Retraite
à la Flatière
30ème
dimanche
du
Temps de l’Eglise A
En ce temps-là, les pharisiens, apprenant que Jésus avait
fermé la bouche aux sadducéens, se réunirent, et l’un d’entre eux, un docteur
de la Loi, posa une question à Jésus pour le mettre à l’épreuve : « Maître,
dans la Loi, quel est le grand commandement ? » Jésus lui répondit : « Tu
aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton
esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et le second lui est semblable
: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépend toute
la Loi, ainsi que les Prophètes. »
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préceptes de la loi, répartis en 365 défenses, le nombre des jours d’une année,
et en 248 commandements, selon le nombre des composants du corps humain. Avouez que c’est beaucoup … Et pourtant ce n’est qu’un début, puisque la
vie évoluant, les défenses et les obligations aussi. On ne posait pas la question au temps de
Jésus du nombre de fois que je pouvais prendre l’avion sur une année pour la
pollution énergétique. Et donc, on peut
sans cesse ajouter obligations et interdictions et on n’en sortira jamais. Jésus va donc simplifier en compliquant en
quelque sorte. Simplifier parce que
désormais, le seul critère, c’est l’amour, compliquer parce que cela implique
de la créativité de notre part plutôt qu’un acquiescement sans réflexion.
Résumé
donc en trois points. Tout d’abord le troisième
qui n’en est pas un, mais comme la condition pour les deux vrais commandements. Commencer par s’aimer soi-même. Non par orgueil mal placé, mais par notre
origine. Je suis créé à l’image et à la
ressemblance de Dieu … Ce n’est pas rien ! Jésus est mon frère ainé ; nous sommes
donc de la même famille … Ce n'est pas
rien non plus. Et Dieu, par son Esprit,
a fait sa demeure en moi ; je suis la maison de Dieu. C’est toujours aussi extraordinaire. Me mépriser, c’est mépriser trois fois
Dieu. Je vous le redis : ce n’est
pas de l’orgueil, car ma grandeur ne vient pas de moi, mais de Dieu. Osons donc dire avec Marie : « toutes
les générations me diront bienheureux(se) … mais parce que le Seigneur fit pour
moi des merveilles. » S’aimer
soi-même, c’est reconnaître la grandeur de Dieu. Le massif du Mont Blanc est beau, mais je
suis le sommet de la création. C’est cela, être saint.
Le
premier. Aimer Dieu. Je suis là sur terre pour cela d’abord et
avant tout. C’est ma première mission
sur terre, comme saint : rendre l’amour à l’Amour. Nous l’avons fait facilement durant une
semaine ; à nous de décider de le faire durant le reste de l’année. Evidemment, nous ne pouvons peut-être pas garder
le rythme de la Flatière chez nous …
Peut-être pas … Nous n’avons sans
doute pas une église ouverte à portée de main.
Alors, je vous donne deux conseils.
Le premier, dans la plus petite habitation, faites-vous un coin prière. Je parie que la plupart d’entre nous ont
trouvé une place pour une TV, un micro-onde et une machine à lessiver. Mais une place aussi pour la plus belle TV
qui est la Bible, pour le meilleur micro-onde qui est l’Esprit qui nous
réchauffe, pour la machine à lessiver qui est Jésus qui rend toute chose neuve.
Et
le deuxième : aimer son prochain.
Deuxième pas en grandeur, mais en ordre.
C’est si nous aimons le Seigneur, que nous parviendrons à aimer nos
frères et sœurs comme lui les aime ; non pas de notre amour, mais de son
amour. Car nous savons bien que notre
amour est à la grandeur de notre cœur, petit et fragile, mais que son amour est
à la grandeur de son cœur, c’est-à-dire sans aucune limite. Et le Bon Samaritain nous a appris qui était
notre prochain ; d’abord celui qui est proche de nous, mais surtout celui
dont nous décidons de nous faire proche.
Si nous le voulons, nous vivrons chez nous sans aucun prochain ;
parce que, même s’ils sont proches, nous ne nous en faisons pas proches, nous
ne nous approchons pas d’eux. Lorsque
Marie a reçu l’amour de Dieu et qu’elle lui a donné son amour en lui disant « oui »,
elle s’est mise en route pour aller trouver Elisabeth, elle s’est fait proche d’elle. Et qu’a-t-elle fait pour lui annoncer l’Evangile ? C’est très court dans l’évangile de l’Annonciation. On nous dit qu’elle a simplement salué
Elisabeth et que l’enfant a tressailli d’allégresse en elle ; elle lui a
simplement dit « Shalom », « Paix à toi » et Jean Baptiste
a bondi. Dire bonjour à quelqu’un, c’est
le reconnaître comme une personne, unique.
Nous sommes devenus un peu plus saint cette semaine parce que le
Seigneur nous a dit « bonjour », « tu es quelqu’un », « tu
as du prix à mes yeux et je t’aime ».
Voilà notre mission auprès de ceux dont nous nous faisons proche : « Tu
es quelqu’un, tu as du prix à mes yeux ». Amen
Pour
notre Église en synode, qu’elle adopte l’écoute et le dialogue comme style de
vie à tous les niveaux, avec toute l’Église, nous te prions, Seigneur.
℞ Entends, Seigneur, la prière
qui monte de nos cœurs.
Pour
les jeunes qui s’engagent dans la politique, qu’ils soient portés par idéaux de
justice et de souci des plus petits, avec Marie, nous te prions, Seigneur.
Pour
les personnes blessées dans leur capacité d’aimer et d’être aimées, qu’elles
vivent, dans l’Église, d’authentiques expériences d’amitié et de fraternité,
avec Marie, nous te prions, Seigneur.
Pour
les familles de notre assemblée réunie en ce jour, que, de jour en jour, elles
grandissent dans la joie et dans l’amour, avec Marie, nous te prions, Seigneur.
Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce
monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre
Père …
*Et que Marie, la Vierge des
Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de
compassion : Je vous salue
Marie …
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