Saint Augustin
En ce temps-là, Jésus disait : « Malheureux êtes-vous,
scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous fermez à clé le royaume des
Cieux devant les hommes ; vous-mêmes, en effet, n’y entrez pas, et vous ne
laissez pas entrer ceux qui veulent entrer ! Malheureux êtes-vous, scribes et
pharisiens hypocrites, parce que vous parcourez la mer et la terre pour faire
un seul converti, et quand c’est arrivé, vous faites de lui un homme voué à la
géhenne, deux fois pire que vous ! Malheureux êtes-vous, guides aveugles, vous
qui dites : “Si l’on fait un serment par le Sanctuaire, il est nul ; mais si
l’on fait un serment par l’or du Sanctuaire, on doit s’en acquitter.” Insensés
et aveugles ! Qu’est-ce qui est le plus important : l’or ou bien le Sanctuaire
qui consacre cet or ? Vous dites encore : “Si l’on fait un serment par l’autel,
il est nul ; mais si l’on fait un serment par l’offrande posée sur l’autel, on
doit s’en acquitter.” Aveugles ! Qu’est-ce qui est le plus important :
l’offrande ou bien l’autel qui consacre cette offrande ? Celui donc qui fait un
serment par l’autel fait un serment par l’autel et par tout ce qui est posé
dessus ; celui qui fait un serment par le Sanctuaire fait un serment par le
Sanctuaire et par Celui qui l’habite ; et celui qui fait un serment par le ciel
fait un serment par le trône de Dieu et par Celui qui siège sur ce trône. »
Jésus se
déchaîne et on le comprend. Hier, il
donnait les clés du Royaume à Pierre, les clés de la miséricorde du Seigneur et
aujourd’hui, il constate le contraire chez les gardiens de la foi : « vous
fermez à clé le royaume des Cieux devant les hommes, et vous-même vous n’y
entrez pas. »
Nous ne
pouvons entrer dans le Royaume que par la clé de la miséricorde et pas par ces
distinctions qui n’en sont pas entre ce qui est permis et défendu. C’est prêter à Dieu un regard qu’il n’a pas :
« A-t-il juré sur ceci ou sur ça ? » « Si c’est sur ceci,
ok, sinon, enfer !!! » En
fait, les gardiens du Temple mettent dans le cœur de Dieu les sentiments qui
sont dans leur propre cœur, c’est-à-dire un cœur à tiroir. Le temple lui-même était divisé de cette
manière : dans le Saint des Saints, seul le Grand-prêtre entrait une fois
l’an ; dans le Saint, seuls les prêtres, le parvis des hommes, des femmes
et des Gentils - des païens-. Tout était
partagé et le but était d’être dans la bonne case. Ce qu’on avait dans son cœur n’avait pas d’importance.
Jésus
dira que ce Temple va être détruit et qu’il est le nouveau Temple. Le lieu de la division va disparaître pour un
corps, le Corps du Christ, dont il est la tête et nous les membres et qui n’est
qu’un seul Corps. Plus de divisions,
plus de séparations, mais une communion. Et cette communion dira Paul se situe au
niveau du cœur : « si un membre souffre, tous souffrent ; si un
membre est dans la joie, tous se réjouissent ». Il ne s’agit donc plus d’être à la bonne
place, mais de partager ce que l’autre vit, de ne plus avoir qu’un seul cœur.
C’est la distinction qu’Augustin que nous fêtons
aujourd’hui faisait entre l’intérieur et l’extérieur. Voilà ce qu’il écrivait : « Au lieu
d'aller dehors, rentre en toi-même ; c'est au cœur de l'homme qu'habite la
vérité. » C’est que Jésus disait aussi lorsqu’il comparaît les pharisiens et
les scribes à des sépulcres blanchis. À nous de choisir aujourd’hui ! Amen.
R/ Donne-nous l’Esprit de vie.
Dieu fidèle, ton
alliance continue ses merveilles ;
pour que nous sachions
les voir, ouvre nos cœurs.
Ta présence en nous est
source vivifiante ;
qu’elle fertilise nos
actions en ce jour.
Regarde ceux qui nous
sont proches par la vie et le travail :
que leurs œuvres
manifestent ta sagesse et ta bonté.
Ta volonté, Seigneur,
est lumière sur le chemin ;
que les jeunes
découvrent la joie de te servir.
Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce
monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …
Et que Marie, la
Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de
compassion : Je vous salue Marie …
Commentaires
Enregistrer un commentaire