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Lundi de la 5ème semaine de carême

 
 Mettons-nous en  présence de Dieu : Dieu, viens à mon aide ; Seigneur, à notre secours !
 En ce temps-là, Jésus s’en alla au mont des Oliviers. Dès l’aurore, il retourna au Temple. Comme tout le peuple venait à lui, il s’assit et se mit à enseigner. Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme qu’on avait surprise en situation d’adultère. Ils la mettent au milieu, et disent à Jésus : « Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère. Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, que dis-tu ? » Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus s’était baissé et, du doigt, il écrivait sur la terre. Comme on persistait à l’interroger, il se redressa et leur dit : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. »  Il se baissa de nouveau et il écrivait sur la terre. Eux, après avoir entendu cela, s’en allaient un par un, en commençant par les plus âgés. Jésus resta seul avec la femme toujours là au milieu. Il se redressa et lui demanda : « Femme, où sont-ils donc ? Personne ne t’a condamnée ? » Elle répondit : « Personne, Seigneur. » Et Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. » 

Nous approchons de la grande semaine où Jésus, sans péché, va prendre sur lui le péché.  « Lui qui est sans péché, s’est fait péché pour nous », dira Paul.  Et le péché nous est présenté dans les deux lectures.  Dans les deux cas, une situation semblable et à la fois toute différente.  On est devant l’adultère.  Mais Suzanne est innocente et la femme de l’évangile, coupable.  Ce qui est semblable, c’est que dans les deux cas, on veut tuer la femme.  Mais on a oublié le texte du Lévitique qui dit que dans un cas d’adultère et l’homme et la femme doivent être mis à mort. Premier péché sans doute : c’est l’autre, ce n’est pas moi ou pas un homme comme moi. C’est le deuxième péché de l’homme dans la Genèse.  Le premier, vouloir se faire Dieu à la place de Dieu et le deuxième : « la femme que tu m’as donné, c’est elle qui m’a fait manger la Golden ou la Grany Smith. 

Deux. Nous voyons Jésus écrire.  Le livre de l’Exode, en parlant des tables de la Loi, disait qu’elles étaient écrites du doigt de Dieu.  Dans les deux cas, Dieu écrit la Loi ; Jésus n’écrit pas une nouvelle Loi, vous le savez bien, mais il vient l’accomplir, comme lui donner une nouvelle couleur.  Non, Jésus ne va pas dire à la femme que l’adultère n’est rien, mais il écrit avec le stylo de l’amour.  C’est le rôle de l’Église.  Vous vous rappelez ce que François disait : « Je vois l’Eglise comme un hôpital de campagne après une bataille. Il est inutile de demander à un blessé grave s’il a du cholestérol ou si son taux de sucre est trop haut ! Nous devons soigner les blessures. Ensuite nous pourrons aborder le reste. »  C’est ce que Jésus fait et que l’Église doit faire avec lui.  Soigner et encore soigner … et le reste, après, mais après seulement.  L’Église a eu assez de redresseurs de tort. 

Trois.  La triple parole de Jésus lorsqu’il est seul à seul avec cette femme.  « Je ne te condamne pas », c’est-à-dire aussi, je ne te limite pas à ton péché, tu es bien plus que ce que tu as fait.  Condamner quelqu’un à mort, c’est le limiter à l’acte qu’il a fait. Le Seigneur ne voit pas d’abord ce que nous faisons ou ne faisons pas, mais qui nous sommes : créés à son image et à sa ressemble. 

« Va ».  Et cela implique qu’elle se remette debout ; elle ne va pas partir à quatre pattes évidemment.  Retrouve ta liberté.  La Loi humaine peut nous faire croire que nous avons droit à la liberté lorsque nous avons payé notre dette.  D’abord la prison, puis la liberté.  Jésus est très différent de Lantin.  C’est parce que je ne te condamne pas qu’automatiquement tu deviens libre, debout, ressuscité. 

Et enfin seulement : « ne pèche plus ».  C’est parce que tu es remis debout que tu réalises à quel point tu étais à genoux.  Si tu es tout le temps à genoux, tu ne sais pas ce que c’est qu’être debout ; mais une fois que l’homme est devenu homo erectus, il n’a plus envie de marcher comme un singe … normalement en tout cas.  Amen.     
 Jésus, notre Sauveur, par le baptême tu nous as fait renaître à une vie nouvelle : 

R/ Conduis-nous sur tes chemins. 

Ouvre à ton peuple la voie du salut,                                                                       mets en nous le désir de te ressembler. 

Apprends-nous à te reconnaître en nos frères,                                                    rends-nous attentifs à leur souffrance. 

Accorde-nous d’accomplir ta volonté,                                                                    fais-nous la grâce d’un cœur qui te cherche. 

Donne à tes frères de former un seul corps,                                                         oublie nos fautes contre l’unité. 

Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ;                                monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas :                        Notre Père  

Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …

 Et si je vivais le sacrement de réconciliation avant la Semaine sainte ?










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