Premier
dimanche de l’Avent A
Lorsque
j’ai fait mon service militaire, on nous apprenait à marcher durant la nuit en
pratiquant ce qu’on appelait la vision de nuit.
Il s’agissait de fermer un œil tant que nous étions à l’intérieur du
campement, dans la lumière et de ne l’ouvrir que lorsque nous étions à
l’extérieur, dans l’obscurité. L’œil
n’ayant pas été ébloui par la lumière, on était censé - selon notre Chef de
Corps - pouvoir marcher « comme en plein jour ». Je l’entends encore. Sans doute, cela
marchait un peu, mais je me suis quand même pris quelques gamelles avec des
cailloux que je n’avais pas repérés ou un arbuste mal placé.
Si
tu veux marcher sans prendre une gamelle, rien de tel que de marcher à la
lumière ! Monsieur de la Palisse en
aurait sans doute dit autant. Et
pourtant, cette Lapalissade de la Lumière qui vient que viennent de nous
raconter les trois lectures et le psaume sont fondamentales pour bien vivre
l’Avent. Et la Liturgie nous le rappelle
donc à souhait.
Reprenons
l’exemple de mon colonel para-commando.
Fermer les yeux permet de voir un peu dans l’obscurité. Mais si je ferme les yeux et que, les
ouvrant, je me retrouve face à une lumière intense, alors je ne verrai plus
rien, je serai ébloui.
On
comprend donc : Qu’est-ce que c’est Noël ?
C’est la venue de Jésus, c’est-à-dire de la lumière, de la grande
Lumière dans le monde. Donc, si je
continue de vivre dans l’obscurité, lorsqu’il arrivera dans 24 jours, je serai
ébloui, et je serai incapable de m’émerveiller devant cette grande
Lumière. Ce sera même le contraire : je
fermerai les yeux tellement je serai ébloui.
Or, si Jésus vient, c’est pour être regardé … Deuxième Lapalissade … Sinon, il n’avait
aucune raison de venir …
Moralité, il me faut m’habituer pendant
ces 24 jours à la lumière de la Nativité.
Deux.
Comment ? Le Temps de l’Avent est
le temps de la moisson au cœur de l’hiver.
C’est le temps où nous nous émerveillons de ce qui se vit de beau et de
grand dans notre monde ; c’est le moment où nous voyons que la lumière qui brillera
pleinement la nuit de Noël, commence déjà à briller maintenant. Et c’est normal : Jésus est déjà venu il y a
2.000 ans. Et donc, sa lumière brille
déjà. Mais notre monde fait en sorte que
cette lumière est comme voilée par toutes sortes de poussières en suspension. Mais, pour nous, chrétiens, ces poussières ne
parviennent pas à éteindre la lumière ; elles la voilent simplement, comme la
poussière sur an abat-jour peut voiler un peu la lumière de l’ampoule.
Voilà pourquoi l’Avent est le temps de
l’espérance.
Même si je ne vois pas pleinement la
lumière, je sais qu’elle est présente.
Elle est présente partout où sont allumées de petites lumières
d’espérance à travers tant et tant d’actions concrètes réalisées par des chrétiens
et par des non-chrétiens.
Quelle espérance dans notre monde et dans
notre Église !
La lumière est bien là ; elle ne s’est
jamais éteinte !
Trois. Que faire ?
C’est simple. Prendre notre bombe
de Pledge et nos « loques à reloqueter » et épousseter et épousseter encore la
poussière accumulée, pour que la lumière des lustres et des lampes brille à
nouveau pleinement !
Bien plus qu’un temps de conversion,
l’Avent est ce temps où nous nous concentrons sur le Beau, le Bien et le
Beau.
Arrêtons d’être des hommes et des femmes à
la recherche du malheur et des failles ; des pailles et des poutres.
Faisons cela de trois manières :
Un.
Par la prière. Plein d’occasions
durant l’Avent. Si nous en choisissions
une ?
Deux.
Par une activité humaine, aux périphéries de notre Église, comme ne
cesse de nous y inviter François. Nous
voyons quelque chose de beau qui se vit dans notre quartier ou ailleurs, … eh
bien, nous y participons. Ubi caritas et amor, Deus ibi est. Là où il y a de l’amour, Dieu est présent !
Trois. Par toutes ces activités d’Église
ou assimilées pour les plus démunis, les pauvres d’entre les pauvres.
Merci, Seigneur, pour les moines et les moniales qui veillent jour et nuit, intercédant pour le monde entier. Que leur exemple stimule ton Église à une grande ferveur. Nous t’en prions, Seigneur.
« Veillez donc
! »
Merci, Seigneur, pour les enfants qui donnent joie à leurs parents et à ton Église. Veille sur les enfants du monde en proie à l’abandon et à la maltraitance. Nous t’en prions, Seigneur.
« Veillez donc
! »
Merci, Seigneur, pour les responsables politiques qui proposent des lois en faveur des pauvres et des délaissés. Qu’ils puissent persévérer en faveur de ce combat semé d’embûches. Nous t’en prions, Seigneur.
« Veillez donc
! »
Merci, Seigneur, pour les soignants qui veillent jour et nuit auprès des malades, dans les hôpitaux, dans les maisons de retraite. Qu’ils gardent joie, énergie et confiance. Nous t’en prions, Seigneur.
Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …
Et que Marie,
la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source
de compassion : Je
vous salue Marie …
Ai-je déjà fait le lien entre la
manière de me rendre attentif à la présence du Seigneur Dieu dans le silence de
la prière, et celle de me rendre attentif à mes frères dans le besoin ?
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