Mercredi
de la 33ème semaine
du
Temps de l’Eglise
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « On
portera la main sur vous et l’on vous persécutera ; on vous livrera aux
synagogues et aux prisons, on vous fera comparaître devant des rois et des
gouverneurs, à cause de mon nom. Cela vous amènera à rendre témoignage.
Mettez-vous donc dans l’esprit que vous n’avez pas à vous préoccuper de votre
défense. C’est moi qui vous donnerai un langage et une sagesse à laquelle tous
vos adversaires ne pourront ni résister ni s’opposer. Vous serez livrés même
par vos parents, vos frères, votre famille et vos amis, et ils feront mettre à
mort certains d’entre vous. Vous serez détestés de tous, à cause de mon nom.
Mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. C’est par votre persévérance
que vous garderez votre vie. »
Tu veux être vivant, sois persévérant. Avouez que c’est fort. Mais c’est notre désir profond : vivre. Et
c’est quoi être persévérant ? Je laisse
François nous le dire : « C’est la grâce que nous devons demander : la
persévérance. Et que le Seigneur nous préserve des fantasmes triomphalistes. Le
triomphalisme n’est pas chrétien, il ne vient pas du Seigneur. Le chemin de
tous les jours, en présence de Dieu : c’est le chemin du Seigneur. Allons-y
pour lui ! » Persévérer, c’est donc simplement vivre chaque jour avec Dieu, et
c’est normal puisqu’il va se donner à nous comme Dieu-avec-nous. S’il est avec nous, à nous d’être avec lui, c’être
« homme-avec-Dieu ». Qu’il
serait facile d’être homme avec Dieu dans un monde parfait. Les premiers chrétiens de l’évangile font l’expérience
inverse : je dois être homme avec Dieu lorsqu’il n’y a plus que Dieu avec
moi, lorsque plus personne n’est à mes côtés, hormis le Seigneur, et non
seulement plus personne n’est à côté de moi, mais tous semblent être contre
moi. Dieu-avec-nous, l’homme-avec-Dieu
et souvent l’homme-contre-l’homme. Ne
rêvons pas à un monde imaginaire … La vie est là qui germe là où nous
sommes. Avec les mots de François de
Sales, il nous faut fleurir là où nous sommes plantés.
Et pour cela, quel soulagement : « Pas un
cheveu de votre tête ne sera perdu ». On a envie de lui dire : Mais
tu te trompes Seigneur. Pourquoi les
martyrs aujourd’hui encore ?
Pourquoi les persécutions chez tant et tant de nos frères et sœurs chrétiens ?
Pourquoi Luc ose-t-il rapporter cela aux chrétiens persécutés ? Méthode Coué ? Tout va très bien madame la Marquise ? Il faut y ajouter : pas un de vos
cheveux ne sera perdu sur cette terre. Des cheveux, il en tombera beaucoup, autant
que de chrétiens, mais ils ne sont pas perdus.
Les cheveux, comme les chrétiens vont se transformer en graines. Ils deviendront grains de blés enfouis en
terre, apparemment perdus mais gage de vie éternelle. Vous connaissez mieux que moi cet adage :
je ne le citerai pas en latin comme le curé de Pomain ; le sang des martyrs
est une semence de chrétiens. Jésus a
été le premier grain de blé tombé en terre ; et depuis le champ s’est
agrandi de tous les martyrs. Oui, la
moisson est abondante.
Mais pour cela, il nous faut l’abandon : « Mettez-vous
donc dans l’esprit que vous n’avez pas à vous préoccuper de votre défense ». Abandon difficile. J’aime tellement tenir le gouvernail en main ;
et c’est tellement agréable de finir par convaincre l’autre que j’ai
raison. L’abandon est le grand frère de
l’humilité. Tu es le potier Seigneur, je
suis le vase. Je voudrais tant te dire
comment me façonner et tu m’invites à ne pas me préoccuper. Aller voir dans le
Petit Robert : préoccuper : inquiéter fortement, occuper
exclusivement l’esprit, la pensée. Oui,
Seigneur, tu ne veux rien faire sans moi : tu me donneras un langage et
une sagesse, mais c’est moi qui devrai parler et dire. Mais simplement parler et dire, sans que je
ne pense plus qu’à cela, sans que cela devienne une obsession, sinon, une fois
encore je ressemblerai au roi Balthazar, se prenant pour Dieu, en buvant dans
les vases d’or du Temple … et ça ne lui a pas vraiment réussi. Amen
R/ Kyrie eleison.
Pour
que l’Église grandisse
et
que les chrétiens demeurent dans l’unité,
Pour
la famille de Dieu,
ici
rassemblée au nom du Christ,
Pour
le peuple chrétien et pour ses pasteurs,
le
pape, les évêques et les prêtres,
Pour
que le travail de ce jour nous rapproche de Dieu
et
nous procure le pain quotidien,
Pour
nos frères qui souffrent
dans
leur âme ou dans leur corps.
Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce
monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre
Père ….
Et que Marie, la Vierge des
Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de
compassion : Je vous salue
Marie ….
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