Vendredi de la 30ème semaine du Temps de l’Église
Un jour de sabbat, Jésus était entré dans la maison d’un chef des pharisiens pour y prendre son repas, et ces derniers l’observaient. Or voici qu’il y avait devant lui un homme atteint d’hydropisie. Prenant la parole, Jésus s’adressa aux docteurs de la Loi et aux pharisiens pour leur demander : « Est-il permis, oui ou non, de faire une guérison le jour du sabbat ? » Ils gardèrent le silence. Tenant alors le malade, Jésus le guérit et le laissa aller. Puis il leur dit : « Si l’un de vous a un fils ou un bœuf qui tombe dans un puits, ne va-t-il pas aussitôt l’en retirer, même le jour du sabbat ? » Et ils furent incapables de trouver une réponse.
Vous avez déjà essayé d’aimer quelqu’un qui ne veut pas de votre amour ? C’est comme parler à une porte fermée : on se cogne, on se fatigue, on souffre. Eh bien, c’est exactement ce que vit saint Paul aujourd’hui — et ce que Jésus expérimente aussi. Tous deux nous montrent que le véritable amour ne se mesure pas à la réussite, mais à la fidélité.
Paul parle avec des mots bouleversants : « J’éprouve une grande tristesse et une douleur incessante dans le cœur… Je souhaiterais être moi-même maudit, séparé du Christ, pour mes frères. » C’est incroyable ! Paul est prêt à se perdre pour que d’autres soient sauvés. Il nous révèle ici le visage d’un amour qui dépasse l’intérêt personnel. Ce n’est plus la logique du calcul, mais celle du don. Et c’est bien cela, le cœur du Christ en lui : aimer même quand cela coûte. Il nous pose la question : Jusqu’où va ton amour ? Jusqu’à ce que ce soit réciproque ? Ou jusqu’à ce que cela sauve ? Paul ne se résigne pas à l’indifférence : il pleure, il prie, il espère. Il nous invite à faire de même : porter dans notre prière ceux qui résistent encore à l’amour de Dieu.
Le psalmiste chante : « Le Seigneur guérit les cœurs brisés, il soigne leurs blessures. » C’est la réponse de Dieu à la souffrance de Paul — et à la nôtre. Quand nous portons la peine des autres, Dieu ne nous laisse pas seuls : il vient panser nos plaies et transformer nos larmes en prière. Le psaume est une promesse : Dieu reconstruit Jérusalem, il rassemble les dispersés d’Israël. Ce que Paul espère, le psalmiste proclame déjà : Dieu finit toujours par rassembler ce qui est épars. Notre rôle, c’est d’y croire avant de le voir.
Un sabbat, Jésus est invité chez un pharisien. Devant lui, un homme malade. Et tout le monde l’observe : va-t-il guérir le jour du sabbat ?Alors Jésus pose une question toute simple : « Si votre fils ou votre bœuf tombe dans un puits, ne le relèverez-vous pas aussitôt ? » Autrement dit : L’amour a-t-il besoin d’un calendrier pour agir ? Jésus ne discute pas, il agit. Il choisit la miséricorde plutôt que la règle. Et ce geste, si simple, révèle le cœur même de Dieu : un Dieu qui ne supporte pas qu’on souffre, même le jour du repos. La foi authentique ne s’arrête pas aux barrières religieuses : elle voit la personne avant la loi, la misère avant le principe. Voilà la véritable sainteté : aimer comme Dieu aime, avec courage et compassion.
Paul souffre, le psalmiste espère, Jésus agit. Trois étapes de la foi : Souffrir par amour, Espérer malgré tout, Agir avec miséricorde.C’est notre chemin aussi : porter dans la prière ceux qui s’éloignent,espérer en la guérison du cœur humain, et poser chaque jour un geste d’amour, même minime, même non reconnu. Et souvenez-vous : si Jésus avait attendu que tout le monde soit prêt, il n’aurait jamais guéri personne ! Alors, aujourd’hui, n’attendez pas que tout soit parfait pour aimer… Dieu non plus ne s’en est pas donné la peine.
tu écoutes le cri de ceux qui espèrent encore.
Pour ton Église, qu’elle ne se lasse jamais de servir l’homme blessé,même quand le monde la critique ou la juge.
Pour ceux qui, comme Paul, souffrent de voir leurs proches loin de la foi,que leur amour persévérant devienne semence d’espérance.
Pour les malades, les exclus, ceux que la loi ou la peur tiennent à distance,que ton regard de tendresse les relève aujourd’hui.
Pour chacun de nous, Seigneur,apprends-nous à aimer d’un amour plus grand que nos règles,plus fort que nos blessures,plus fidèle que nos doutes.
Et que ta miséricorde devienne notre manière d’être.
Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …
Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …

Commentaires
Enregistrer un commentaire