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Premier dimanche de l'Avent - A -

 Mettons-nous en  présence de Dieu : Dieu, viens à mon aide ;  Seigneur, à notre secours !

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Comme il en fut aux jours de Noé, ainsi en sera-t-il lors de la venue du Fils de l’homme. En ces jours-là, avant le déluge, on mangeait et on buvait, on prenait femme et on prenait mari, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ; les gens ne se sont doutés de rien, jusqu’à ce que survienne le déluge qui les a tous engloutis : telle sera aussi la venue du Fils de l’homme. Alors deux hommes seront aux champs : l’un sera pris, l’autre laissé. Deux femmes seront au moulin en train de moudre : l’une sera prise, l’autre laissée. Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient. Comprenez-le bien : si le maître de maison avait su à quelle heure de la nuit le voleur viendrait, il aurait veillé et n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison. Tenez-vous donc prêts, vous aussi : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. »

Vous attendez une réponse importante à un mail ou l’arrivée de quelqu’un qui compte dans votre vie.  C’est bientôt que ça va arriver  et en même temps, cela paraît durer une heure. L’Avent, c’est un peu cela : un temps d’attente de quelque chose, de quelqu’un que l’on désire voir au plus vite.  Une attente, mais pas n’importe quelle attente. Une attente qui prépare sans doute, mais qui transforme aussi et qui rend attentif à ce qui compte vraiment. Aujourd’hui, les lectures nous disent trois choses essentielles sur cette attente qui change la vie.

Commençons par la fin. Dans l’Évangile, Jésus nous dit : « Tenez-vous prêts, car le Fils de l’homme viendra à l’heure où vous n’y pensez pas. » L’Avent nous apprend que la venue de Dieu n’est pas programmée selon notre agenda, mais qu’elle demande un cœur attentif, ouvert, éveillé. Veiller, ce n’est pas juste regarder le calendrier, comme nous le proposent les calendriers d’Avent contenant du chocolat, du vin ou des produits de beauté.  Non, c’est regarder autour de nous et à l’intérieur de nous.  Allez rendre visite à un jeune couple qui attend son premier bébé.  C’est tellement émouvant de voir comme ils préparent la chambre d’un bébé qui n’est pas encore là.  Et nous ?

Le prophète Isaïe dans la première lecture nous parle d’un monde où Dieu fera justice, consolera, et rassemblera son peuple. De la même manière que la chambre de bébé ne se fera pas toute seule, de la même manière, notre attente de l’Avent n’est pas passive. Elle réveille l’espérance, nous donne courage, nous pousse à agir. L’espérance chrétienne qui nous accompagne dans cette année sainte finissante n’est pas un rêve naïf, mais une force qui met la vie en mouvement. Puisque bébé arrive, il faut tapisser la chambre, monter le petit lit IKEA et coudre les tentures roses ou bleues, c’est selon.  A nous de trouver ce que seront nos papiers peints, nos lits et nos tentures …

Et enfin l’évangile nous redit que la venue de Jésus est toujours surprenante. Parfois, on l’attend dans de grandes choses et il vient par de petits signes qu’il nous faut accueillir dans l’émerveillement. Si le carême est plutôt le temps de la conversion, l’Avent est celui de l’émerveillement et de la joie.  « Oui, Seigneur, tu vas venir, mais tu es déjà là. » L’Avent nous invite à ouvrir les yeux, et à accueillir la joie même dans les détails du quotidien. Evidemment le bébé non encore né n’est forcément pas encore dans la chambre que ses parents ont préparée, mais, en quelque sorte, il l’habite déjà.  Et pour les chrétiens, une expression est superflue.  Je viens de dire que le bébé est déjà là en quelque sorte.  Pour Jésus et son Royaume, ce n’est pas « en quelque sorte » …  Il est déjà là depuis 2.000 ans, mais il est déjà là aussi en ce premier dimanhe de l’Avent et dans chaque jour de cet Avent.  Ouvrons les yeux. « La nuit est bientôt finie, le jour est tout proche. », nous disait Paul.  On est dans l’entre-deux, l’aube et l’aurore …  Ne regardons pas en arrière, mais en avant.  Regardons la lumière qui est déjà là.  Où voyons-nous, aujourd’hui, des épées qui deviennent  des socs de charrue, et des lances transormées en faucilles et des nations qui, déjà ne lèvent plus l’épée ?  

Et si jamais vous trouvez que l’Avent est long… rappelez-vous que les magasins semblent avoir commencé Noël dès septembre ! On n’en est pas encore là …

 Pour l’Église. Qu’à l’exemple de Marie, elle demeure vigilante et accueillante, annonçant la Bonne Nouvelle avec fidélité et créativité, surtout auprès de ceux qui se sentent éloignés de Dieu. Seigneur, nous t’en prions.

Pour les responsables politiques, économiques et sociaux. Qu’ils soient guidés par l’esprit de justice, de paix et de solidarité, travaillant pour le bien de tous, et qu’ils prennent des décisions qui protègent les plus fragiles et favorisent l’unité. Seigneur, nous t’en prions.

Pour les malades, les isolés et les souffrants. Qu’ils trouvent réconfort et espoir dans la présence de Dieu et dans la solidarité de leurs frères et sœurs, et que nos gestes d’attention et de service soient pour eux un témoignage de l’amour de Dieu.
Seigneur, nous t’en prions.

Pour les familles et les enfants. Qu’ils vivent l’Avent comme un temps de joie, de patience et de préparation, et qu’ils apprennent à accueillir Jésus dans leur vie quotidienne, dans les gestes simples de chaque jour. Seigneur, nous t’en prions.

Pour notre communauté. Que chacun, dans sa vie personnelle et dans ses engagements, sache veiller, ouvrir son cœur à la Parole de Dieu et devenir témoin de son amour et de sa lumière dans le monde. Seigneur, nous t’en prions.

Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …


Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …

Aujourd’hui : préparer un “petit coin de Noël dans le cœur”. Pas un sapin, mais un  petit geste pour dire : « Seigneur, je t’attends. »


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