Samedi de la 4ème semaine de Pâques
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu. » Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. » Jésus lui répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : “Montre-nous le Père” ? Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; le Père qui demeure en moi fait ses propres œuvres. Croyez-moi : je suis dans le Père, et le Père est en moi ; si vous ne me croyez pas, croyez du moins à cause des œuvres elles-mêmes. Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes, parce que je pars vers le Père, et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Quand vous me demanderez quelque chose en mon nom, moi, je le ferai. »
Sans doute est-ce un désir profond du croyant : Voir Dieu. Mais le Premier Testament disait que l’on ne pouvait voir Dieu sans mourir. Dit d’une autre manière, que nous verrons Dieu lorsque nous serons morts et pas avant. C’était encore une autre manière de dire que le ciel et la terre sont totalement distincts : le ciel est à Dieu et la terre est aux hommes. Ainsi disait la Genèse lorsque le premier couple était chassé du paradis terrestre. Désormais, chacun est dans son camp. Si nous élargissons un peu les choses, cela donne une conception théologique à tiroir que l’on peut trouver dans notre vie concrète. Il y a une temps pour Dieu et un temps pour moi. Je veux bien donner du temps à Dieu le dimanche ou lorsque je prie, mais ensuite … chacun chez soi !!!
Et voilà que Jésus bouscule toute cette conception : non, il n’y a pas deux mondes, mais un seul. Depuis que Jésus a planté sa tente parmi nous, selon l’expression de Jean, le ciel est descendu sur la terre et je vous rappelais, il y a peu, qu’à la mort de Jésus, le rideau du Temple qui séparait le Saint des Saints - le lieu de Dieu - du reste du Temple - le lieu des hommes - était désormais déchiré. Désormais, toute ma vie, toute ma journée, où que je sois est une « vie Emmanuelle », une vie avec Dieu ; non pour me surveiller, mais pour me rendre heureux.
Et l’évangile va encore plus loin. Jésus ne nous montre pas Dieu, mais il nous montre le Père … et la nuance est de taille. Une statue, comme les Grecs ou les Romains en construisaient, peut montrer un Dieu. Mais à partir du moment où nous sommes en face d’un être humain, il ne peut être que l’image d’un Dieu ayant les caractéristiques d’un être humain. Vous remarquerez que dans le Credo, nous ne disons jamais que nous croyons en Dieu ou en un seul Dieu, mais nous y ajoutons toujours le mot « Père ». Cela met de la vie en Dieu, oserai-je dire, vu notre météo actuelle, de la chaleur en Dieu. Une statue est froide, un être vivant est chaud. Notre Dieu n’est pas un beau marbre glacial, mais un être dans lequel coule du sang bien chaud depuis que Jésus s’est fait chair. Amen. Alléluia !
R/ Pasteur éternel, sauve-nous !
Seigneur Jésus, ton peuple s’éveille à un jour nouveau :
nourris-le de ta parole et de ton pain.
Ne permets pas que nous soyons victimes du loup qui dévore ni du mercenaire qui s’enfuit :
apprends-nous à reconnaître ta voix.
Fais-nous rejeter la tristesse du péché :
sois toi-même la joie que nul ne pourra nous ravir.
Rends-nous attentifs aux appels de nos frères,
et donne ta paix à ceux que nulle présence ne console.
Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …
Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …
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