Lundi de la 4ème semaine
du temps de l’Église
Rappelez-vous, nous venons de vivre une traversée houleuse - dans tous les sens du terme - entre la Galillée et la Décapole. On est donc ici dans ces 10 villes, icônes de l’Empire romain. Et en quelque sorte, cet homme représente Rome. Rome qui ne respecte pas la vie humaine, par les guerres ; Rome qui ne respecte pas la fraternité humaine avec la course au pouvoir ; Rome qui ne respecte pas l’Alliance en ne respectant pas les Juifs ni les chrétiens. Cet homme, Rome est donc moins qu’un homme ; il crie comme une bête sauvage et plus fondamentalement encore, il se fait du mal à lui-même en se mutilant. Image terrible de l’Empire Romain, mais image terrible de notre monde aussi.
Et pourtant, c’est dans ce monde que Jésus vient, lui qui est venu pour sauver et non pour juger. Et même si elle n’est pas totalement ajustée, il y a une demande de l’homme. Oui, il croit que Jésus est venu pour le perdre, mais il s’adresse quand même à Jésus. Toutes les critiques adressées - et parfois à bon droit - à l’Église, ne sont-elles pas le signe que notre humanité crie, à travers nous, à Jésus sa prière de venir dans ces cimetières sans vies, les délier des chaînes qui entravent ? Nous le vivons parfois dans des rencontres personnelles. Si des couples se disputent, n’est-ce pas parfois pour dire à l’autre : « Aime-moi » ? Jésus perçoit cette demande fondamentale d’amour, au-delà des invectives de l’homme. Cet homme qui a bien reconnu qui il est - le Fils de Dieu - mais qui se trompe sur ses intentions. À nous Église, de percevoir les appels de notre monde, même à travers les coups que nous recevons.
Et si nous faisons ainsi, voilà que les porcs - l’animal impur par excellence - seront envoyés dans la mer - la mort par excellence - … cela fait beaucoup ! Avec Jésus, pas de demi-mesure ; non seulement il sauve l’homme, mais il sauve l’humanité entière du mal et de la mort. Oui, ils sont légion les maux qui accablent le monde, et l’on pourrait être découragés devant une telle œuvre. Mais Jésus va encore plus loin. Guéri et ressuscité, voilà que cet homme devient disciple. Mais le Seigneur le fait missionnaire. Nous aussi, sommes cet homme ; nous aussi, sommes sauvés et ressuscités ; nous aussi, sommes disciples. Mais à chacun le Seigneur donne aujourd’hui la vocation de missionnaire dans son pays. Amen.
R/ Ami des hommes, sois béni !
Tu invites à la pauvreté des cœurs,
Tu donnes la terre en partage,
Tu consoles ceux qui pleurent,
Tu rassasies ceux qui ont faim de la justice,
Tu fais miséricorde aux miséricordieux,
Tu te révèles aux cœurs purs,
Tu appelles tes fils ceux qui font la paix,
Tu donnes ton Royaume aux persécutés.
Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant
pas : Notre Père …
Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des
sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue
Marie …
Commentaires
Enregistrer un commentaire