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                Lundi de la 33ème semaine du Temps de l'Eglise 


 Mettons-nous en  présence de Dieu : Dieu, viens à mon aide ;  Seigneur, à notre secours !

Alors que Jésus approchait de Jéricho, un aveugle mendiait, assis au bord de la route. Entendant la foule passer devant lui, il s’informa de ce qu’il y avait. On lui apprit que c’était Jésus le Nazaréen qui passait. Il s’écria : « Jésus, fils de David, prends pitié de moi ! » Ceux qui marchaient en tête le rabrouaient pour le faire taire. Mais lui criait de plus belle : « Fils de David, prends pitié de moi ! » Jésus s’arrêta et il ordonna qu’on le lui amène. Quand il se fut approché, Jésus lui demanda : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » Il répondit : « Seigneur, que je retrouve la vue. » Et Jésus lui dit : « Retrouve la vue ! Ta foi t’a sauvé. » À l’instant même, il retrouva la vue, et il suivait Jésus en rendant gloire à Dieu. Et tout le peuple, voyant cela, adressa une louange à Dieu.

Il nous arrive à tous d’avoir l’impression de marcher dans la vie comme dans un brouillard : on avance, mais on distingue mal où Dieu veut nous conduire. Les lectures d’aujourd’hui viennent nous rappeler qu’au cœur même de ce brouillard, il y a une fidélité qui tient, et un cri qui rejoint Jésus.

La première lecture nous plonge dans la violence d’Antiochus et dans les persécutions contre les fidèles. Ce texte n’est pas seulement un récit historique : c’est un témoignage de courage. Il parle de ces hommes et de ces femmes qui, pour rester fidèles à Dieu, ont accepté de perdre tout le reste. Ils n’accomplissent pas de gestes spectaculaires. Ils tiennent bon. Parfois, dans la vie spirituelle, « tenir » c’est déjà une victoire énorme. Notre occident ne nous persécute pas comme eux, mais elle peut nous user doucement par un relativiseme ambiant, une tiédeur, un compromis « à la belge » …

Le psaume 118 nous remet sur le « bon chemin » : « Je n’oublie pas ta loi. » Le Seigneur a beasoin de chrétiens capables de fidélité même quand ce n’est pas facile. Les martyrs nous disent : « Ne lâche pas. Reste avec Dieu. Même quand tu comprends mal, même quand c’est dur. »

Dans l’Évangile, un aveugle assis au bord du chemin attend. Il pourrait se résigner, accepter cette vie de silence et de poussière. Mais quand Jésus passe, il refuse la fatalité : il crie. La foule voudrait le faire taire. Il dérange, il gêne. Mais lui crie encore plus fort : « Jésus, Fils de David, prends pitié de moi ! »

Dans la première lecture, on cherche à étouffer la foi par la violence.
Dans l’Évangile, on veut l’étouffer par le bruit et l’indifférence.
Mais dans les deux cas, la foi répond : « Je tiens bon. »
Et alors… Jésus s’arrête. Son cri arrête Dieu Lui-même.C’est l’une des plus belles phrases de l’Évangile :un cri humble suffit pour attirer le regard du Christ. Puis Jésus demande : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » Question bouleversante, parce que Jésus la pose encore aujourd’hui. À chacun de nous… L’aveugle répond :« Seigneur, que je voie. » Et Jésus : « Ta foi t’a sauvé. »

Les martyrs d’Israël nous montrent la fidélité.
L’aveugle de Jéricho nous montre la confiance.
Les deux sont nécessaires.

Trois attitudes peuvent nous guider :
Ne pas se laisser intimider. Il est plus simple de vivre une foi cachée, timide.Mais le monde a besoin de témoins visibles, paisibles, lumineux.
Ne pas se résigner. Comme l’aveugle, oser dire : « Seigneur, j’ai besoin de toi. »
Ne pas marcher seul. L’aveugle, une fois guéri, suit le Christ. Il entre dans une communauté de marche. Le chrétien tient parce qu’il n’est pas seul.

Alors, cette semaine, n’ayons pas peur de faire comme l’aveugle de Jéricho : ouvrir notre cœur et appeler le Seigneur.
Et si parfois vous vous surprenez à Lui dire un peu fort : “Seigneur, fais-moi voir !”… rassurez-vous : Dieu n’est jamais dérangé par nos appels. Lui, au contraire, est le seul qui ne vous dira jamais : ‘Chut !’ »

 Pour l’Église, qu’elle demeure fidèle au Christ malgré les épreuves du monde. Seigneur, écoute-nous.

Pour les responsables politiques, qu’ils travaillent pour la paix et la justice. Seigneur, écoute-nous.

Pour les malades, les souffrants, les découragés, que la présence du Christ les relève. Seigneur, écoute-nous.

Pour notre communauté, que nous sachions persévérer dans la prière avec confiance. Seigneur, écoute-nous.

Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …


Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …

Identifier un domaine où nous avons baissé les bras… et y faire un petit pas de fidélité en disant : “Seigneur, fais-moi voir.”



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