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1er dimanche de l'Avent C

 Mettons-nous en  présence de Dieu : Dieu, viens à mon aide ;  Seigneur, à notre secours !

 En ce temps-là, Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées et désemparées par le fracas de la mer et des flots. Les hommes mourront de peur dans l’attente de ce qui doit arriver au monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire. Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche. Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste comme un filet; il s’abattra, en effet, sur tous les habitants de la terre entière. Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »


Vous avez peut-être vu le film : "La vie est un long fleuve tranquille". Beau titre, sans doute, mais qui ne convient pas à notre vie chrétienne. Non, la vie chrétienne n'est pas un long fleuve tranquille, elle est plutôt une comme une randonnée en montagne, avec ses beautés sans doute, mais aussi avec la rudesse de ses pentes, avec parfois aussi, l'accablement de la chaleur ou du froid, avec, au fil de l'escalade, le manque d'oxygène qui se fait sentir, avec l'obscurité de la nuit, car il faut commencer la randonnée de bon matin, si l'on veut arriver à temps au refuge. Mais là, avec une bonne soupe comme on en fait dans les refuges, avec un bon verre de vin chaud, on est heureux d'être arrivés à bon port et on a vite fait d'oublier les embûches qui deviennent vite des bonnes histoires qu'on s'empressera de raconter, une fois redescendu.

Nous voici, aujourd'hui, au pied de la montagne de l'Avent, montagne qui nous conduira à la tente de Noël, auprès de celui qui, comme dit saint Jean "a planté sa tente parmi nous". Personne ne veut manquer le départ. Et nous nous tournons aujourd'hui, vers le Seigneur, pour recevoir de lui les conseils pour une bonne randonnée. Jérémie, dans la première lecture, nous parle plusieurs fois du mot "Justice"; justice qu'est Dieu, Justice que nous devons exercer nous aussi. Mais comprenons bien ce mot. Dans l'Ancien Testament ce mot n'évoque pas les balances

qui étaient gravées sur le tympan de nos cathédrales : un Dieu qui punit les mauvais et récompense les bons et qui nous invite à faire de même. Non, ce n'est pas du tout cela. La langue hébraïque n'a pas de terme abstraits, alors pour évoquer la justice elle emploie un mot qui veut dire "être droit", être droit physiquement, se tenir droit, se tenir debout. Et Jésus nous le rappellera dans l'Evangile : "Redressez-vous et relevez la tête, ainsi, vous serez dignes de paraître debout devant le Fils de l'Homme". Mes amis, Jésus nous redit à chacun : si tu veux commencer vraiment ce temps de l'Avent, tiens-toi debout et pour cela, appuie-toi sur un bâton de randonnée. Le bâton de notre vie chrétienne, il peut recouvrir beaucoup de choses : Jésus nous donne trois conseils. Pour être droit, debout, ressuscité en quelque sorte, "tiens-toi sur tes gardes, reste éveillé et prie". Tiens-toi sur tes gardes : le verbe qui est employé est celui que Dieu utilise pour dire à Abraham de garder son alliance. Le temps de l’Avent est celui durant lequel nous nous préparons à l’accomplissement parfait de cette Alliance entre Dieu et son peuple. Désormais, cette Alliance, ce sera quelqu’un. Durant cet Avent, ravive en toi cette merveille d’un Dieu qui fait alliance avec toi, comme deux conjoints aux jours de leurs noces : alliance amoureuse et pour toujours ; alliance, qui de son côté, ne sera jamais rompue. Noël, c’est plus que Dieu qui vient parmi nous, c’est mon Dieu, mon Dieu à moi, comme disent les enfants qui vient pour moi. Garder cette alliance dans son cœur et s’en émerveiller sans cesse. Reste éveillé. C’est aussi le cri de Paul aux chrétiens d’Éphèse : « Réveille-toi, toi qui dors, et lève-toi d'entre les morts, et Christ t'éclairera ». L’Avent et Noël sont déjà un peu Pâques : se réveiller, se lever … ressusciter ; raviver le feu qui est en nous et qui sommeille peut-être. Alors, pour cela, dit toujours Paul aux Colossiens : « Pense aux choses d'en haut, pas à celles de la terre ». Regarde le refuge qui n’est pas si loin que cela plutôt que de regarder tes pieds. Le guide de montagne sait bien ou il faut avancer ; fais confiance au Seigneur, ton guide, et toi, regarde le refuge, cette étable où tu vas pouvoir contempler celui qui vient te redire combien il t’aime et quel pris tu as à ses yeux.

Prie : c’est le moyen le plus simple de se tenir sur ses gardes et de rester éveillé. Car si Noël est dans 24 jours, Jésus est déjà venu. Alors, tu ne dois pas attendre 4 semaines ; tu ne dois pas attendre pour l’entendre dire son amour ; tu ne dois pas attendre pour lui dire aussi ton amour. Oh, ta prière est peut-être pauvre comme une étable. Il le sait mieux que toi peut-être, mais il te dit : « C’est pauvre chez toi, mais c’est chez toi que je veux venir. » Ta pauvreté est ta richesse. Trois petits conseils, mais le Seigneur ne nous dit pas comment les réaliser, car il sait que chacun de nous est différent, et surtout, parce qu'il veut que nous soyons libres, puisque nous sommes ses enfants adorés. Mes amis, qui de nous n'a rêvé de faire un avent ou un carême extraordinaire et s'est vu déçu, à Noël, ou à Pâques de n'avoir pas vécu ce temps ? Alors, ne ratons pas le départ. Prenons un moment de silence et demandons-nous : "Quel va être mon bâton d'avent ? Comment vais-je concrètement être sur mes gardes ? Comment vais-je rester éveillé ? Quel effort de prière vais-je faire pendant ces quatre semaines ?" Mes amis, ne ratons pas le départ ... La randonnée s'annonce difficile, sans doute, mais merveilleuse et en haut de la montagne se construit la tente où l'enfant de la crèche nous attend. Bonne, sainte et heureuse année nouvelle.

 L’Église annonce la Bonne Nouvelle aux hommes d’aujourd’hui. Pour qu’elle tienne son rôle de veilleur d’espérance dans le monde, Seigneur, nous te prions. 

Décembre correspond parfois à des dérives mercantiles. Pour que nos dirigeants aient le souci de celles et ceux qui aspirent à ne vie sobre et fraternelle, Seigneur, nous te prions. 

Saint Paul nous redit aujourd’hui l’importance de la charité. Pour que les progrès dans notre société favorisent la fraternité entre les hommes, Seigneur, nous te prions. 

Nos équipes liturgiques et caritatives sont appelées à porter du fruit. Pour que leurs membres donnent un témoignage crédible de la foi, Seigneur, nous te prions. 

Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …

Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …
Que représente pour moi le temps de l’Avent ?
Que veut dire concrètement pour moi « se redresser et relever la tête » ? 

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