Mardi de la 33ème semaine du Temps de l'Eglise
En ce temps-là, entré dans la ville de Jéricho, Jésus la traversait. Or, il y avait un homme du nom de Zachée ; il était le chef des collecteurs d’impôts, et c’était quelqu’un de riche. Il cherchait à voir qui était Jésus, mais il ne le pouvait pas à cause de la foule, car il était de petite taille. Il courut donc en avant et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui allait passer par là. Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et lui dit : « Zachée, descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. » Vite, il descendit et reçut Jésus avec joie. Voyant cela, tous récriminaient : « Il est allé loger chez un homme qui est un pécheur. » Zachée, debout, s’adressa au Seigneur : « Voici, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus. » Alors Jésus dit à son sujet : « Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d’Abraham. En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. »
Il y a dans la vie des rencontres qui bouleversent tout : une parole, un regard, une visite… et tout change. L’Évangile d’aujourd’hui nous rappelle que même un homme perché dans un arbre peut vivre une rencontre qui transforme son cœur. Comme quoi, Dieu ne manque jamais d’imagination pour venir nous rejoindre !
La première lecture nous présente Éléazar, un vieillard de 90 ans, figure de sagesse et de fidélité. On lui propose un compromis « raisonnable » : faire semblant de transgresser la Loi pour sauver sa vie. Mais Éléazar refuse, car il sait que son geste serait observé, imité, et pourrait scandaliser les jeunes. Son courage ne consiste pas seulement à mourir pour la Loi : il accepte de mourir pour être un témoin. Il rappelle que la vie ne vaut pleinement que dans la vérité. Et sa parole résonne encore aujourd’hui : nos choix ont du poids, ils forment les consciences de ceux qui nous regardent. Dans un monde où l’on cherche souvent à sauver les apparences, Éléazar nous dit : « Reste vrai. Même si c’est coûteux. Même si personne ne comprend. »
Le psaume 3, prière du croyant menacé, répond : « Seigneur, tu es pour moi un bouclier. » Éléazar n’a pas cédé parce qu’il se savait soutenu par Dieu. Et nous aussi, nous pouvons demander cette force intérieure dans nos combats quotidiens.
L’Évangile nous offre une figure presque opposée : non plus un sage âgé, mais un riche collecteur d’impôts, réputé pécheur. Zachée monte sur un sycomore. Pourquoi ? Parce que son cœur cherche. Parce que quelque chose en lui n’est pas satisfait, malgré la fortune.Ce geste dit toute la vérité de l’homme : ses pieds sont ancrés dans ce monde, mais son cœur veut voir plus haut. Et Jésus, en levant les yeux, fait un geste immense : Il reconnaît l’homme que personne ne regarde avec bonté. Il l’appelle par son nom. Il demande l’hospitalité chez lui. C’est magnifique : Dieu ne demande pas à Zachée d’avoir la vie parfaite pour venir chez lui. Il lui demande juste un cœur ouvert. Et cela suffit pour déclencher la conversion.Jésus libère ce qu’il y avait de meilleur en lui.
Éléazar témoigne par sa fidélité.Zachée témoigne par sa conversion.Les deux, pourtant si différents, nous disent une même chose : Notre vie peut être un signe. Notre manière de vivre peut conduire d’autres à Dieu.
« Alors, si cette semaine vous vous sentez un peu petits dans la foi… pensez à Zachée : il était petit aussi, mais cela ne l’a pas empêché de grimper ! Et rassurez-vous : pour que Jésus vous voie, vous n’aurez pas besoin de monter dans un arbre… Il vous a déjà repérés depuis longtemps ! »
Pour l’Église, afin qu’elle soit un témoin courageux de la vérité, comme Éléazar. Seigneur, écoute-nous.
Pour les chefs d’État et les responsables publics, qu’ils recherchent la justice et servent le bien commun. Seigneur, écoute-nous.
Pour ceux qui se sentent perdus, blessés ou rejetés, que le Christ les appelle par leur nom comme Zachée. Seigneur, écoute-nous.
Pour notre communauté, que nous laissions le Seigneur “demeurer chez nous” et transformer nos cœurs. Seigneur, écoute-nous.
Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …
Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …
Un pas de vérité… un pas de lumière.

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