Samedi de la 21ème semaine
du Temps de l’Eglise
Mettons-nous en présence de Dieu : Dieu, viens à mon aide ; Seigneur, à notre secours !
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole : « Un homme qui partait en voyage appela ses serviteurs et leur confia ses biens. À l’un il remit une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul talent, à chacun selon ses capacités. Puis il partit. Aussitôt, celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla pour les faire valoir et en gagna cinq autres. De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres. Mais celui qui n’en avait reçu qu’un alla creuser la terre et cacha l’argent de son maître. Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint et il leur demanda des comptes. Celui qui avait reçu cinq talents s’approcha, présenta cinq autres talents et dit : “Seigneur, tu m’as confié cinq talents ; voilà, j’en ai gagné cinq autres.” Son maître lui déclara : “Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.” Celui qui avait reçu deux talents s’approcha aussi et dit : “Seigneur, tu m’as confié deux talents ; voilà, j’en ai gagné deux autres.” Son maître lui déclara : “Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.” Celui qui avait reçu un seul talent s’approcha aussi et dit : “Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n’as pas semé, tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain. J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t’appartient.” Son maître lui répliqua : “Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n’ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l’ai pas répandu. Alors, il fallait placer mon argent à la banque ; et, à mon retour, je l’aurais retrouvé avec les intérêts. Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix. À celui qui a, on donnera encore, et il sera dans l’abondance ; mais celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il a. Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dans les ténèbres extérieures ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents !” »
Première bonne nouvelle : Le Seigneur nous confie ses biens. C’est ce qu’il a fait à la fin de la création du monde. À partir de dimanche et jusqu’au 4 octobre, fête de saint François d’Assise, nous célébrerons le mois du « Temps pour la création ». Inaugurée par le patriarche orthodoxe Dimitrios 1er de Constantinople en 1989, François a fait sienne cette initiative en 2015. C’est donc cette création, en quelque sorte, que le Seigneur a confiée à l’humanité. En parlant de l’œuvre qu’il avait fondée, Don Bosco disait : « Moi, j’ai fait le brouillon; vous mettrez les couleurs ». Cette phrase, on pourrait la mettre dans la bouche de Dieu lui-même le septième jour.
Vous le savez bien, dans Laudato Si, François parle d’une écologie intégrale, c’est-à-dire au centre de laquelle se trouve l’homme. Dieu n’a pas seulement confié la nature à l’homme, mais il a confié « l’homme à l’homme ». Et pour cela, il avait donné au Peuple qu’il s’était choisi la Loi de Moïse, ses commandements pour que l’homme vive heureux, en harmonie avec ses frères et sœurs. Et voilà que Jésus dévoile trois attitudes de l’humanité. Rien n’a vraiment changé …
On comprend directement que ceux qui n’ont rien fait alors qu’ils savaient que le Seigneur était « un homme dur qui moissonne là où il n’a pas semé, qui ramasse là où il n’a pas répandu le grain », c’est le Peuple élu. Mais nous comprenons que c’est aussi notre humanité. L’état de notre planète fait peine à voir, l’état de l’humanité qui se déchire en Ukraine et au Moyen-Orient fait tout aussi peine à voir. Pourquoi en arrive-t-on là ? La réponse de la parabole est étrange : parce que nous avons peur. Peur de prendre nos responsabilités avec tout ce que cela implique. C’est toujours plus simple de laisser continuer les choses comme elles sont. Si j’invite à une consommation raisonnable, certains vont me critiquer ; si j’essaie de résoudre un conflit, les uns et les autres vont me traiter de partisan … Je préfère aller enterrer la situation. Seigneur, tu n’as qu’à t’en occuper toi-même. L’homme rêve d’être le maître de l’univers et en même temps il a peur d’être le collaborateur de Dieu dans cet univers.
Et enfin, Dieu merci, il y ceux qui osent : les grands saints et les saints de tous les jours. Ceux-là - dont nous devrions être évidemment - n’ont pas peur d’agir puisqu’ils sont les serviteurs - c’est-à-dire les collaborateurs - de Dieu lui-même. Autrement dit, si Dieu m’a confié son œuvre tout entière, c’est parce qu’il me fait confiance, c’est parce qu’il croit que je peux y arriver. Oui, l’homme peut sauver la création. Certains le font à grande échelle par des lois et de grandes actions ; d’autres en essayant de moins gaspiller dans leur vie quotidienne. Certains, par la diplomatie entre autre, tenteront de résoudre les conflits et d’autres voudront vivre en paix avec leurs voisins. Peu importe. Mais osons, bâtissons, avançons et surtout, n’ayons pas peur. C’est ce que dit le Seigneur ressuscité. C’est aussi ce que dit le bon sens populaire : « La peur n’est pas bonne conseillère. » Amen.
Avec toutes les générations qui ont chanté la gloire de la Vierge Marie, disons à Dieu notre reconnaissance :
R/ Nous te louons, Seigneur, et nous te bénissons !
Pour l’humilité de la Vierge, et sa docilité à ta Parole,
Pour son allégresse et pour l’œuvre en elle de l’Esprit,
Pour l’enfant qu’elle a porté, qu’elle a couché dans la mangeoire,
Pour son offrande au Temple et son obéissance à la Loi,
Pour sa présence à Cana, pour sa tranquille prière,
Pour sa foi dans l’épreuve, pour sa force au calvaire,
Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …
Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …
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