Lundi de la 5ème semaine de carême
Nous approchons de la grande semaine où Jésus, sans péché, va prendre sur lui le péché. « Lui qui est sans péché, s’est fait péché pour nous », dira Paul. Et le péché nous est présenté dans les deux lectures. Dans les deux cas, une situation semblable et à la fois toute différente. On est devant l’adultère. Mais Suzanne est innocente et la femme de l’évangile, coupable. Ce qui est semblable, c’est que dans les deux cas, on veut tuer la femme. Mais on a oublié le texte du Lévitique qui dit que dans un cas d’adultère et l’homme et la femme doivent être mis à mort. Premier péché sans doute : c’est l’autre, ce n’est pas moi ou pas un homme comme moi. C’est le deuxième péché de l’homme dans la Genèse. Le premier, vouloir se faire Dieu à la place de Dieu et le deuxième : « la femme que tu m’as donné, c’est elle qui m’a fait manger la Golden ou la Grany Smith.
Deux. Nous voyons Jésus écrire. Le livre de l’Exode, en parlant des tables de la Loi, disait qu’elles étaient écrites du doigt de Dieu. Dans les deux cas, Dieu écrit la Loi ; Jésus n’écrit pas une nouvelle Loi, vous le savez bien, mais il vient l’accomplir, comme lui donner une nouvelle couleur. Non, Jésus ne va pas dire à la femme que l’adultère n’est rien, mais il écrit avec le stylo de l’amour. C’est le rôle de l’Église. Vous vous rappelez ce que François disait : « Je vois l’Eglise comme un hôpital de campagne après une bataille. Il est inutile de demander à un blessé grave s’il a du cholestérol ou si son taux de sucre est trop haut ! Nous devons soigner les blessures. Ensuite nous pourrons aborder le reste. » C’est ce que Jésus fait et que l’Église doit faire avec lui. Soigner et encore soigner … et le reste, après, mais après seulement. L’Église a eu assez de redresseurs de tort.
Trois.
La triple parole de Jésus lorsqu’il est
seul à seul avec cette femme. « Je
ne te condamne pas », c’est-à-dire aussi, je ne te limite pas à ton péché,
tu es bien plus que ce que tu as fait.
Condamner quelqu’un à mort, c’est le limiter à l’acte qu’il a fait. Le
Seigneur ne voit pas d’abord ce que nous faisons ou ne faisons pas, mais qui
nous sommes : créés à son image et à sa ressemble.
« Va ». Et cela implique qu’elle se remette debout ;
elle ne va pas partir à quatre pattes évidemment. Retrouve ta liberté. La Loi humaine peut nous faire croire que
nous avons droit à la liberté lorsque nous avons payé notre dette. D’abord la prison, puis la liberté. Jésus est très différent de Lantin. C’est parce que je ne te condamne pas qu’automatiquement
tu deviens libre, debout, ressuscité.
R/ Conduis-nous sur tes chemins.
Ouvre à ton peuple la voie du salut, mets en nous le désir de te ressembler.
Apprends-nous à te reconnaître en nos frères, rends-nous attentifs à leur souffrance.
Accorde-nous d’accomplir ta volonté, fais-nous la grâce d’un cœur qui te cherche.
Donne à tes frères de former un seul corps, oublie nos fautes contre l’unité.
Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …
Et
que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui
encore source de compassion :
Je
vous salue Marie …
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