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                  Deuxième dimanche de Carême A

 Mettons-nous en présence de Dieu : Dieu, viens à mon aide ; Seigneur, à notre secours !
 En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmena à l’écart, sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière. Voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui s’entretenaient avec lui. Pierre alors prit la parole et dit à Jésus : « Seigneur, il est bon que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » Il parlait encore, lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre, et voici que, de la nuée, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! » Quand ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre et furent saisis d’une grande crainte. Jésus s’approcha, les toucha et leur dit : « Relevez-vous et soyez sans crainte ! » Levant les yeux, ils ne virent plus personne, sinon lui, Jésus, seul. En descendant de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. »               

Après ces 15 jours de pause dûs à la première partie de mon voyage en Inde avec les élèves du Sartay, nous reprenons le cours normal de nos méditations.  Nous voici au deuxième dimanche de carême de l’année A ; cette année A dont les textes sont spécialement tournés vers les catéchumènes, ces adultes qui recevront le baptême la nuit de Pâques.  Occasion rêvée pour nous de redécouvrir notre baptême !  L’Évangile de ce jour nous invite à découvrir comment déjà « vivre au ciel », « vivre du ciel ».  Et la réponse est toute simple : le ciel, c’est « être-avec-Jésus ».  Et pour cela, l’évangile nous donne trois caractéristiques : 

Tout d’abord, pour être au ciel, il faut se laisser être pris, être emmené par Jésus à l’écart, sur une haute montagne.  Nous sommes bien loin d’un carême où il nous faut faire des choses, alors qu’il nous faut « être faits », d’un carême de volontarisme à un carême de la grâce.  C’est la belle image biblique du potier que l’on trouve au livre d’Isaïe : « Nous sommes l’argile, c’est toi qui nous façonnes : nous sommes tous l’ouvrage de ta main. » Et ce n’est pas nécessairement plus simple.  Nous aimons avoir les choses en main.  Mais, comme Abraham, dans la première lecture de ce jour, il nous faut répondre à l’appel du Seigneur de quitter notre maison.  Sans doute Abraham avait-il imaginé, au mieux, de modifier sa maison, comme Pierre aurait voulu dresser trois tentes … 

Ensuite, pour être au ciel, il nous faut écouter le Seigneur. « Celui-ci est mon fils : écoutez-le ».  C’est le Père lui-même qui nous invite à l’écouter.  Et que nous faut-il écouter ? « Relevez-vous et soyez sans crainte ».  N’est-ce pas ce à quoi le carême nous invite ?  Tout simplement nous préparer à Pâques, à la résurrection de Jésus et à notre propre résurrection ; être comme et à la suite de Jésus, des hommes et des femmes debout. Et des hommes et des femmes sans crainte, car, si nous nous relevons, c’est d’abord et avant tout parce qu’il est relevé par son Père et qu’il nous relève lui-même à sa suite.  Je vous l’ai déjà dit, ‘écouter’ et ‘obéir’ signifient fondamentalement la même chose ; laissons-le donc nous dire : « arrête de tenter de ressusciter tout seul, laisse-moi te relever moi-même ! » 

Et enfin, redescendons de la montagne.  Car si le Seigneur nous prend avec lui, c’est pour nous envoyer.  L’appel des disciples chez Marc nous dit que Jésus les choisit « pour être avec lui et les envoyer prêcher ».  Il ne nous choisit pour rester dans un petit confort égoîste avec lui, mais pour aller prêcher.  Et comment prêcher ? « Ne parlez de cette vision à personne ».  Nos paroles ne servent à rien, c’est à nos frères de faire eux-mêmes cette expérience d’être appelés et d’écouter.  Notre seul « prêche », ce sera notre façon de vivre.  Et c’est pour cela qu’un des trois piliers du carême, c’est le partage.  Amen.

 Sur cette route de Carême, ensemble, présentons à Dieu notre Père, la vie de notre monde. 

R/ Accueille au creux de tes mains, la prière de tes enfants. 

Prions pour l’Église, dont les membres sont appelés à témoigner de la présence lumineuse de Dieu. Demandons pour eux la cohérence et le discernement. 

Avec le pape François, prions pour les personnes victimes d’abus, afin qu’elles trouvent dans l’Église une réponse concrète à leur souffrance. Demandons pour elles la paix et la persévérance. 

Prions pour les migrants, les déplacés, celles et ceux que la violence oblige à fuir. Demandons pour eux l’espérance et la force de se reconstruire. 

Prions pour la communauté que nous formons. Demandons la grâce de choisir le Christ comme unique centre de notre vie et de nos intérêts. 

Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père  

Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …

 Au-delà des difficultés de la vie, suis-je capable de percevoir le visage du Christ qui rayonne de lumière ?

Quelles sont les choses de la terre qui m’empêchent de répondre à mon identité de citoyen du ciel ?









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