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Jeudi de la 30ème semaine du Temps de l’Église 

 Mettons-nous en  présence de Dieu : Dieu, viens à mon aide ;  Seigneur, à notre secours !

En ce jour-là, quelques pharisiens s’approchèrent de Jésus pour lui dire : « Pars, va-t’en d’ici : Hérode veut te tuer. » Il leur répliqua : « Allez dire à ce renard : voici que j’expulse les démons et je fais des guérisons aujourd’hui et demain, et, le troisième jour, j’arrive au terme. Mais il me faut continuer ma route aujourd’hui, demain et le jour suivant, car il ne convient pas qu’un prophète périsse en dehors de Jérusalem.
Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous n’avez pas voulu ! Voici que votre temple est abandonné à vous-mêmes. Je vous le déclare : vous ne me verrez plus jusqu’à ce que vienne le jour où vous direz : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! »

Il y a des jours où l’on se sent fort comme un roc, et d’autres où l’on se sent plutôt comme un flocon dans la tempête. Mais Paul nous dit aujourd’hui une chose extraordinaire : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » C’est un peu comme si Dieu nous soufflait à l’oreille : « Respire, je suis là, et je ne bougerai pas. »

Saint Paul ne fait pas de la poésie ici, il parle d’expérience. Il a connu les naufrages, les coups, la prison, la trahison… Et pourtant il ose dire : « Ni la mort, ni la vie, ni les puissances, ni le présent, ni l’avenir ne pourront nous séparer de l’amour de Dieu. » Ce n’est pas un optimisme béat : c’est la conviction que l’amour du Christ est plus solide que toutes nos peurs. Nous, parfois, nous pensons que Dieu s’éloigne quand ça va mal. Mais c’est justement là qu’il est le plus proche. Dieu ne nous promet pas une vie facile, mais une présence fidèle. Et c’est cette fidélité qui transforme nos combats en lieux de grâce.

Le psalmiste est en détresse, il est calomnié, rejeté. Mais il ne rend pas coup pour coup. Il choisit la louange au lieu du ressentiment. Et cela, frères et sœurs, c’est un acte de foi héroïque : dire “merci” quand tout va mal, c’est croire que Dieu a toujours le dernier mot. La louange, ce n’est pas ignorer la souffrance, c’est la transfigurer. Elle nous empêche de devenir amers. Elle garde nos cœurs ouverts là où tout voudrait se fermer.

Jésus avance vers Jérusalem, il sait qu’il va y mourir. Les pharisiens lui disent : “Pars d’ici, Hérode veut te tuer.” Mais Jésus répond calmement : « Allez dire à ce renard… aujourd’hui et demain je poursuis ma route. » Il n’est ni inconscient ni fataliste : il est libre, parce qu’il aime jusqu’au bout. Jérusalem est le symbole de l’humanité qui résiste à l’amour de Dieu — et pourtant Jésus continue d’aimer, de tendre les bras : « Comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes… » C’est une image bouleversante : la tendresse désarmée de Dieu. Dieu n’écrase pas, il rassemble. Même quand nous le rejetons, il reste là, bras ouverts.
Ces trois textes nous conduisent vers la même certitude : le monde peut trembler, les cœurs peuvent vaciller, mais l’amour de Dieu ne recule jamais. Nous pouvons tout perdre, sauf cela. Et si nous laissions aujourd’hui cette conviction descendre en nous comme un ancrage ?

  Seigneur, Dieu des vivants, toi dont l’amour ne se lasse jamais,
accueille nos prières comme un souffle d’espérance.

Pour ton Église, afin qu’elle demeure un signe de confiance au cœur du monde,
qu’aucune peur ne l’empêche d’aimer et de servir.

Pour les peuples blessés par la guerre, la haine ou le mépris,
que ta tendresse désarme les violences et rouvre les chemins de paix.

Pour ceux qui se sentent loin de toi, accablés, découragés,
que ton Esprit murmure en eux : “Je suis avec toi, ne crains pas.”

Pour nos communautés et nos familles,
que nous soyons des bras ouverts comme ceux du Christ sur Jérusalem.

Seigneur, fais de nous des porteurs de confiance,
des artisans d’amour plus fort que la peur,
et des témoins de ta fidélité sans mesure.

Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …

Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …

Chaque fois que l’inquiétude montera aujourd’hui, répétez intérieurement : « Rien ne pourra me séparer de ton amour, Seigneur. »Laissez cette phrase devenir votre bouclier spirituel.

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