Sainte Cécile
En ce temps-là, entré dans le Temple, Jésus se mit à en expulser les vendeurs. Il leur déclarait : « Il est écrit : Ma maison sera une maison de prière. Or vous, vous en avez fait une caverne de bandits. » Et il était chaque jour dans le Temple pour enseigner. Les grands prêtres et les scribes, ainsi que les notables, cherchaient à le faire mourir, mais ils ne trouvaient pas ce qu’ils pourraient faire ; en effet, le peuple tout entier, suspendu à ses lèvres, l’écoutait.
Toute cette semaine, j’anime une retraite au Foyer de Charité d’Ottrot en Alsace. Vous y serez un peu par ces méditations.
Cette fois-ci, on est arrivé à Jérusalem, et on est arrivé au cœur de la ville, dans le Temple. Evidemment, Jésus ne met pas en cause les ventes au Temple de Jérusalem. Cela fait partie du culte juif que d’offrir des animaux et on ne fait pas de longs voyages avec des animaux ; on les achète sur place. Par ailleurs, il faut bien des changeurs pour les Juifs qui viennent d’autres pays. Où donc est le problème ?
Premier problème : le lieu. Oui, tous ces commerces sont nécessaires et ils existaient en dehors du Temple. Mais petit à petit, pour être les mieux placés, ils vont s’avancer de plus en plus pour finir par s’installer dans le Temple lui-même. Ils vont donc se servir de Dieu, pour leur propre commerce ; ils se servent de Dieu, non pour lui, mais pour eux ; ils mettent Dieu à leur service et donc, en quelque sorte, prennent la place de Dieu. On peut s’investir dans la paroisse parce qu’on a en soi une envie de pouvoir, pour écraser l’autre … Comme nous l’avons vu durant cette retraite, ils ne se considèrent pas comme devant être façonnés par Dieu, mais ils façonnent Dieu, comme cela leur plaît. Un Dieu qui m’arrange, comme toujours. Laissons donc Dieu être Dieu, nous façonner à son image et pas l’inverse.
Deux. Les offrandes à Dieu, c’est très bien. Le problème, je vous en ai déjà parlé, c’est quand on en arrive à marchander. Si je veux que mon patron ait une rage de dent qui l’empêche de venir travailler demain, je t’offre deux colombes ; si j’ai envie qu’il se casse une jambe et soit absent 6 semaines, je t’offre un bœuf. En terme moderne : si mon fils réussit son examen, j’irai à Lourdes. Autrement dit, s’il ne réussit pas, je n’irai pas. C’est aussi une manière de mettre Dieu à mon service et faire avec lui un commerce de marchand de tapis. Dieu n’est pas un marchand de tapis, il est un père et on ne dit pas à son père : « je t’aimerai si tu me donnes telle ou telle chose ». Amour et gratuité vont de pair. Sans gratuité, il n’y a plus d’amour. Or c’était le commandement juif par excellence : « Tu aimeras Dieu et ton prochain comme toi-même »
Et la fin du texte nous indique ce chemin de gratuité : « Le peuple tout entier, suspendu à ses lèvres, l’écoutait. » Non pas l’interrogeait comme feront souvent les pharisiens pour le mettre à l’épreuve, mais l’écoutait. Le Temple, le lieu de Dieu est le lieu où on se met à son écoute. La prière n’est pas tant parler ou demander que d’écouter les mots d’amour que le Seigneur nous envoie de façon tout-à-fait gratuite : entende qui veut l’entendre. Je vous l’ai assez dit : « nous sommes le Temple de Dieu ». Il nous enseigne donc tous les jours ; Alors, courons-nous au loin ou l’écoutons-nous ? Je décide de noter dans mon agenda ce moment où je m’assiérai dans mon Temple intérieur pour l’écouter. Après cela, comme Cécile que nous fêtons aujourd’hui, la légende dorée nous dit qu’« elle chantait en son cœur les louanges de Dieu » ! Alors écoutons le Seigneur et ensuite, chantons-le. Amen.
R/ Béni sois-tu, ô Christ, notre Sauveur !
Du ciel, tu es descendu comme la lumière.
De Marie, tu es né comme le germe divin.
De la croix, tu es tombé comme le fruit.
Au ciel tu es monté, prémices des vivants.
Tu te présentes au Père comme l’offrande parfaite.
Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …
Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …
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