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 Jeudi-Saint

 Mettons-nous en  présence de Dieu : Dieu, viens à mon aide ; Seigneur, à notre secours !
 Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout. Au cours du repas, alors que le diable a déjà mis dans le cœur de Judas, fils de Simon l’Iscariote, l’intention de le livrer, Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu’il est sorti de Dieu et qu’il s’en va vers Dieu, se lève de table, dépose son vêtement, et prend un linge qu’il se noue à la ceinture ; puis il verse de l’eau dans un bassin. Alors il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture. Il arrive donc à Simon-Pierre, qui lui dit : « C’est toi, Seigneur, qui me laves les pieds ? » Jésus lui répondit : « Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant ; plus tard tu comprendras. » Pierre lui dit : « Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais ! » Jésus lui répondit : « Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi. » Simon-Pierre lui dit : « Alors, Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête ! » Jésus lui dit : « Quand on vient de prendre un bain, on n’a pas besoin de se laver, sinon les pieds : on est pur tout entier. Vous-mêmes, vous êtes purs, mais non pas tous. » Il savait bien qui allait le livrer ; et c’est pourquoi il disait : « Vous n’êtes pas tous purs. » Quand il leur eut lavé les pieds, il reprit son vêtement, se remit à table et leur dit : « Comprenez-vous ce que je viens de faire pour vous ? Vous m’appelez “Maître” et “Seigneur”, et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. »

Évidemment - et ce n’est pas le prêtre que je suis qui va vous dire le contraire - le Jeudi-Saint est la fête des prêtres.  Mais, faut-il vous rappeler qu’en vertu de notre baptême, chacun est prêtre ; c’est ce qu’on appelle le sacerdoce baptismal ; le prêtre lui a reçu aussi le sacerdoce ministériel.  Alors, bonne fête à tous : c’est aujourd’hui la fête de l’Église qui se rassemble autour de l’eucharistie et du lavement des pieds.  Quelle est cette Église ?

Tout d’abord, et c’est l’évangile du jour, notre Église est une Église du lavement des pieds, c’est-à-dire du service.  Pour Jean, c’est donc sa caractéristique fondamentale : l’Église, les paroisses, les communautés ne sont pas là pour elles-mêmes, mais pour le Monde et non pas pour le dominer ou le convertir, mais pour le servir.  Le tablier que le Christ revêt est le premier signe du chrétien.  Notre vêtement blanc reçu au baptême est là pour servir à essuyer les pieds de nos contemporains.

Ensuite, et c’est la première lecture de la lettre aux Corinthiens, l’Église se retrouve, se régénère autour de l’eucharistie.  Mais, au fond, c’est la même chose, car Jésus dira bien que son sang est versé pour nous, mais aussi pour la multitude.  Jésus n’est pas venu sauver les chrétiens seulement, mais la multitude.  Une Église qui ne célèbre l’eucharistie que dans un entre-soi ne répond pas aux exigences de l’Évangile.  Je n’entre à l’église que pour en sortir.  Le texte latin le dit à merveille : « Ite, missa est » - « Allez, la messe est dite, elle est finie ; il est temps d’aller dans le monde »

Et enfin, l’Église est Église, ekklesia, c’est-à-dire rassemblement.  Nous sommes sans doute un des seuls « clubs » au monde où ne nous choisissons pas, mais où nous sommes rassemblés par quelqu’un d’autre.  En cette période pré-électorale, on peut retrouver dans une paroisse, des gens de toutes convictions politiques, des jeunes et des jeunes depuis longtemps, des célibataires, des mariés, des divorcés, des veufs … et on peut continuer la liste.  C’est un grand mystère que des gens aussi différents puissent vivre ensemble.  Non, parce qu’ils ont des affinités communes, mais parce qu’ils sont enfants d’un même Père.  Comme dit un psaume : « Qu’il est bon, qu’il est doux pour des frères de vivre ensemble des d’être unis »

Servons, célébrons et le tout en nous reconnaissant frères et sœurs.  Beau Jeudi-Saint à tous.  Amen.

 Unis à Jésus qui entre dans sa passion, supplions le Père des hommes :

Rappelle-toi l’homme que les siens ont trahi.

R/ Seigneur, rappelle-toi.

L’abandonné qui redoute les heures de la nuit.

L’innocent que l’on arrête comme un malfaiteur.

L’accusé injustement condamné.

Le prisonnier frappé, humilié.

Le juste que l’on mène à la mort.

Celui qui jusqu’au bout te fait confiance.

Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père

Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …
 Je pourrais prendre un peu de temps pour l’adoration de ce soir.










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