3ème dimanche de l'Avent - Gaudete
En ce temps-là, les foules qui venaient se faire baptiser par Jean lui demandaient: « Que devons-nous faire? » Jean leur répondait: « Celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même! » Des publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts) vinrent aussi pour être baptisés; ils lui dirent: « Maître, que devons-nous faire? » Il leur répondit: « N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé. » Des soldats lui demandèrent à leur tour : « Et nous, que devons-nous faire? » Il leur répondit: « Ne faites violence à personne, n’accusez personne à tort; et contentez-vous de votre solde. » Or le peuple était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Christ. Jean s’adressa alors à tous: « Moi, je vous baptise avec de l’eau; mais il vient, celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Il tient à la main la pelle à vanner pour nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera le grain dans son grenier; quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. » Par beaucoup d’autres exhortations encore, il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle.
« Pousse des cris de joie », nous dit Sophonie ; « Jubilez, criez de joie », renchérit le psalmiste ; et comme si ça ne suffisait pas, Paul d’écrire aux chrétiens de Philippes : « soyez toujours dans la joie du Seigneur ». N’est-ce pas pousser le bouchon un peu loin ? Les chrétiens sont-ils à ce point désincarnés qu’ils oublient Ukraine, Liban, Terre Sainte, dérèglement climatique et injustices flagrantes de par le monde ?
Mais Sophonie dit : « Le Seigneur est en toi » ; Paul dit bien « dans la joie du Seigneur » et le psaume chantait « ma force et mon chant, c’est le Seigneur ». Nous ne sommes pas désincarnés, mais incarnés avec celui qui va s’incarner bientôt. Notre joie n’est pas éthérée, elle est dans la présence du Seigneur au milieu des angoisses de ce monde. Nous ne tournons pas les yeux vers le ciel en refusant de regarder la terre, mais nous regardons la terre pour y voir la présence de Celui qui vient bientôt.
Alors, passons de l’inquiétude à la paix comme nous y invite l’Apôtre. La paix, n’est-ce pas simplement cela : savoir qu’il est là, que sa présence n’est pas illusion, lui qui s’appelle Emmanuel « Dieu-avec-nous ». Paul s’écriera un jour, pour réconforter les chrétiens de Rome : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » Ce temps d’Avent nous est donné pour que grandisse toujours davantage en nous cette certitude : « Puisque tu as promis d’être avec nous, je le crois, ou tout au moins, je veux le croire, je veux y croire. » Un instant, le prêtre quitte la couleur violette pour les ornements de couleur rose. Nous ne sommes pas encore au blanc de la nuit de Noël durant laquelle nous contemplerons celui en qui nous mettons notre espérance, mais comme le chantait Edith Piaf, nous voyons la vie en rose : du violet et du blanc, le tout ensemble.
Et pour que le rose s’approche de plus en plus du blanc, le Baptiste nous prodigue des conseils tellement simples : partager, vivre honnêtement, refuser la violence. Est-ce à portée de main ? Et si la réponse était positive ! Avec un simple baptême de conversion, sans doute pourrions-nous nous décourager devant nos incapacités à nous convertir ; mais c’est un baptême d’Esprit et de feu qui anime notre vie de baptisé. Alors l’impossible devient possible ; il ne restera plus une once de violet la nuit de Noël. « Vous le croyez vraiment ? Naïf que nous êtes ; vous rêvez, monsieur l’abbé ! » Non, le nouveau monde est déjà né. Le Royaume n’a jamais été aussi proche de nous ; il grandit sans cesse – mais tellement discret - depuis que la petite semence d’éternité a été plantée dans le jardin de Bethléem. Oui, « je vois la vie en rose … Il me dit des mots d’amour »
Jusqu’au retour du Seigneur à la fin des temps, l’Église poursuit sa mission. Pour qu’elle grandisse chaque jour davantage en sainteté et en générosité, Dieu d’amour et de vie, nous te prions.
Le monde a soif de paix et de fraternité entre les peuples. Pour que ses dirigeants mettent en place les aides nécessaires aux pays les plus pauvres, Dieu de justice et de paix, nous te prions.
De grandes structures associatives et humanitaires prennent soin des malades, des exclus, des chrétiens menacés, des victimes de la violence. Pour que chacun se sache aimé, Dieu de tendresse et de miséricorde, nous te prions.
La préparation des fêtes prochaines encourage les baptisés à témoigner de l’essentiel. À l’approche de Noël, qu’ils ouvrent grandes leurs portes à l’Enfant qui vient, Dieu très bon, nous te prions.
Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …
Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …
Quand je suis gagné par l’inquiétude dans la vie familiale, professionnelle, politique, comment puis-je trouver secours dans l’espérance ?
Ma joie et mon espérance se traduisent-elles dans mon attention accrue aux autres ?
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