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Sainte Scholastique

 Mettons-nous en  présence de Dieu : Dieu, viens à mon aide ; Seigneur, à notre secours !
 En ce temps-là, Jésus quitta le territoire de Tyr ; passant par Sidon, il prit la direction de la mer de Galilée et alla en plein territoire de la Décapole. Des gens lui amènent un sourd qui avait aussi de la difficulté à parler, et supplient Jésus de poser la main sur lui. Jésus l’emmena à l’écart, loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et, avec sa salive, lui toucha la langue. Puis, les yeux levés au ciel, il soupira et lui dit : « Effata ! », c’est-à-dire : « Ouvre-toi ! » Ses oreilles s’ouvrirent ; sa langue se délia, et il parlait correctement. Alors Jésus leur ordonna de n’en rien dire à personne ; mais plus il leur donnait cet ordre, plus ceux-ci le proclamaient. Extrêmement frappés, ils disaient : « Il a bien fait toutes choses : il fait entendre les sourds et parler les muets. » 

Après la fille de la syro-phénicienne hier, nous voici toujours en territoire païen.  Cette fois-ci, ce n’est plus une femme qui vient pour la chair de sa chair, mais ‘des gens’ qui amènent un sourd parlant difficilement.  Le cercle semble s’élargir : du plus proche au plus lointain, mais en même temps chez l’une et chez ceux-ci le même souci du mal autour de soi, proche ou plus lointain.  C’est cela un chrétien : il a souci du mal juste à côté de lui mais aussi du mal au loin ; des victimes des inondations ou des réfugiés chez nous et en même temps, les drames de la Turquie, de la Syrie, de l’Inde.  Nous devons toujours maintenit en nous ce binôme : « ici et là, proche et lointain ».  Si nous ne travaillons qu’ici, nous oublions que notre mission est « pour le salut du monde » ; si nous ne travaillons qu’au loin, nous finirons par croire que chez nous tout va bien. 

       Jésus pose des gestes, lève les yeux, soupire et parle.  Il pose des gestes concrets : c’est le principe même de son humanité.  Ces gestes étaient d’ailleurs assez courants chez les guérisseurs.  Jésus s’est fait homme au milieu des hommes.  Et parce qu’il a pris un corps, il se sert de ce corps comme instrument de la guérison.  Nous le savons bien : c’est par notre corps, à travers celui-ci que nous pouvons contribuer à sauver l’humanité, par des gestes concrets, tout simples.  Mais, à la différence des guérisseurs, en même temps qu’il pose des gestes concrets, en même temps, il a les yeux tournés vers le ciel.  Sa force ne vient pas d’un don naturel, mais de son Père.  Et de nouveau, cela rappelle la mission des chrétiens : nous agissons par la force d’un autre ; par la force de l’Esprit que nous avons reçu à notre baptême ; c’est la force du Seigneur qui se déploie à travers notre faiblesse.  Et donc, nous n’avons pas peur d’être petits et faibles, puisque c’est lui qui est notre force. 

       Il soupire, littéralement, il gémit.  Il fait sienne les gémissements de notre monde qui souffre.  La souffrance du monde n’esdt pas extérieure au Seigneur, elle fait corps avec lui.  C’est ce qu’on appelle littéralement la sym-pathie - en grec, souffrir avec -  Dieu n’aide pas ‘d’en-haut’, mais la souffrance le touche jusque dans son être-même ; c’est la belle expression biblique : il est remué dans ses entrailles.  Je suis sûr que la majorité d’entre nous va faire un geste concret pour nos frères et sœurs de Turquie et de Syrie ; c’est merveilleux … mais comme chrétien, nous devons aussi souffrir dans notre cœur de leur situation.

        Enfin, il dit une phrase, un mot : ‘Effata’, ‘Ouvre-toi’.  Mais on vient de nous dire qu’il était sourd …  Étrange, non ?  Il a donc dû lire sur les lèvres de Jésus.  Quelle splendide image !!! Si je veux entendre le Seigneur me parler, moi qui suis sourd, je dois apprendre à lire sur ses lèvres … et je ne peux lire sur ses lèvres que si je le regarde.  Dieu ne peut agir dans ma vie que si j’accepte un vis-à-vis avec lui.  Il me regarde et ne cesse de me regarder, c’est sûr ; mais encore faut-il que je le regarde me regarder.  Amen. 

 Par sa mort sur la croix, le Christ a sauvé le genre humain. Bénissons-le :

 

R/ Béni sois-tu, ô Christ, notre Sauveur !

 

Du ciel, tu es descendu comme la lumière.

 

De Marie, tu es né comme le germe divin.

 

De la croix, tu es tombé comme le fruit.

 

Au ciel tu es monté, prémices des vivants.

 

Tu te présentes au Père comme l’offrande parfaite.

 

Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père  

Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …

 Demain, c’est la Journée mondiale des malades. Je pourrais me laisser saisir par une vraie empathie et décider de rejoindre une association organisant des visites aux personnes hospitalisées.










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