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Mercredi de la 33ème semaine du Temps de l'Eglise  

 

 Mettons-nous en  présence de Dieu : Dieu, viens à mon aide ;  Seigneur, à notre secours !

En ce temps-là, comme on l’écoutait, Jésus ajouta une parabole : il était près de Jérusalem et ses auditeurs pensaient que le royaume de Dieu allait se manifester à l’instant même. Voici donc ce qu’il dit : « Un homme de la noblesse partit dans un pays lointain pour se faire donner la royauté et revenir ensuite. Il appela dix de ses serviteurs, et remit à chacun une somme de la valeur d’une mine ; puis il leur dit : “Pendant mon voyage, faites de bonnes affaires.” Mais ses concitoyens le détestaient, et ils envoyèrent derrière lui une délégation chargée de dire : “Nous ne voulons pas que cet homme règne sur nous.”
Quand il fut de retour après avoir reçu la royauté, il fit convoquer les serviteurs auxquels il avait remis l’argent, afin de savoir ce que leurs affaires avaient rapporté. Le premier se présenta et dit : “Seigneur, la somme que tu m’avais remise a été multipliée par dix.” Le roi lui déclara : “Très bien, bon serviteur ! Puisque tu as été fidèle en si peu de chose, reçois l’autorité sur dix villes.” Le second vint dire : “La somme que tu m’avais remise, Seigneur, a été multipliée par cinq.” À celui-là encore, le roi dit : “Toi, de même, sois à la tête de cinq villes.” Le dernier vint dire : “Seigneur, voici la somme que tu m’avais remise ; je l’ai gardée enveloppée dans un linge. En effet, j’avais peur de toi, car tu es un homme exigeant, tu retires ce que tu n’as pas mis en dépôt, tu moissonnes ce que tu n’as pas semé.” Le roi lui déclara : “Je vais te juger sur tes paroles, serviteur mauvais : tu savais que je suis un homme exigeant, que je retire ce que je n’ai pas mis en dépôt, que je moissonne ce que je n’ai pas semé ; alors pourquoi n’as-tu pas mis mon argent à la banque ? À mon arrivée, je l’aurais repris avec les intérêts.” Et le roi dit à ceux qui étaient là : “Retirez-lui cette somme et donnez-la à celui qui a dix fois plus.” On lui dit : “Seigneur, il a dix fois plus ! – Je vous le déclare : on donnera à celui qui a ; mais celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il a. Quant à mes ennemis, ceux qui n’ont pas voulu que je règne sur eux, amenez-les ici et égorgez-les devant moi.” »
Après avoir ainsi parlé, Jésus partit en avant pour monter à Jérusalem.

Des pages de l’Évangile nous dérangent un peu… beaucoup … et des pages de l’Ancien Testament nous impressionnent un peu … beaucoup… Aujourd’hui, nous avons les deux : d’un côté une mère qui encourage ses sept fils à rester fidèles, et de l’autre un maître qui demande des comptes. Deux univers différents, mais une seule et même question : qu’as-tu fait du trésor que Dieu t’a confié ?

La lecture des Maccabées est bouleversante. Sept frères martyrisés, et au milieu, une mère. Mais cette mère n’est pas écrasée par la peur : elle porte une force intérieure incroyable. Elle encourage chacun de ses fils à rester fidèle, jusqu’au bout. Pourquoi ? Parce qu’elle croit que Dieu donne la vie, et qu’il peut la redonner encore. Elle dit :
« C’est le Créateur du monde qui vous rendra l’esprit et la vie. » Cette femme n’est pas une héroïne de roman : c’est une croyante qui sait que la fidélité vaut plus que la survie. La mère des Maccabées nous enseigne ceci : transmettre la foi, c’est d’abord être fidèle dans les moments difficiles.La vraie foi se voit surtout lorsque l’épreuve se présente.

Le psaume 16 prolonge ce message : « Seigneur, garde-moi comme la prunelle de l’œil. » Dieu garde ceux qui le cherchent de tout leur cœur.

Et enfin, dans l’Évangile, Jésus raconte cette parabole parce qu’on s’imaginait que le Royaume allait arriver immédiatement. Mais Jésus veut décaler notre regard : le Royaume vient, oui, mais dans un temps où nous devons être responsables. Le maître part en voyage. Il confie une mine à chacun de ses serviteurs. Il ne leur dit pas quoi faire en détail : il leur fait confiance. Dieu agit ainsi avec nous.
Il nous donne. Et il nous dit simplement : “Fais-les fructifier.” Remarquons quelque chose de magnifique : le maître félicite non pas celui qui a gagné le plus… mais celui qui a été fidèle. La logique de Dieu n’est pas celle de la performance, mais celle de la confiance accueillie. Et le serviteur qui cache sa mine ? Ce n’est pas la peur qui le perd, mais la méfiance. Il pense que le maître est dur. Il n’a pas compris que le maître lui avait confié un trésor. Il n’a rien risqué… donc il n’a rien donné…donc il n’a rien reçu.

Les Maccabées nous montrent la fidélité qui résiste.
L’Évangile nous montre la fidélité qui agit.
Dieu ne fait pas tout sans nous. Il nous confie quelque chose. Chacun de nous a une mine. Et Dieu espère que nous lui rendions une vie qui a grandi. Alors, entendons cette phrase du maître comme une bénédiction : « Très bien, serviteur bon et fidèle. »
Elle peut devenir notre prière quotidienne.

Cette semaine, essayons de ne pas enterrer nos talents… sauf si vous faites du jardinage, bien sûr ! Mais pour le reste, ce que Dieu nous confie n’a pas vocation à dormir dans un tiroir. Et rassurez-vous : Dieu ne vous demandera jamais de produire du résultat comme une entreprise — mais seulement d’offrir le meilleur de votre cœur. »

 Pour l’Église, qu’elle sache former des témoins courageux, fidèles au Christ dans les épreuves.Seigneur, écoute-nous.

Pour les mamans, les éducateurs et tous ceux qui transmettent la foi, qu’ils soient des modèles de sagesse et de bonté. Seigneur, écoute-nous.

Pour les peuples persécutés, les victimes d’injustice et de violence, que Dieu les garde comme la prunelle de ses yeux. Seigneur, écoute-nous.

Pour chacun de nous, afin que nous fassions fructifier les dons que Dieu nous confie, dans la joie et la confiance. Seigneur, écoute-nous.

Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …


Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …

Identifier un talent, une capacité ou une grâce que nous avons tendance à mettre de côté… puis poser un acte concret pour la faire grandir (un geste de service, de charité, d’audace, de prière ou de responsabilité). Un petit pas qui fait fructifier la “mine” confiée.


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