28ème
dimanche
du
Temps de l’Église C
Deux
hommes ...
Deux hommes étrangers tout d’abord : un
Syrien et un Samaritain.
Deux hommes, malades ensuite, atteints par
la lèpre, qui les met en marge de la société.
Deux hommes, enfin, loin de la foi juive
traditionnelle.
Et pourtant, deux hommes dont la liturgie
nous invite à admirer la qualité d’âme.
Car,
évidemment, il s’agit ici bien plus que de glorifier la bonne éducation, cette
bonne éducation qui nous invite à dire « merci » quand on a reçu quelque chose
de bien ou de bon. Non, c’est devant une
vraie démarche de foi que nous sommes invités à nous arrêter ce matin.
Naaman
tout d’abord. Sa guérison ne le tourne
pas seulement vers Élisée, mais vers le Seigneur lui-même : « Je le sais
désormais, il n’y pas d’autre Dieu sur la terre, que celui d’Israël »
Le Samaritain, ensuite qui nous dit Luc,
non seulement revient vers Jésus, mais « glorifiait Dieu à pleine voix. »
L’un
comme l’autre font la découverte d’un Dieu qui sauve et qui relève, d’un Dieu
qui guérit le corps et pressentent-ils sans doute, qui guérit le cœur; d’un
Dieu qui guérit gratuitement, hors de tout mérite, hors de toute appartenance à
un peuple ou une religion. Et cela les
remplit de reconnaissance et d’action de grâces. Les neuf autres sont peut-être restés dans
une logique de ce qui est dû, de ce qui l’est presque normal de recevoir
puisqu’ils sont membres et du peuple juif et de la religion juive.
Si
c’était ici, la Bonne Nouvelle qui nous est proposée ce matin ? Paul nous l’a redit : « Jésus Christ est
ressuscité d’entre les morts; voilà mon évangile, c’est pourquoi, je supporte
tout pour ceux que Dieu a choisis ». La
Bonne Nouvelle de ce jour nous montre un Dieu qui choisit tout le monde, qui
s’occupe de tous, qui s’occupe de moi qui suis dans cette église. Peu importe ma santé, ma condition, mon
statut social, ma foi même ... Je suis au centre des préoccupations de Dieu
lui-même. Il ne se soucie pas de tant de choses qui divisent les hommes :
chaque être humain est unique à ses yeux et il veut guérir le monde entier.
L’espérance
de Dieu est que naisse dans le cœur de l’homme l’action de grâces, car elle
nous rapproche de Dieu et de son amour infini.
La préface que nous prierons tout-à-l’heure nous le dit d’une façon très
belle. Écoutez : «Tu n'as pas besoin de
notre louange, et pourtant c'est toi qui nous inspires de reconnaître les dons
que tu nous fais et de te rendre grâce.
Nos chants n'ajoutent rien à ce que tu es, mais ils nous rapprochent de
toi, et te réjouissent, ô notre Père. »
Voilà
donc le secret : il ne s’agit pas d’être poli ou bien élevé, seulement, mais de
nous approcher toujours plus de Dieu, d’entrer au cœur même de son
mystère. Eucharistie veut justement dire
« action de grâces ». Chaque fois que
nous la célébrons, nous entrons, avec Jésus, dans l’action de grâce au
Père. C’est pour cela que nous commençons chaque
eucharistie par un rite pénitentiel.
Sûrement pas pour entrer dans une culpabilisation. Mais, comme les lépreux, nous lui demandons
de nous guérir de nos maladies. Et dès
le Gloria et jusqu’aux derniers mots de la messe, nous ne cessons de lui en
rendre grâce. Oui, chaque dimanche, nous
lui disons merci de nous guérir et, lui ayant rendu grâce, nous nous
approchons, de semaine en semaine, davantage de lui.
Paul va même encore plus loin ... Et quand bien même nous l’oublierions ... Eh bien, dit Paul : « Si nous lui sommes infidèles, lui, il restera fidèle, car il ne peut se renier lui-même. » Voilà qui doit encore faire grandir notre action de grâces. Sans aucun doute, les neuf autres lépreux restent-ils dans le cœur-même de Dieu, peut-être même, y ont-ils encore une place encore plus grande. Comme le Père du Fils prodigue, le Seigneur attend et attendra toujours en se disant : « Ah, s’ils pouvaient revenir, non pour moi seulement mais pour eux surtout ... S’ils pouvaient revenir, ma joie et leur joie en seraient encore plus grande, car notre cœur à cœur en serait encore plus intense ! » Amen
Seigneur, regarde les pays où
sévit encore la lèpre, soutiens les
malades, les soignants et leurs
familles. Avec confiance, nous te prions Seigneur.
Seigneur, regarde les baptisés qui
marchent à ta suite et désirent
être des disciples missionnaires.
Avec audace, nous te prions
Seigneur.
Seigneur, regarde tous les
croyants au Dieu unique qui œuvrent
ensemble pour plus de justice
entre les nations. Dans la communion, nous te prions Seigneur.
Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …
Et que Marie,
la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source
de compassion : Je
vous salue Marie …

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