Retraite
à la Flatière
Vendredi
de la 29ème semaine
du
Temps de l’Eglise
En ce temps-là, Jésus disait aux foules : « Quand vous
voyez un nuage monter au couchant, vous dites aussitôt qu’il va pleuvoir, et
c’est ce qui arrive. Et quand vous voyez souffler le vent du sud, vous dites
qu’il fera une chaleur torride, et cela arrive. Hypocrites ! Vous savez
interpréter l’aspect de la terre et du ciel ; mais ce moment-ci, pourquoi ne
savez-vous pas l’interpréter ? Et pourquoi aussi ne jugez-vous pas par
vous-mêmes ce qui est juste ? Ainsi, quand tu vas avec ton adversaire devant le
magistrat, pendant que tu es en chemin mets tout en œuvre pour t’arranger avec
lui, afin d’éviter qu’il ne te traîne devant le juge, que le juge ne te livre à
l’huissier, et que l’huissier ne te jette en prison. Je te le dis : tu n’en
sortiras pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier centime. »
Interpréter
cela veut dire rendre clair ce qui est obscur. Voilà donc un des rôles du
chrétien que visiblement les foules n’arrivent pas à faire. Jésus parle, Jésus fait des miracles et ils
ne comprennent pas l’amour du Père dont il leur parle à travers paroles et
gestes. Ils ne voient pas, dit d’une
autre manière, qu’à travers Jésus, le nouveau monde est commencé, le Royaume de
Dieu est arrivé ; il est là au milieu de nous. Pourquoi est-ce obscur, parce qu’une fois de
plus, l’amour ne s’impose pas, il se propose, et donc il doit être caché ;
c’est le jeu de l’amoureux qui veut séduire mais pas violer. Dans la séduction, j’ai le droit de ne pas y
répondre. Nous sommes invités comme le
dira le prophète Jérémie à dire : « Tu m’as séduit, Seigneur, et je
me suis laissé séduire ». Une fois
de plus, se laisser faire par le Seigneur.
Deux. Juger par soi-même ce qui est juste, ce qui
est droit, en hébreu, ce qui est résurrection. Nous aimons les règles que nous
détestons par ailleurs. Mais au moins,
elles nous permettent de nous débarrasser de notre intelligence, de notre conscience ;
elles nous permettent de reporter sur un autre les conséquences de tel ou tel
choix : « j’ai fait ce qu’on m’a dit de faire ; si ça ne marche
pas, ce n’est pas de ma faute … ».
Augustin avait fait inscrire sur le fronton des portes d’entrée de ses
maisons : « Aime et fais ce que veux ». Tout acte que je fais ou que je ne fais pas
doit avoir pour règle ultime l’amour ou le non-amour. Et il peut même arriver que nous ne respections
pas une règle par amour. Je prends un
exemple ridicule pour que vous-mêmes vous en trouviez de plus profonds :
mon épouse est en train d’accoucher ; le feu est rouge ; il n’y a
personne, ni à droite ni à gauche, je traverse ? C’est tellement évident … Mais plus profondément : l’Eglise n’a
pas de réponse à toutes les questions.
Le Concile Vatican II a rappelé le rôle de la conscience éclairée. Dieu parle à travers mon intelligence ;
cette intelligence me permet de choisir ce qui est bon, juste et vrai à la
lumière de Jésus et son Evangile.
Trois
enfin. Refuser l’escalade ; être simplement
des artisans de paix. C’est presque du
simple bon sens humain que Jésus propose, mais pourquoi ne proposerait-il pas
du bon sens humain. Ça va te couter d’aller en justice, nous dit-il. Et nous pouvons transposer cela. Raoul Follereau avait proposé aux deux
grandes puissances de l’époque l’URSS et les USA de donner l’équivalent d’un
bombardier ; s’ils le faisaient chacun, cela ne changeait rien à l’équilibre
des forces. Et avec cet argent, on
pouvait éradiquer la lèpre de la planète. Vous l’avez compris, cela n’a pas été
fait. A notre niveau, quelle énergie nous pouvons dépenser pour notre bon
droit, pour mettre parfois de l’huile sur le feu, pour compliquer les choses ….
Et j’en passe … Si toute cette énergie
était consacrée à du positif, à du temps avec le Seigneur, à du temps donné aux
autres. Si on calculait après la retraite
combien de minutes sur la journée nous consacrons à nous énerver … On découvrirait que l’on a assez de temps et
pour le Seigneur et pour nos frères.
Amen.
R/ Béni
sois-tu, ô Christ, notre Sauveur !
Du
ciel, tu es descendu comme la lumière.
De
Marie, tu es né comme le germe divin.
De
la croix, tu es tombé comme le fruit.
Au
ciel tu es monté, prémices des vivants.
Tu
te présentes au Père comme l’offrande parfaite.
Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce
monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre
Père …
Et que Marie, la Vierge des
Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de
compassion : Je vous salue
Marie …
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