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Sainte Catherine d'Alexandrie


 Mettons-nous en  présence de Dieu : Dieu, viens à mon aide ;  Seigneur, à notre secours !

En ce temps-là, comme certains parlaient du Temple, des belles pierres et des ex-voto qui le décoraient, Jésus leur déclara : « Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit. » Ils lui demandèrent : « Maître, quand cela arrivera-t-il ? Et quel sera le signe que cela est sur le point d’arriver ? » Jésus répondit : « Prenez garde de ne pas vous laisser égarer, car beaucoup viendront sous mon nom, et diront : “C’est moi”, ou encore : “Le moment est tout proche.” Ne marchez pas derrière eux ! Quand vous entendrez parler de guerres et de désordres, ne soyez pas terrifiés : il faut que cela arrive d’abord, mais ce ne sera pas aussitôt la fin. »

Alors Jésus ajouta : « On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume. Il y aura de grands tremblements de terre et, en divers lieux, des famines et des épidémies ; des phénomènes effrayants surviendront, et de grands signes venus du ciel. »

 

Il paraît que pour comprendre l’actualité mondiale, il faut suivre des analyses politiques, économiques, géostratégiques… Mais parfois, on se dit qu’une seule chose manque : un voyant qualifié, capable d’expliquer ce qui se passe vraiment ! Eh bien aujourd’hui, nous en avons un : Daniel, qui interprète les rêves. Mais surtout, nous avons sainte Catherine d’Alexandrie, qui a tenu tête aux plus grands philosophes de son temps. Et tous deux nous rappellent une chose essentielle : Dieu seul révèle ce qui dure, ce qui tient, ce qui est vrai.

 

Dans la première lecture, Daniel interprète le rêve du roi Nabuchodonosor : une statue immense, impressionnante… qui finit par s’écrouler sous l’impact d’une pierre « non taillée par la main de l’homme ». Cette pierre, c’est le Royaume de Dieu. Le message est clair : tout ce qui est construit sans Dieu finit par se briser. Nous aussi, nous construisons des statues : notre image, notre réussite, notre confort, nos habitudes de sécurité. Mais Daniel nous dit : Ne vous laissez pas impressionner par ce qui brille. La vraie solidité ne vient pas de nos œuvres mais de Dieu.

Sainte Catherine l’avait compris : princes, philosophes, empereur, aucun ne pouvait rivaliser avec la vérité de Dieu.

 

Le Cantique de Daniel nous fait entendre une grande litanie de bénédiction : « Toutes les œuvres du Seigneur, bénissez le Seigneur ! » C’est un peu comme si toute la création nous disait :

“Ne t’inquiète pas : Dieu tient l’univers dans ses mains.” Alors que Daniel annonce la chute d’un empire, le Cantique proclame l’éternité de Dieu. Dans un monde où tout change, où les nouvelles se succèdent comme une avalanche, ce cantique nous invite à élargir notre regard. Sainte Catherine, au milieu des débats violents et des persécutions, restait paisible : elle savait qu’elle était dans les mains de Celui que toute la création bénit.  

 

L’Évangile de Luc nous parle des « pierres magnifiques » du Temple, des signes, des guerres, des catastrophes… Jésus n’annonce pas la fin du monde, mais la fin de notre illusion de maîtrise. Il dit : « Faites attention de ne pas vous laisser égarer. »

Il ne s’agit pas d’avoir peur. Il s’agit de garder le cœur stable. Jésus nous appelle à ne pas confondre l’agitation du monde avec la fidélité de Dieu. Sainte Catherine aurait pu fuir, se taire, se protéger. Mais elle savait que la vérité de Dieu traverse les siècles, alors que les empires passent. Pour nous : ne pas se laisser abattre par les nouvelles inquiétantes, ne pas paniquer devant les changements, mais rester enracinés en Christ, la pierre qui demeure.

 

Et si jamais vous rêvez, comme Nabuchodonosor, d’une statue géante… ne vous inquiétez pas : si elle tombe, au moins vous aurez moins de ménage à faire !


 Pour l’Église. Qu’à l’exemple de sainte Catherine, elle témoigne avec intelligence, courage et douceur de la vérité de l’Évangile. Seigneur, nous t’en prions.

Pour ceux qui exercent des responsabilités intellectuelles, politiques ou économiques. Qu’ils cherchent la sagesse véritable et travaillent au service du bien commun. Seigneur, nous t’en prions.

Pour ceux qui vivent dans la peur, l’instabilité ou l’angoisse face au monde d’aujourd’hui. Que le Christ, pierre inébranlable, leur donne paix et confiance. Seigneur, nous t’en prions.

Pour les jeunes en recherche de sens et de vérité. Que l’exemple de sainte Catherine les encourage à se mettre en route vers Dieu.
Seigneur, nous t’en prions.

Pour notre communauté. Que nous apprenions à nous appuyer davantage sur Dieu que sur nos propres forces, et à discerner ce qui dure vraiment. Seigneur, nous t’en prions.

Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …


Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …

Aujourd’hui, poser un acte concret de stabilité intérieure : couper 5 minutes les notifications, respirer, dire lentement : « Seigneur, tu es ma pierre. » Un tout petit geste qui dit : Je choisis la paix de Dieu plutôt que l’agitation du monde.



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