2ème
dimanche de Carême B
En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et
Jean, et les emmena, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré
devant eux. Ses vêtements devinrent resplendissants, d’une blancheur telle que
personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille. Élie leur apparut
avec Moïse, et tous deux s’entretenaient avec Jésus. Pierre alors prend la
parole et dit à Jésus : « Rabbi, il est bon que nous soyons ici! Dressons donc
trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » De fait,
Pierre ne savait que dire, tant leur frayeur était grande. Survint
une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée une voix se fit entendre :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le! » Soudain, regardant tout
autour, ils ne virent plus que Jésus seul avec eux. Ils descendirent de la
montagne, et Jésus leur ordonna de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu,
avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. Et ils
restèrent fermement attachés à cette parole, tout en se demandant entre eux ce
que voulait dire : « ressusciter d’entre les morts »
Ceux qui sont jeunes depuis longtemps se souviennent
peut-être de la chanson de Jean Vallée qui représentait la Belgique à l’Eurovision :
« L’amour ça fait changer vie ».
N’est-ce pas ça au fond la Transfiguration de Jésus. Déjà au jour de son baptême, il a découvert
qu’il était Fils bien-aimé du Père et aujourd’hui encore, cette voix se fait
entendre qui lui redit et nous redit l’amour infini du Père. Se savoir aimé le transfigure. Et combien cela doit nous transfigurer aussi,
changer nos vies. Pour Jésus, on
pourrait dire que c’est « normal ».
Il est le Fils éternel du Père : il est « normal » qu’il
son enfant bien-aimé. Mais nous le
sommes aussi et là ce n’est pas normal, naturel, d’être les enfants bien-aimés
du Père et pourtant nous le sommes en vertu de notre baptême : n’arrêtons
jamais d’être transfigurés par cela, d’avoir notre vie changée de fond en
comble.
Cela se joue aussi au niveau humain. L’année dernière, le petit Sebastian venait d’arriver
à Souriya. Sa maman venait de
décéder. Il pleurait tous les jours,
était isolé dans ce groupe où il ne connaissait personne. En arrivant cette année, nous trouvons un
Sebastian transformé. L’amour des
animateurs de Souriya et des autres du groupe l’a transformé, transfiguré, lui
aussi ! Le monde changera par l’amour
et rien d’autres. C’est Mère Teresa qui,
commentant l’évangile des vierges sages et des vierges folles, disaient que
chaque goutte d’huile était un acte d’amour que nous posions pour un frère. Ce
n’est pas pour rien que le commandement de Jésus est simplement le commandement
de l’amour … Rien d’autre à ajouter.
Et enfin, cela engendre la souffrance, nous dit
Jésus. Impossible d’aimer sans
souffrir. Si j’aime, la souffrance de l’autre
deviendra la mienne. C’est beau de voir
ces jeunes du Sartay retourné par la souffrance de ces enfants et de ces
jeunes. Tout de suite, ils ont été
séduits par eux … mais deux jours plus tard, ils commencent à compatir, c’est-à-dire
à « souffrir avec ». Ils n’arrêtent
pas de me demander s’ils peuvent leur faire des cadeaux, leur donner de l’argent
… Ils vivent la transfiguration qui conduit à la passion. A nous de continuer cela en Belgique et nous
raffermir dans cette volonté de les aider dans la durée. Amen
Le violet du Carême, couleur de l’appel à la conversion, interpelle toute
l’Église. Pour les ministres de l’Église, pour les religieux et religieuses,
pour les consacrés et tous les baptisés, ensemble, supplions.
La
blancheur de Jésus transfiguré atteste la miséricorde du Tout-Puissant pour
l’humanité. Pour les responsables politiques, pour les acteurs de la vie
sociale et solidaire, ensemble, supplions.
Le
rouge du sang et du feu est aussi le rouge de la Passion du Fils livré pour nos
péchés. Pour les malades en fin de vie, pour les blessés, pour les victimes de
violence, ensemble, supplions.
Le
vert de la nature fait résonner en toute saison « le cri de la Terre », la
douleur infligée à la Création par la surexploitation de ses richesses. Pour
les pionniers de la sobriété, pour les acteurs de l’écologie, ensemble,
supplions.
Tournons
nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si
souvent en ne le respectant pas : Notre Père …
Et que Marie, la Vierge des
Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de
compassion : Je vous salue
Marie … Quel est le
« lieu » où il m’est donné de rencontrer Dieu ?
Quels sont
les aspects de ma vie qui ont besoin d’être transformés par Dieu ?
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