Bienheureuse Françoise Schervier
Descendant de la montagne, les disciples interrogèrent Jésus : « Pourquoi donc les scribes disent-ils que le prophète Élie doit venir d’abord ? » Jésus leur répondit : « Élie va venir pour remettre toute chose à sa place. Mais, je vous le déclare : Élie est déjà venu ; au lieu de le reconnaître, ils lui ont fait tout ce qu’ils ont voulu. Et de même, le Fils de l’homme va souffrir par eux. » Alors les disciples comprirent qu’il leur parlait de Jean le Baptiste.
Durant tout l’Avent, la liturgie nous fait rencontrer des prophètes et souvent de très grands prophètes : Isaïe, Jérémie, Ézékiel et aujourd’hui Élie. Mais il y a aussi ceux que l’on appelle dans la Bible, les petits prophètes. On pourrait dire que Mère Françoise que nous fêtons aujourd’hui fait partie des petits prophètes : non pas qu’elle soit moins grande que les autres, mais simplement parce qu’elle est moins connue. Et je dois confesser qu’avant de devenir curé ici, je ne la connaissais absolument pas. Mais dans le cœur de Dieu, tous ont la même importance : Françoise comme Élie.
La transfiguration vient d’avoir lieu. Vous vous souvenez, aux côtés de Jésus, il y avait Moïse et Élie, la Loi et les prophètes - la Loi reçue au désert par Moïse et les prophètes représentés par un d’entre eux : Élie. Élie est un drôle de personnage. Il ne serait jamais mort, mais aurait été emporté au ciel dans une scène digne d’un film hollywoodien. Et le livre de Malachie disait : « Voici que je vais vous envoyer Elie, le prophète, avant que ne vienne le jour du Seigneur, jour grand et redoutable. » Donc, logiquement, Élie qui était toujours vivant, reviendrait juste avant le Messie. On comprend donc la question des Apôtres : « Est-ce possible que tu sois le Messie, mais que tu sois arrivé avant Élie ? »
Jésus répond : « il est déjà venu ». Le problème n’est pas tant qu’il soit venu ou pas, mais bien qu’il ait été reconnu ou pas. Le Seigneur peut nous envoyer tous les signes possibles … si nous ne les reconnaissons pas … il ne peut rien y faire. Quels sont les signes que tu m’envoies, Seigneur, durant cette journée ? Puisqu’il a promis qu’il serait avec nous tous les jours jusqu’à la fin des temps, forcément, il doit se manifester tous les jours dans notre vie. Mais, le voyons-nous ? Le signe que nous voyons aujourd’hui, que nous ravivons dans notre cœur aujourd’hui, c’est celui de Mère Françoise : ce double signe …
Le premier, c’est d’être habitée par l’esprit de François d’Assise.
À 25 ans, elle entre dans ce qu’on appelle le Troisième Ordre Séculier de Saint François. Cet Ordre avait été fondé par saint François lui-même. Il était formé de personnes laïques qui désiraient vivre simplement et servir les pauvres. À cette époque, elle et plusieurs de ses amis servaient des repas aux pauvres dans la soupe populaire de leur église paroissiale de Saint-Paul, à Aix-la-Chapelle : une opération Thermos avant l’heure.
Le deuxième, c’est de voir le Seigneur dans les petits et les pauvres et de les servir comme si on servait le Seigneur lui-même. C’est elle qui disait : « Dans les pauvres et les souffrants, j'ai reconnu mon Divin Sauveur aussi clairement que si je L'avais vu avec les yeux de mon corps. »
Mais pourquoi ne le voyons-nous pas ? Je pense que c’est tout simplement parce que nous ne trouvons que ce que nous cherchons. Autrement dit, si je cherche un Dieu fort et puissant, qui gère le monde, qui punit les méchants et récompense les bons …. Eh bien, je ne le verrai jamais dans ma journée. L’Avent et Noël nous disent quel Dieu nous devons chercher. Nous le trouverons dans notre vie de tous les jours, si nous cherchons un Dieu pauvre, petit, proche des exclus de toutes sortes, un Dieu de l’étable. Sinon, nous trouverons qu’il est absent dans nos vies, alors qu’il y est à tout instant.
Et la fin de l’Évangile nous dit déjà le drame. Ils ont tué Jean ; ils vont tuer Jésus. Sans doute ne ferons-nous pas la même chose. Mais ne pas le découvrir, c’est faire comme s’il n’existait pas, comme s’il était mort, une autre manière de le tuer. Quelle patience le Seigneur a, d’Avent en Avent, de continuer de croire que nous finirons bien par trouver le « Bon » Dieu, et pas celui que nous voudrions qu’il soit. Amen.
Ô Christ notre Seigneur, dont les prophètes ont annoncé la naissance, fais grandir en nous le désir que tu viennes au monde.
R/ Viens, Seigneur Jésus !
Accorde-nous de vivre en ce monde avec sobriété, justice et ferveur, témoignant ainsi de notre espérance.
Tu es venu consoler les hommes au cœur brisé : accorde-nous de partager les peines les uns des autres.
En vue du jour où tu jugeras les vivants et les morts, que ton pardon nous relève et nous garde vigilants.
Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …
Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …
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