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Sainte Thérèse de Lisieux

 Mettons-nous en présence de Dieu : 
Dieu, viens à mon aide ; Seigneur, à notre secours 
 En ce temps-là, les 72 disciples que Jésus avait envoyés revinrent tout joyeux, en disant : « Seigneur, même les démons nous sont soumis en ton nom. » Jésus leur dit : « Je regardais Satan tomber du ciel comme l’éclair. Voici que je vous ai donné le pouvoir d’écraser serpents et scorpions, et sur toute la puissance de l’Ennemi : absolument rien ne pourra vous nuire. Toutefois, ne vous réjouissez pas parce que les esprits vous sont soumis ; mais réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux. » À l’heure même, Jésus exulta de joie sous l’action de l’Esprit Saint, et il dit : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance. Tout m’a été remis par mon Père. Personne ne connaît qui est le Fils, sinon le Père ; et personne ne connaît qui est le Père, sinon le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler. » Puis il se tourna vers ses disciples et leur dit en particulier : « Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez ! Car, je vous le déclare : beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous-mêmes voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu. » 

              Trois phrases que Thérèse a dite, non pas pour l’admirer seulement – ce que nous pouvons faire - mais pour que nous entrions dans ces paroles, que nous puissions les faire nôtres ; pour que la sainteté de Thérèse ne soit pas seulement quelque chose que l’on admire de l’extérieur, mais bien comme une réalité qui puisse devenir la nôtre petit à petit.  Car, je vous rappelle que tous, autant que nous sommes, nous sommes appelés à devenir des saintes et des saints.  Nous le serons tous un jour au ciel, mais dès ici-bas, nous sommes invités à entrer dans cette sainteté. 

       La première phrase nous parle du Seigneur.  Écoutez ce qu’elle dit dans une de ces lettres : « Je t’assure que le Bon Dieu est bien meilleur que tu le crois. Il se contente d’un regard, d’un soupir d’amour… ».  Je t’assure que le Bon Dieu est bien meilleur que tu le crois...  Souvent, nous avons une image de Dieu qui nous ressemble trop.  Et donc, quand nous imaginons la bonté du Seigneur, nous l’imaginons comme notre propre bonté ; plus que nous, évidemment, mais un peu à la mesure de notre bonté.  Thérèse nous redit ce soir que la bonté du Seigneur dépasse tout ce que nous pouvons imaginer.  Quand nous imaginons quelqu’un de « super-méga bon », comme disent les jeunes ; eh bien, même à ce moment-là, nous sommes tout-à-fait en dessous de la réalité.  Comment pourrions-nous comparer la bonté de Dieu à la nôtre, lui qui a fait le monde et toutes ses merveilles…  Je nous invite donc à lui dire notre émerveillement, à laisser monter vers lui notre louange pour la merveille incroyable qu’il a et qu’il est.       

Mais, en même temps qu’il est au-dessus de tout, en même temps que nous ne saurions pas imaginer sa bonté pour nous … en même temps, le Seigneur ne nous demande pas de faire des choses aussi grande que lui, il ne nous demande pas l’impossible.  C’est la deuxième partie de la phrase : « Il se contente d’un regard, d’un soupir d’amour… ».  En même temps que Dieu est le tout-Autre, en même temps, il est un Père.  Et un Père est heureux d’entendre son enfant, même s’il ne sait pas parler, même s’il n’est pas intelligent ; il suffit que son enfant se mette à gazouiller un peu, et voilà que le Père saute de joie.  Alors, ne soyons pas devant le Seigneur comme devant quelqu’un que nous ne parvenons pas à atteindre – et c’est vrai -, mais soyons devant lui comme des petits enfants qui gazouillent de joie devant lui, qui gazouillent de joie sur ses épaules ou sur ses genoux.  Cela a sans doute été la plus grande découverte de Thérèse : Dieu, le tout grand est en même temps le tout proche et je peux être comme je suis, devant lui, sans jouer un rôle, sans faire semblant de …  Non, en étant simplement moi-même. 

       Deux.  Dans une autre lettre, Thérèse dit : « L’unique bonheur sur la terre, c’est de s’appliquer à toujours trouver délicieuse la part que Jésus nous donne. »  Et c’est très beau aussi.  Parce que souvent, nous nous disons que nous serions heureux si nous étions autrement.  Mais, c’est le Seigneur qui nous a fait comme nous sommes, et donc, c’est avec ce qu’il nous a donné que nous serons heureux.  Je vous raconte une petite anecdote.  Quand j’étais enfant, j’adorais la fameuse basse russe Ivan Rebroff. Et j’espérais de tout mon cœur devenir une basse aussi puissante que lui.  Pas de chance pour moi, quand ma voix a mué, je suis devenu ténor, avec une voix très haut perchée.  Quelle déception …  Et j’avais beau essayer descendre dans les graves …  Impossible, ça ne marchait pas et ça me rendait malheureux.  Et j’aurais pu avoir une vie infernale, si je n’avais pas compris que ma vie pouvait être belle en étant ténor.  Et spirituellement aujourd’hui, je pourrais dire que si le Seigneur m’a donné une voix de ténor, c’est pour que je sois heureux avec une voix de ténor.  C’est juste une histoire, mais chacun peut trouver des exemples plus profonds.  « Ah que je serais heureux si mes enfants étaient différents, si j’habitais ailleurs, si j’étais plus jeune, si j’étais plus vieux, si j’avais un autre caractère … »  Et on finit par rater sa vie, parce qu’on ne comprend pas qu’on peut être heureux avec ce que le Seigneur nous a donné, puisqu’il est un Père qui veut notre bonheur … 

       Et la dernière phrase que je voudrais vous partager rejoint celle-ci.  On lui parlait de ses souffrances et elle disait : « Je ne souffre qu’un instant. C’est parce qu’on pense au passé et à l’avenir qu’on se décourage et qu’on désespère. »  Thérèse nous invite à vivre non seulement avec le caractère que nous avons et avec tout ce qui fait notre vie, mais elle nous invite aussi à vivre le moment présent.  C’est ici et maintenant que le Seigneur se trouve.  Comme on dit dans une belle expression : « le pain de demain n’est pas cuit, le pain d’hier est rassis, merci, Seigneur, pour le pain d’aujourd’hui. »  Et c’est d’ailleurs ce que nous disons au Notre Père.  Nous ne lui demandons pas le pain pour hier – on n’en a plus besoin – nous ne lui demandons pas le pain pour demain …. Ça, nous lui demanderons demain.  Aujourd’hui, nous lui demandons le pain pour aujourd’hui.  Si tu cherches Dieu hier, tu ne le trouveras pas, puisque hier est passé, dépassé, trépassé.  Si tu cherches Dieu demain, tu ne le trouveras pas, puisque demain n’existe pas encore.  Si tu veux trouver Dieu, cherche-le aujourd’hui. 

 

Merci, Thérèse, de nous faire goûter ici et maintenant l’amour sans mesure du Seigneur pour chacun de nous.  Amen.
 Thérèse a espéré contre toute espérance :

donne-nous, Seigneur,sa confiance intrépide, nous t’en prions.

 

Thérèse t’a cherché dans l’humilité de la vie quotidienne :

conduis-nous, Seigneur, sur la petite voie

qu’elle a suivie jusqu’au bout, nous t’en prions.

 

Thérèse a voulu partager la table des pécheurs :

découvre-nous, Seigneur, l’appel de ta miséricorde infinie,

nous t’en prions.

 

Thérèse a tenu à marcher pour un missionnaire ;

révèle-nous, Seigneur, le secret de la solidarité entre tes enfants

nous t’en prions.

 

Thérèse voulait passer son ciel à faire du bien sur la terre :

reçois, Seigneur, son amour et sa prière en notre faveur,

nous t’en prions.

 

Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père

 

Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …
 Les fêtes de sainte Thérèse 2022 se clôturent à Lisieux ce dimanche. Et si je priais par son intercession aujourd’hui et demain ?








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