Sainte Catherine de Sienne
Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. »
C’est une femme assez extraordinaire que nous fêtons aujourd’hui. Nous sommes en Italie au XIVème siècle où naîtra à Sienne et mourra à Rome à 33 ans, cette grande mystique ; nous sommes à un moment bien douloureux pour le monde et l’Église, un moment qui nous fait tellement penser au nôtre. Crise de l’Église d’abord, puisque le Pape est en Avignon. Crise du monde : C’est la guerre de 100 ans entre la France et l’Angleterre, les villes italiennes se déchirent entre elles. Catherine va être un témoin actif de la miséricorde, mais avec une force incroyable. Elle ira jusqu’à rappeler au Pape Grégoire XI ses devoirs et, poussé par elle, il reviendra à Rome. Un de ses biographes écrit : « « C’est une amoureuse de l’Église et pourtant Dieu sait si elle vit dans une Église lépreuse avec des prélats qui ne donnent pas l’exemple ». On croirait entendre François qui parle des péchés capitaux de l’Église. Catherine va critiquer beaucoup l’Église, mais de l’intérieur, parce qu’elle la veut belle et authentique. Nous pouvons, nous devons même critiquer l’Église que nous sommes, mais pas pour la démolir, mais pour la rendre toujours plus belle. On comprend qu’elle ait été canonisée moins de 100 ans après sa mort. Paul VI la fit Docteure de l’Église et Jean-Paul II, co-patronne de l’Europe. Que de titres pour une femme laïque …
Et au niveau politique, elle invitera au pardon, sans vengeance. Elle propose sa médiation pour ramener la paix dans les cités désunies, comme à Florence. Elle est un apôtre de l’unité. Elle a compris la parole de Jésus : « Que tous soient un comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi ». Comment cette femme, pratiquement analphabète a-t-elle pu faire cela ? Elle sait que ses forces humaines sont limitées. Voilà ce qu’elle dit : « Quant au Saint-Esprit, qui procède de toi, Père, et de ton Fils, il m’a donné la volonté qui me rend capable d’aimer. » C’est l’Esprit qui est sa force. Notre monde d’aujourd’hui ne pourra parvenir à l’unité qu’avec l’Esprit d’Unité … et notre monde commence là où nous vivons, dans nos paroisses, nos communautés ! Prions dès maintenant l’Esprit de Pentecôte de venir à nous.
Et enfin,
si Catherine a pu faire tout cela, a eu envie de faire tout cela, c’est parce
que c’est d’abord et avant tout une grande mystique. C’est elle qui disait encore dans ses
dialogues : « Toi, éternelle Trinité, tu es comme un océan profond :
plus j’y cherche et plus je te trouve ; plus je trouve et plus je te cherche. » Catherine nous appelle à ne jamais mettre la
main sur Dieu, à dire que nous le connaissons une fois pour toutes. S’il nous arrive de penser cela, c’est que
nous ne le connaissons que très peu. Le
Seigneur est un trésor que l’on a jamais fini de découvrir. Il est comme une montagne : on ne peut
jamais la voir en totalité ; on ne voit qu’une partie à la fois ; et
même lorsqu’on a fait le tour, la végétation a grandi, et elle n’est plus la
même. Alors, ne nous fatiguons jamais de
chercher et de chercher encore le Seigneur. Car, Christ est ressuscité, il est
vraiment ressuscité. Amen,
Alléluia !
R/ Jésus, gloire des vierges, écoute-nous !
Tu as couronné Reine des vierges, Marie, ta mère, par son intercession, purifie nos cœurs.
À la prière des saintes femmes qui t'ont suivi de tout leur cœur, accorde-nous de marcher le cœur libre à travers ce monde qui passe.
Toi, l'Époux que les vierges sages ont su attendre, donne-nous un cœur vigilant, prompt à te reconnaître.
Par l'intercession de sainte Catherine de Sienne, fais-nous brûler d'amour en ta présence.
Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …
Et
que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui
encore source de compassion :
Je
vous salue Marie …
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