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Toussaint

 Mettons-nous en  présence de Dieu : Dieu, viens à mon aide ;  Seigneur, à notre secours !

En ce temps-là, voyant les foules, Jésus gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui. Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait. Il disait : « Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux. Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés. Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage. Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés. Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu. Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux. Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! »

La Toussaint, ce n’est pas la fête des “super-héros de la foi” : ce n’est pas le panthéon des parfaits, c’est la fête de tous ceux qui ont laissé Dieu aimer à travers eux. Autrement dit : aujourd’hui, on célèbre l’espérance que le ciel commence déjà ici, chaque fois qu’un cœur choisit la bonté, la justice, la paix. Et la bonne nouvelle, c’est que la sainteté est contagieuse !

Jean voit “une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, de toutes nations, races, peuples et langues”. Autrement dit : le ciel n’est pas un club fermé, c’est une multitude colorée, vivante, joyeuse. Et ces saints ne sont pas nés parfaits : ils ont été lavés dans le sang de l’Agneau — c’est-à-dire purifiés par l’amour. Leur blancheur n’est pas celle de la pureté immaculée, mais celle de ceux qui ont laissé la miséricorde de Dieu les transformer. Le ciel, c’est donc la communion de ceux qui ont dit “oui” à la grâce. Et cette foule, nous en faisons déjà partie — si nous laissons Dieu illuminer nos vies ordinaires.

Jean l’apôtre nous dit : “Voyez quel grand amour nous a donné le Père, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu – et nous le sommes.” Voilà la racine de toute sainteté : être aimé de Dieu. Avant d’être un effort moral, la sainteté est une histoire d’identité. Dieu ne nous demande pas d’être parfaits, il nous demande d’être authentiquement ses enfant. Le saint, ce n’est pas celui qui ne tombe jamais, c’est celui qui se relève toujours dans la confiance. C’est celui qui laisse la grâce l’éduquer, jour après jour. Nous ne voyons pas encore ce que nous serons, mais déjà, nous sommes aimés à la mesure du Ciel. Et cet amour, frères et sœurs, change tout : il fait grandir le visage du Christ en nous.

Les Béatitudes ne sont pas une liste de conditions pour être “admis au paradis”, mais le portrait de Jésus lui-même. Être saint, c’est lui ressembler : doux, miséricordieux, artisan de paix, affamé de justice.
Regardez bien : tout commence par “Heureux…” Jésus ne dit pas “parfaits”, mais heureux — c’est-à-dire comblés de Dieu. Le saint, ce n’est pas celui qui fuit la terre pour atteindre le ciel, mais celui qui fait descendre un peu de ciel sur la terre. Les saints sont des gens qui ont pris l’Évangile au sérieux, et qui l’ont vécu à leur manière : François d’Assise avec sa pauvreté joyeuse, Thérèse de Lisieux avec sa confiance simple, ou cette grand-mère, ce voisin, ce bénévole discret qui vit la bonté sans tambour ni trompette.

La Toussaint n’est pas la fête d’une élite spirituelle, c’est l’appel universel à la sainteté : le “toi aussi” de Dieu. Alors aujourd’hui, laissons tomber l’idée que la sainteté serait “pour les autres”. Elle commence par un sourire, un pardon, un acte de paix. Et qui sait ? Peut-être que quelqu’un, un jour, vous remerciera au ciel d’avoir cru en lui.

il n’y a pas de saints tristes au paradis ! Alors, si vous croisez quelqu’un qui fait la tête aujourd’hui… souhaitez-lui une bonne Toussaint, et offrez-lui un sourire — c’est peut-être le début de sa conversion… et de la vôtre !

  Seigneur des vivants,
toi qui fais jaillir la lumière dans nos ombres,
écoute la prière de ton peuple en marche vers la sainteté.

Pour ton Église, qu’elle reflète la joie des Béatitudes
et qu’elle témoigne d’un visage lumineux de ton amour.

Pour les artisans de paix, les doux, les miséricordieux,
que leur bonté silencieuse fasse reculer la haine et la peur.

Pour ceux qui pleurent, qui doutent, qui peinent à croire,
que la communion des saints les entoure comme une étreinte de lumière.

Pour chacun de nous, appelés à être saints dans le quotidien,
que ton Esprit nous apprenne à aimer avec patience, à pardonner avec joie,
et à semer la paix là où la vie nous conduit.

Seigneur, fais de notre monde un chantier de ciel,
et de nos vies des vitraux où ton amour passe et illumine.

Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …

Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …

Poser un geste de sainteté ordinaire. Un mot de paix, un service rendu sans être vu, un pardon donné sans condition. Et en le faisant, dites simplement : “Seigneur, fais de moi un petit rayon de ton ciel.”

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