Saint Pierre et saint Paul
Qu’il y ait des colonnes dans une église ou dans un cloître, cela n’étonne pas vraiment. Et donc, que Pierre et Paul soient appelés les colonnes de l’Église n’a rien d’étonnant. Mais, parfois, dans une même église ou dans un même cloître, on trouve des colonnes d’un style différent. C’est plus rare, mais elles n’en conservent pas moins leur rôle fondamental de colonne : soutenir la voute et donc l’ensemble du bâtiment.
Pierre et Paul sont deux colonnes, les deux colonnes, mais de styles totalement différents. Pierre a connu le Christ homme ; Paul n’a connu que le Christ ressuscité. Pierre est de la première heure et Paul de la dernière heure. Pierre reste attaché à une Église marquée par le judaïsme et Paul ouvrira l’Église aux dimensions du monde entier de l’époque. Leurs caractères, très forts, feront en sorte que leur cohabitation sera parfois assez tendue. Ils sont « frères » mais pas « clones ». Cela nous rappelle le sens de l’unité dans l’Église. Nous ne devons pas être dans l’uniformité, mais bien dans l’unité. Et celle-ci nous dit que les différences sont légitimes et qu’elles peuvent même faire grandir l’Église.
C’est la même chose au niveau des différentes confessions chrétiennes. Plutôt que de nous opposer, faisons grandir chez nous ce qui est beau chez l’autre. Les sacrements de l’eucharistie, de la réconciliation chez les catholiques ; le goût de la Parole de Dieu chez les protestants ; le sens de la grandeur de Dieu chez les orthodoxes ; et l’importance de l’Église locale chez les anglicans. C’est ce qui se vit depuis quelques dizaines d’années et qui fait grandir chacune de nos confessions et donc toute l’Église.
Et enfin, célébrer Pierre et Paul nous rappelle que rien n’est jamais perdu pour Dieu. Un renégat peut devenir Pape et un persécuteur, apôtre des Nations. Qui pourrait imaginer cela au niveau humain ? Cette fête nous invite à ne jamais désespérer de nous-mêmes ou des autres. Ce qui est impossible à l’homme est possible à Dieu. Il écrit droit avec des lignes courbes et son amour peut transformer n’importe quel mal en bien. Il s’agit juste de l’accepter. Amen.
R/ Dans ta bonté, regarde ton peuple.
Tu as prié pour que la foi de Pierre ne sombre pas,
affermis aujourd’hui la foi de ton peuple.
Après ta résurrection, tu t’es manifesté à Pierre, puis à Paul,
éclaire nos cœurs pour que nous affirmions que tu es le Vivant.
Tu as choisi Paul comme apôtre des nations païennes,
donne-nous d’annoncer l’Évangile par toute notre vie.
Dans ta miséricorde, tu as pardonné à Pierre son reniement,
oublie aussi tous nos péchés.
Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …
Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …
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