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Vendredi de la 5ème semaine de carême

 
 Mettons-nous en  présence de Dieu : Dieu, viens à mon aide ; Seigneur, à notre secours !
 En ce temps-là, de nouveau, des Juifs prirent des pierres pour lapider Jésus. Celui-ci reprit la parole : « J’ai multiplié sous vos yeux les œuvres bonnes qui viennent du Père. Pour laquelle de ces œuvres voulez-vous me lapider ? » Ils lui répondirent : « Ce n’est pas pour une œuvre bonne que nous voulons te lapider, mais c’est pour un blasphème : tu n’es qu’un homme, et tu te fais Dieu. » Jésus leur répliqua : « N’est-il pas écrit dans votre Loi : J’ai dit : Vous êtes des dieux ? Elle les appelle donc des dieux, ceux à qui la parole de Dieu s’adressait, et l’Écriture ne peut pas être abolie. Or, celui que le Père a consacré et envoyé dans le monde, vous lui dites : “Tu blasphèmes”, parce que j’ai dit : “Je suis le Fils de Dieu”. Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, continuez à ne pas me croire. Mais si je les fais, même si vous ne me croyez pas, croyez les œuvres. Ainsi vous reconnaîtrez, et de plus en plus, que le Père est en moi, et moi dans le Père. » Eux cherchaient de nouveau à l’arrêter, mais il échappa à leurs mains. Il repartit de l’autre côté du Jourdain, à l’endroit où, au début, Jean baptisait ; et il y demeura. Beaucoup vinrent à lui en déclarant : « Jean n’a pas accompli de signe ; mais tout ce que Jean a dit de celui-ci était vrai. » Et là, beaucoup crurent en lui. 

Paroles ou actes.  Cela paraît pourtant tellement évident.  L’on peut dire ce que l’on veut, si cela ne se traduit pas en actes, cela ne sert à rien.  La parole de Dieu est efficiente ; elle fait ce qu’elle dit : « Que la lumière soit et la lumière fut ».  Et donc, ce qui montre le plus la vérité d’une parole, ce sont les actes.  C’est évident pour Jésus.  Tous les actes qu’il pose sont ceux qui sont attribués traditionnellement au Messie : « les aveugles voient, les sourds entendent, les morts ressuscitent ».  Quant à Jésus, il reprochera aux pharisiens et aux scribes de dire et de ne pas faire. 

Ce que Jésus nous dit, n’est-ce pas aussi ce que l’Église est invitée à faire ?  On nous parle d’annoncer l’Évangile, d’évangéliser et c’est fondamental.  Mais attention de ne pas confondre annoncer l’évangile avec faire de beaux discours.  Notre parole n’a de poids que si elle agit.  Il y a bientôt 30 ans, j’avais eu l’occasion d’aller écouter la même année Dom Helder Camara et Mère Teresa.  Ces deux rencontres m’avaient vraiment ébloui.  Après coup, j’avais réalisé qu’ils n’avaient rien dit d’extraordinaire ; ça semblait même banal : faire la paix chez Helder Camara, secourir les souffrants chez Mère Teresa.  Rien d’original.  C’est alors que j’ai compris que mon éblouissement venait du fait que ce qu’ils disaient, ils le faisaient, ils le vivaient.  Vivons-nous vraiment ce que nous disons ? 

Enfin, et cela nous prépare à vivre la Semaine Sainte : nous sommes invités à quitter nos certitudes, ce que nous croyons connaître de Dieu.  Comment les autorités religieuses pouvaient-elles croire en un tel Messie : pas de formation théologique, venant d’un trou perdu de la Galilée.  Cela semblait tellement impossible qu’il soit le Fils de Dieu.  Pendant cette grande semaine, nous allons aussi découvrir un Dieu auquel nous ne nous attendons pas : un Dieu arrêté, flagellé, mis à mort au milieu des bandits ; nous allons découvrir l’absence-même de Dieu et nous découvrirons aussi ce Dieu plus fort que la mort.  Alors, creusons dès aujourd’hui en nous l’émerveillement d’un Dieu qui est bien plus que ce que nous imaginons.  Amen.     

 Levons les yeux vers le Fils de Dieu, mort sur la croix, vivant pour les siècles : 

R/ Par ta souffrance et par ta croix, sauve-nous. 

Tu as lutté contre Satan. 

Tu as connu la soif et la faim. 

Tu as enduré la fatigue du chemin. 

Tu n’avais pas d’endroit où reposer ta tête. 

Tu as été rejeté par ton peuple. 

Tu as été abandonné par les tiens. 

Tu as fait la volonté du Père. 

Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ;                                monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas :                          Notre Père

   Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, 

              soit aujourd’hui encore source de compassion :                                             Je vous salue Marie …
 En me remémorant le mois écoulé, quels sont les moments ou les lieux dont je peux dire : « Dieu était là » ?



 






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