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Saint Matthieu

 Mettons-nous en  présence de Dieu : Dieu, viens à mon aide ;  Seigneur, à notre secours !

 En ce temps-là, Jésus sortit de Capharnaüm et vit, en passant, un homme, du nom de Matthieu, assis à son bureau de collecteur d’impôts. Il lui dit : « Suis-moi. » L’homme se leva et le suivit. Comme Jésus était à table à la maison, voici que beaucoup de publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts) et beaucoup de pécheurs vinrent prendre place avec lui et ses disciples. Voyant cela, les pharisiens disaient à ses disciples : « Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ? » Jésus, qui avait entendu, déclara : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Allez apprendre ce que signifie : Je veux la miséricorde, non le sacrifice. En effet, je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. »

Si on regarde Matthieu, ça doit être par crainte - c’est un collecteur d’impôts - ou par mépris - c’est un voleur et un collaborateur - et surtout, on ne reste auprès de lui que si on y est forcé ou si on fait partie aussi des malhonnêtes collaborateurs.  Et voilà que quelqu’un va le regarder, va s’approcher et va lui parler : Jésus.  Et non seulement on devine qu’il le fait avec amour, mais voilà qu’en plus il lui donne presqu’un ordre : c’est un impératif.  Alors que c’était Matthieu qui donnait des ordres pour qu’on lui paie l’impôt, voilà que c’est Jésus qui donne comme un ordre : « Suis-moi ».  Mais cet « ordre » est très différent, puisque Matthieu est libre ou pas d’y répondre.  Les ordres de Matthieu étaient contraignants ; celui de Jésus est comme une invitation amoureuse à le suivre : liberté absolue de notre réponse à l’amour de Dieu.

Et voilà que, du coup, Matthieu se lève - le verbe de la résurrection -.  Jusque-là, il était assis ; il avait une demeure fixe : son métier, son était ; il était installé.  On dirait : « Il avait ses habitudes ».  Et voilà qu’acceptant de se lever, il va le suivre, c’est-à-dire, se mettre en mouvement.  Un chrétien qui accepte l’amour du Seigneur, ressuscite, mais surtout, se met en mouvement, quitte sa demeure - comme Abraham - quitte ses habitudes.  Nous ne sommes pas des « installés », nous sommes toujours en mouvement.  C’est le grand refrain de François : « le chrétien est un pèlerin ; il n’a pas de pantoufles, mais des chaussures de marche ».  C’était déjà le cas de Marie qui « se mit en route rapidement vers les montagnes de Judée pour visiter Élisabeth ».

Et enfin, voilà que Jésus va manger chez Matthieu ; il va, en quelque sorte, y célébrer déjà l’eucharistie.  Jésus a donc marché avec Matthieu, comme il marchera avec les deux disciples d’Emmaüs ; et comme dans cet épisode, il va prendre son repas avec lui, « moi près de lui et lui près de moi », dira l’Apocalypse. Sans doute, Matthieu est-il de nouveau assis à table, mais il est assis à une table, à côté d’une autre fortune.  Au début, sa fortune, son trésor, c’était l’argent ; désormais, il a découvert un autre trésor, une perle d’une valeur incomparable, celui qui nous rassemble aujourd’hui : Jésus.  Amen  
        
Nous avons reçu des Apôtres un héritage spirituel,
rendons grâce à Dieu notre Père pour les biens qu’il nous donne.

R/ Loué sois-tu, Seigneur !

Loué sois-tu pour ta sainte Église édifiée sur les Apôtres :
elle est le corps que nous formons.

Loué sois-tu pour la Parole qu’ils nous ont fait connaître :
elle est notre lumière et notre joie.

Loué sois-tu pour le baptême et la pénitence qu’ils nous ont annoncés dans la foi :
c’est là que nous sommes pardonnés.

Loué sois-tu pour l’Eucharistie qu’ils nous ont transmise :
elle est notre force et notre vie.

Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …

Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …
En la fête de saint Matthieu, je porte dans ma prière une personne qui m’a ouvert à l’Évangile.

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