saute de joie.
Alors, ne soyons pas devant le Seigneur comme devant quelqu’un que nous
ne parvenons pas à atteindre – et c’est vrai -, mais soyons devant lui comme
des petits enfants qui gazouillent de joie devant lui, qui gazouillent de joie
sur ses épaules ou sur ses genoux. Cela
a sans doute été la plus grande découverte de Thérèse : Dieu, le tout grand est
en même temps le tout proche et je peux être comme je suis, devant lui, sans
jouer un rôle, sans faire semblant de …
Non, en étant simplement moi-même.
Deux. Dans une autre lettre, Thérèse dit : «
L’unique bonheur sur la terre, c’est de s’appliquer à toujours trouver délicieuse
la part que Jésus nous donne. » Et c’est
très beau aussi. Parce que souvent, nous
nous disons que nous serions heureux si nous étions autrement. Mais, c’est le Seigneur qui nous a fait comme
nous sommes, et donc, c’est avec ce qu’il nous a donné que nous serons
heureux. Je vous raconte une petite
anecdote. Quand j’étais enfant,
j’adorais la fameuse basse russe Ivan Rebroff. Et j’espérais de tout mon cœur
devenir une basse aussi puissante que lui.
Pas de chance pour moi, quand ma voix a mué, je suis devenu ténor, avec
une voix très haut perchée. Quelle
déception … Et j’avais beau essayer
descendre dans les graves … Impossible,
ça ne marchait pas et ça me rendait malheureux.
Et j’aurais pu avoir une vie infernale, si je n’avais pas compris que ma
vie pouvait être belle en étant ténor.
Et spirituellement aujourd’hui, je pourrais dire que si le Seigneur m’a
donné une voix de ténor, c’est pour que je sois heureux avec une voix de ténor. C’est juste une histoire, mais chacun peut
trouver des exemples plus profonds. « Ah
que je serais heureux si mes enfants étaient différents, si j’habitais
ailleurs, si j’étais plus jeune, si j’étais plus vieux, si j’avais un autre
caractère … » Et on finit par rater sa
vie, parce qu’on ne comprend pas qu’on peut être heureux avec ce que le
Seigneur nous a donné, puisqu’il est un Père qui veut notre bonheur …
Et
la dernière phrase que je voudrais vous partager rejoint celle-ci. On lui parlait de ses souffrances et elle
disait : « Je ne souffre qu’un instant. C’est parce qu’on pense au passé et à
l’avenir qu’on se décourage et qu’on désespère. » Thérèse nous invite à vivre non seulement
avec le caractère que nous avons et avec tout ce qui fait notre vie, mais elle
nous invite aussi à vivre le moment présent.
C’est ici et maintenant que le Seigneur se trouve. Comme on dit dans une belle expression : « le
pain de demain n’est pas cuit, le pain d’hier est rassis, merci, Seigneur, pour
le pain d’aujourd’hui. » Et c’est
d’ailleurs ce que nous disons au Notre Père.
Nous ne lui demandons pas le pain pour hier – on n’en a plus besoin –
nous ne lui demandons pas le pain pour demain …. Ça, nous lui demanderons
demain. Aujourd’hui, nous lui demandons
le pain pour aujourd’hui. Si tu cherches
Dieu hier, tu ne le trouveras pas, puisque hier est passé, dépassé,
trépassé. Si tu cherches Dieu demain, tu
ne le trouveras pas, puisque demain n’existe pas encore. Si tu veux trouver Dieu, cherche-le aujourd’hui.
donne-nous, Seigneur,sa confiance
intrépide, nous t’en prions.
Thérèse t’a cherché dans
l’humilité de la vie quotidienne :
conduis-nous, Seigneur, sur la
petite voie
qu’elle a suivie jusqu’au bout,
nous t’en prions.
Thérèse a voulu partager la table
des pécheurs :
découvre-nous, Seigneur, l’appel
de ta miséricorde infinie,
nous t’en prions.
Thérèse a tenu à marcher pour un
missionnaire ;
révèle-nous, Seigneur, le secret
de la solidarité entre tes enfants
nous t’en prions.
Thérèse voulait passer son ciel à
faire du bien sur la terre :
reçois, Seigneur, son amour et sa
prière en notre faveur,
nous t’en prions.
Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …
Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …
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