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Saints Simon et Jude   

 Mettons-nous en  présence de Dieu : Dieu, viens à mon aide ;  Seigneur, à notre secours !

En ces jours-là, Jésus s’en alla dans la montagne pour prier, et il passa toute la nuit à prier Dieu. Le jour venu, il appela ses disciples et en choisit douze auxquels il donna le nom d’Apôtres : Simon, auquel il donna le nom de Pierre, André son frère, Jacques, Jean, Philippe, Barthélemy, Matthieu, Thomas, Jacques fils d’Alphée, Simon appelé le Zélote, Jude fils de Jacques, et Judas Iscariote, qui devint un traître. Jésus descendit de la montagne avec eux et s’arrêta sur un terrain plat. Il y avait là un grand nombre de ses disciples et une grande multitude de gens venus de toute la Judée, de Jérusalem, et du littoral de Tyr et de Sidon. Ils étaient venus l’entendre et se faire guérir de leurs maladies ; ceux qui étaient tourmentés par des esprits impurs retrouvaient la santé. Et toute la foule cherchait à le toucher, parce qu’une force sortait de lui et les guérissait tous.

Mes amis, si je vous dis Simon et Jude, il y a de fortes chances que vous pensiez : « Euh… lesquels déjà ? »
Pas Pierre et Paul, pas Jacques et Jean… non, deux apôtres qu’on mentionne presque en note de bas de page. Et pourtant, leur fidélité discrète nous dit quelque chose de fondamental : le Royaume de Dieu se construit aussi avec les oubliés des projecteurs.

Dans l’Évangile, Jésus passe la nuit à prier, puis il appelle chacun par son nom. Simon le Zélote. Jude, aussi appelé Thaddée. Avant de les envoyer, il les choisit. Le premier message, c’est que Dieu ne choisit pas selon la notoriété, mais selon le cœur. Simon, le fougueux « zélote », Jude, le doux consolateur, celui que la tradition invoquera dans les causes désespérées… tous deux sont choisis personnellement. Et toi, aujourd’hui, Jésus t’appelle aussi par ton prénom, dans ta vie ordinaire. La sainteté commence souvent dans le silence d’une réponse simple : « Oui, Seigneur, me voici. »


Saint Paul nous dit : « Vous êtes concitoyens des saints, membres de la maison de Dieu, édifiés sur le fondement des apôtres. » Simon et Jude ont bâti, pierre après pierre, l’Église du Christ. Ils n’ont pas cherché à briller, mais à transmettre la paix. Leur vie fut un long voyage missionnaire – jusqu’en Perse, dit la tradition. Là où la parole de paix devait affronter la violence. Et cette paix n’était pas une émotion tranquille : c’était une présence vivante. La paix du Christ, c’est une construction : on la pose dans nos relations, dans nos paroles, dans nos silences.

Simon et Jude ne font pas la une des Évangiles, et pourtant ils sont dans la fondation. Ils nous rappellent que la vraie fécondité chrétienne, c’est souvent la fidélité dans l’ombre. Dieu bâtit son Royaume à travers les petites mains, les visages sans éclat, les prières du soir murmurées pour les autres. Leur fête nous dit : il n’y a pas de petites vies, quand on aime grandement. Et si nous mettions, aujourd’hui, un peu de cette fidélité discrète dans notre entourage ?

Peut-être que, là-haut, Simon et Jude sourient en se disant : « On nous prie surtout quand c’est désespéré, mais heureusement que le Christ, lui, ne désespère jamais de personne ! » Alors si vous avez une cause un peu perdue aujourd’hui… confiez-la à eux, ils adorent les missions impossibles.

  Seigneur, toi le bâtisseur des âmes simples,
fais de ton Église une maison de paix.

Pour les artisans de justice et de dialogue,
que ton Esprit les guide dans les ténèbres du monde.

Pour ceux qu’on oublie, les humbles, les silencieux,
qu’ils découvrent la joie d’être choisis par ton amour.

Pour ceux qui peinent à croire,
que le témoignage de tes apôtres ranime leur espérance.

Pour nos communautés, qu’elles soient fondées sur la confiance,
unies comme les pierres vivantes du Temple du Christ.

Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …

Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …

Et si, aujourd’hui, chacun de nous posait un petit geste de paix – un message, un appel, une visite, un pardon – envers quelqu’un qu’on avait peut-être un peu oublié ?

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