Jeudi
de la 2ème semaine de Carême
Mettons-nous en présence de Dieu : Dieu, viens à mon aide ; Seigneur, à notre secours ! En ce temps-là, Jésus disait aux pharisiens : « Il y
avait un homme riche, vêtu de pourpre et de lin fin, qui faisait chaque jour
des festins somptueux. Devant son portail gisait un pauvre nommé Lazare, qui
était couvert d’ulcères. Il aurait bien voulu se rassasier de ce qui tombait de
la table du riche ; mais les chiens, eux, venaient lécher ses ulcères. Or le
pauvre mourut, et les anges l’emportèrent auprès d’Abraham. Le riche mourut
aussi, et on l’enterra. Au séjour des morts, il était en proie à la torture ;
levant les yeux, il vit Abraham de loin et Lazare tout près de lui. Alors il
cria : “Père Abraham, prends pitié de moi et envoie Lazare tremper le bout de
son doigt dans l’eau pour me rafraîchir la langue, car je souffre terriblement
dans cette fournaise. – Mon enfant, répondit Abraham, rappelle-toi : tu as reçu
le bonheur pendant ta vie, et Lazare, le malheur pendant la sienne. Maintenant,
lui, il trouve ici la consolation, et toi, la souffrance. Et en plus de tout
cela, un grand abîme a été établi entre vous et nous, pour que ceux qui
voudraient passer vers vous ne le puissent pas, et que, de là-bas non plus, on
ne traverse pas vers nous.” Le riche répliqua : “Eh bien ! père, je te prie
d’envoyer Lazare dans la maison de mon père. En effet, j’ai cinq frères : qu’il
leur porte son témoignage, de peur qu’eux aussi ne viennent dans ce lieu de
torture !” Abraham lui dit : “Ils ont Moïse et les Prophètes : qu’ils les
écoutent ! – Non, père Abraham, dit-il, mais si quelqu’un de chez les morts
vient les trouver, ils se convertiront.” Abraham répondit : “S’ils n’écoutent
pas Moïse ni les Prophètes, quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts
: ils ne seront pas convaincus.” »
Sans hésiter un seul instant, nous sommes vraiment
en Inde. J’ai lu que les 9 milliardaires
en tête du podium mondial des grandes fortunes sont indiens et en même temps,
quelle foule immense de pauvres, de rejetés, de lépreux que les élèves
rencontrent aujourd’hui, d’intouchables. Les premiers n’ont pas de nom pour
nous : nous ne les rencontrerons pas durant notre séjour ; les seconds s’appellent
Barath, Santosh, Jean-Pierre, Augustine, Sarathi, Yeshwandh … et leurs noms
sont inscrits à jamais dans nos cœurs.
Nous sommes ici un peu comme les chiens qui lèchent les plaies … pas grand-chose
mais beaucoup de tendresse !
Les premiers ne sont pas nécessairement de mauvais
bougres à l’image du riche de la parabole qui intercède pour ses frères. Mais il intercède pour ses frères, de la même
« caste » que lui. Les autres,
il ne les déteste pas, non, il ne les voit pas, tout simplement. En Inde, les Intouchables, les Dalits comme
on dit, ne sont pas réellement considérés comme des êtres humains. Oui, ils peuvent aller à l’école avec d’autres,
mais quand ils arrivent, ils doivent enlever leurs chaussures, comme les
esclaves. S’ils viennent à vélo, ils doivent
descendre de celui-ci dès qu’ils rencontrent des élèves d’autres castes qui
eux, évidemment, peuvent continuer de rouler.
Les Dalits, sont inexistants, transparents, néant !
Mais Dieu les voit, vit au milieu d’eux même s’ils
ne le savent pas. Puisque Jésus s’est
fait pauvre au milieu des pauvres, il est forcément un Intouchable. Mais il est
un Intouchable que nous pouvons toucher, non seulement à chaque eucharistie,
mais aussi chaque fois que nous touchons les pauvres, les petits, les mal-aimés. Je me le dis tous les jours en voyant ces
élèves pour la plupart incroyants : ils ne communieront peut-être jamais,
mais ils touchent vraiment Jésus tous les jours ; ils le rencontrent dans
sa « présence réelle ». Amen
R/ Kyrie eleison.
Viens
à notre aide, nous périssons.
Dis
seulement une parole, et nous serons sauvés.
Si
tu le veux, tu peux nous guérir.
Viens
au secours de notre incroyance.
Que
nos yeux s’ouvrent et nous te suivrons.
Souviens-toi
de nous quand tu viendras dans ton Royaume.
Tournons
nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si
souvent en ne le respectant pas : Notre Père …
Et que Marie, la Vierge des
Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de
compassion : Je vous salue
Marie …
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