Martyre de saint Jean Baptiste
Mettons-nous en présence de Dieu : Dieu, viens à mon aide ; Seigneur, à notre secours !
En ce temps-là, Hérode avait donné l’ordre d’arrêter Jean le Baptiste et de l’enchaîner dans la prison, à cause d’Hérodiade, la femme de son frère Philippe, que lui-même avait prise pour épouse. En effet, Jean lui disait : « Tu n’as pas le droit de prendre la femme de ton frère. » Hérodiade en voulait donc à Jean, et elle cherchait à le faire mourir. Mais elle n’y arrivait pas parce que Hérode avait peur de Jean : il savait que c’était un homme juste et saint, et il le protégeait ; quand il l’avait entendu, il était très embarrassé ; cependant il l’écoutait avec plaisir. Or, une occasion favorable se présenta quand, le jour de son anniversaire, Hérode fit un dîner pour ses dignitaires, pour les chefs de l’armée et pour les notables de la Galilée. La fille d’Hérodiade fit son entrée et dansa. Elle plut à Hérode et à ses convives. Le roi dit à la jeune fille : « Demande-moi ce que tu veux, et je te le donnerai. » Et il lui fit ce serment : « Tout ce que tu me demanderas, je te le donnerai, même si c’est la moitié de mon royaume. » Elle sortit alors pour dire à sa mère : « Qu’est-ce que je vais demander ? » Hérodiade répondit : « La tête de Jean, celui qui baptise. » Aussitôt la jeune fille s’empressa de retourner auprès du roi, et lui fit cette demande : « Je veux que, tout de suite, tu me donnes sur un plat la tête de Jean le Baptiste. » Le roi fut vivement contrarié; mais à cause du serment et des convives, il ne voulut pas lui opposer un refus. Aussitôt il envoya un garde avec l’ordre d’apporter la tête de Jean. Le garde s’en alla décapiter Jean dans la prison. Il apporta la tête sur un plat, la donna à la jeune fille, et la jeune fille la donna à sa mère. Ayant appris cela, les disciples de Jean vinrent prendre son corps et le déposèrent dans un tombeau.
Aujourd’hui, je laisse François faire le commentaire.
Quatre personnages à la recherche de l’Auteur de la vie. Le martyre de Jean, avec l’image grossière et désolée des disciples qui vont prendre son corps seul dans sa cellule pour lui donner une sépulture, a suggéré au Pape — au cours de la messe célébrée le vendredi 8 février à Sainte-Marthe — un appel à savoir donner sa vie aux autres. Et de ne pas tomber dans cette corruption, entre haine et vanité, dont Satan avait enveloppé le roi Hérode, Hérodiade et sa fille.
« Quand les disciples de Jean l’apprirent, ils vinrent, prirent son cadavre et le déposèrent dans un sépulcre. » C’est par ces paroles – tirées du passage de l’Évangile de Marc (6, 14-29) – que, comme l’a noté François au début de son homélie, « l’histoire de cet homme à qui Jésus avait donné le titre de « plus grand homme né d’une femme » s’est terminée ». Par conséquent, « les plus grands ont fini comme ça ».
« Mais Jean, insistait le Pontife, le savait, il savait qu’il devait s’anéantir, il ne savait pas comment il allait mourir, mais il savait qu’il devait s’anéantir lui-même ». Et « dès le commencement, il l’avait dit, en parlant de Jésus : il faut qu’il croisse, mais il faut que je diminue. » En fait, a-t-il expliqué, Giovanni « a diminué jusqu’à sa mort. Il a été le précurseur de la venue de Jésus, le héraut : il l’a montré aux disciples, aux premiers disciples. Et « alors sa lumière s’éteignit peu à peu, peu à peu, jusqu’à l’obscurité de cette cellule, dans la prison, où il fut décapité seul ».
« C’est l’histoire du « plus grand homme né d’une femme" », a dit le Pape, soulignant que « la vie des martyrs n’est pas facile à raconter : le martyre est un service, c’est un mystère, c’est un don très spécial et très grand de la vie ». Et « à la fin, les choses se passent violemment, parce qu’au milieu il y a des attitudes humaines qui conduisent à ôter la vie à un chrétien, à une personne honnête, et à en faire un martyr ».
En particulier, François a indiqué « quelques attitudes dans ce passage de l’Évangile » proposées par la liturgie. Et « la première, c’est l’attitude du roi : on dit qu’il croyait que Jean était un prophète. Il croyait, il l’écoutait volontiers ; À un moment donné, il l’a protégé, mais il l’a mis en prison : moitié-moitié. Il était « indécis, parce que Jean reprochait au roi le péché d’adultère et il était très perplexe quand il l’entendit : il entendit la voix de Dieu qui lui disait 'change de vie', mais il ne pouvait pas le faire ». En bref, a déclaré le pontife, « le roi était corrompu et là où il y a corruption, il est très difficile d’en sortir ». C’est précisément parce qu’il était « corrompu » que le roi « a essayé de faire des équilibres diplomatiques, pour ainsi dire, entre sa propre vie – non seulement la vie adultère, mais aussi la vie pleine de tant d’injustices que ce roi a commises – et la sainteté du prophète qu’il avait devant lui ». Et « c’était la perplexité, et il n’a jamais réussi à défaire ce nœud ». Par conséquent, « le premier protagoniste de cette fin est un homme corrompu ».
« Le deuxième protagoniste est l’épouse du frère du roi, Hérodiade », a poursuivi le Pape. Seulement d’elle, « l’Évangile dit qu’elle 'haïssait' Jean » et « le haïssait parce que Jean parlait clairement ». François a tenu à mettre l’accent sur le mot « haï » parce que « nous savons que la haine est capable de tout, c’est une grande force. La haine est le souffle de satan : rappelons-nous qu’il ne sait pas aimer, satan ne sait pas aimer, il ne peut pas aimer. Son 'amour' est la haine. Et « cette femme avait l’esprit satanique de la haine » et « la haine détruit ».
« Le troisième personnage -a poursuivi le Pontife- est la fille, la fille d’Hérodiade : elle était douée pour danser, au point que les convives l’aimaient tellement, le roi ». Et « le roi, dans cet enthousiasme – un peu d’enthousiasme, trop de vin et beaucoup de monde – a fait une promesse à cette fille vaniteuse : 'Je te donnerai tout' ». « Il utilise les mêmes paroles que Satan a utilisées pour tenter Jésus : 'Si tu m’adores, je te donnerai tout, tout le royaume, tout' ». Il ne savait pas non plus « qu’il employait les mêmes paroles ». Car « derrière ces personnages, il y a Satan, semeur de haine chez les femmes, semeur de vanité chez les filles, semeur de corruption chez les rois ».
Dans ce contexte, le « plus grand homme né d’une femme » s’est retrouvé seul, dans une cellule de prison sombre, au gré d’une danseuse vaniteuse, de la haine d’une femme diabolique et de la corruption d’un roi indécis. Jean est « un martyr qui a laissé sa vie défaillir, moins, moins, pour laisser place au Messie ». Et « il meurt là, dans l’anonymat, comme tant de nos martyrs ». À tel point que « seul l’Évangile nous dit que les disciples sont allés prendre le cadavre pour lui donner la sépulture ».
« Chacun de nous peut penser : ce témoignage est un grand témoignage d’un grand homme, d’un grand saint », a déclaré le Souverain Pontife. « La vie -a-t-il noté- n’a de valeur que parce qu’elle est donnée, qu’elle est donnée dans l’amour, dans la vérité, qu’elle est donnée aux autres, dans la vie quotidienne, dans la famille ». Mais « donnez-le toujours ». Et « si quelqu’un prend la vie pour lui, pour la garder, comme le roi dans sa corruption ou la dame qui a la haine, ou la fille, la fille, avec sa vanité – un peu adolescente, inconsciente – la vie meurt, la vie finit flétrie, elle est inutile ». Au contraire, Jean « a donné sa vie : « Mais il faut que je diminue pour qu’il soit entendu, qu’il soit vu, pour qu’il se manifeste, lui, le Seigneur ».
En conclusion, François a suggéré de « se souvenir de quatre personnages : le roi corrompu, la dame qui ne savait que haïr, la fille vaniteuse qui n’a conscience de rien, et le prophète décapité seulement dans sa cellule ». Avec l’espérance que « tous ouvrent leur cœur pour que le Seigneur leur en parle ».
R/ Sois pour nous lumière et vérité !
Chaque jour tu renouvelles tes merveilles ;
ouvre nos yeux, donne-nous de les voir.
Toi, le Fils de l’homme,
fais-nous aimer notre condition d’homme.
Tu as passé en faisant le bien ;
que chacun de nos actes serve nos frères.
Tu es le Miséricordieux :
accorde-nous patience et bonté tout au long de ce jour.
Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …
Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …
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