Pentecôte
Avant d’être une fête chrétienne, ce jour est d’abord la fête durant laquelle nos frères et sœurs juifs rendaient gloire à Dieu pour ses bienfaits, au terme de la moisson. C’est le mystère pascal qui culmine. Il y a un peu plus de 50 jours, Jésus a été planté en terre ; il a fallu qu’il meure pour, qu’il germe, qu’il porte du fruit de résurrection. Aujourd’hui, nous pourrions dire que c’est le jour attendu de la moisson par la venue de l’Esprit. Les apôtres peuvent quitter le lieu clos où ils se terraient : l’Esprit a fait sauter les verrous de leurs peurs. Le psaume nous disait qu’ils étaient comme en exil dans cette chambre haute. Les voilà désormais revenus au jardin d’Éden : « Tu envoies ton souffle : ils sont créés ; tu renouvelles la face de la terre. » venons-nous de chanter avec le psaume 103. Nous vivons désormais de et dans l’Esprit ; nous sommes re-créés, en état de re-création et pourquoi pas de récréation. Comme les élèves quittent leurs classes pour prendre un bol d’air frais, il nous est donné d’aspirer profondément l’air de Dieu lui-même.
Au fil du
temps, cette fête était devenue pour eux, celle du don de la Loi, cette loi
qu’ils avaient reçue au troisième mois de leur sortie d’Égypte. Moïse avait gravi la montagne et était
redescendu avec une Loi … que ses frères avaient beaucoup de mal à
respecter. Ainsi, Jésus est monté à la
montagne du Père et c’est l’Esprit qui en est descendu ; cet Esprit qui fait de
nous un seul corps. Désormais, il n’y a
plus tant de lois que des dons, des services et des activités, nous disait
Paul, qui sont signes, épiphanies, manifestations de l’Esprit pour le bien de
tous et qui nous invitent à proclamer, non la loi, mais que Jésus est
Seigneur. Quelle libération ; voilà que
d’autre portes se déverrouillent …
Désormais,
poussée par ce vent, l’Église ne doit avoir de cesse de donner, de servir et
d’agir. Ainsi le monde saura que Jésus
est Seigneur. Aller aux périphéries
chères à François notre Pape, en donnant, servant et agissant, n’est-ce pas
notre manière de parler la langue de l’autre et d’être compris par lui ? Car,
visiblement, ils n’ont pas fait de la morale ; Luc nous dit : « tous nous les
entendons parler dans nos langues des merveilles de Dieu. » C’est de merveilles qu’il s’agit : Dieu est à
l’œuvre aujourd’hui par sa pauvre Église ballottée dans tous les sens … Mais elle continue d’être « donneuse de
merveilles … de Dieu ». N’est-ce pas en quittant nos chambres closes ou en
renonçant à vouloir y faire entrer nos contemporains, mais en allant sur les
places du monde, là où ils vivent, que l’Évangile est Bonne Nouvelle, est
merveille de Dieu ?
Oh oui, «
Viens, Esprit Saint, en nos cœurs
et envoie
du haut de ciel
un rayon
de ta lumière.
Viens en
nous, père des pauvres,
viens,
dispensateur des dons,
viens,
lumière de nos cœurs. »
Qu’il assiste le pape, les
évêques, les prêtres,
les diacres et tous les
acteurs pastoraux,
Père, nous t’en prions.
Que vienne l’Esprit de justice
et de paix sur notre monde et dans le cœur des responsables des nations.
Qu’il leur inspire des
décisions justes
et le respect des plus
pauvres, Père, nous t’en prions.
Que vienne l’Esprit de
tendresse et de miséricorde
sur les personnes en
souffrance,
les malades et les mourants,
et tous ceux qui traversent
une épreuve morale.
Qu’il les console et les
fortifie, Père, nous t’en prions.
Que vienne l’Esprit de
communion
sur nos communautés
paroissiales.
Qu’il nous aide à témoigner de
l’amour
dont nous sommes aimés, et à
mieux servir nos frères, Père, nous t’en prions.
Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …
Et
que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui
encore source de compassion :
Je
vous salue Marie …
L’Esprit offre à chacun d’être soi-même et de donner le meilleur. Est-ce que je sais reconnaître son action en l’autre ?
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