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Christ, roi de l'univers

 Mettons-nous en  présence de Dieu : Dieu, viens à mon aide ;  Seigneur, à notre secours !

 En ce temps-là, Pilate appela Jésus et lui dit : « Es-tu le roi des Juifs ? » Jésus lui demanda : « Dis-tu cela de toi-même, ou bien d’autres te l’ont dit à mon sujet ? » Pilate répondit : « Est-ce que je suis juif, moi ? Ta nation et les grands prêtres t’ont livré à moi : qu’as-tu donc fait ? » Jésus déclara : « Ma royauté n’est pas de ce monde ; si ma royauté était de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. En fait, ma royauté n’est pas d’ici. » Pilate lui dit : « Alors, tu es roi ? » Jésus répondit : « C’est toi-même qui dis que je suis roi. Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix.

Toute cette semaine, j’anime une retraite au Foyer de Charité d’Ottrot en Alsace. Vous y serez un peu par ces méditations.

Pilate appelle Jésus.  Jean aurait pu employer un autre verbe.  Mais Jean, plus que les autres adore les symboles.  Appeler, c’est l verbe qui est employer lorsque Jésus choisit ses Apôtres ; c’est le verbe des vocations dans l’Ancien Testament.  Et donc, qui appelle, dans la Bible, c’est Dieu.  On comprend donc de suite que Pilate se prend pour Dieu, qu’il a une vision de sa royauté, qui est une royauté divine, mais à l’image des dieux païens ; une vision de pouvoir et donc de servitude sur les autres : ils sont à ma merci.  Nous avons découvert à travers l’eucharistie que c’est toujours le Seigneur qui nous appelle et que si nous sommes venus à cette retraite, c’est parce qu’il nous a invités.  On pourrait dire que les chrétiens sont des « répondeurs », malheureusement pas des répondeurs automatiques, parce qu’il nous arrive de ne pas répondre.

Deux.  Pilate ne s’engage pas : je ne suis pas Juif ; autrement dit, ce sont les autres qui m’ont dit que tu étais roi.  Mais Jésus le renvoie à lui-même : « Dis-tu cela de toi-même ? ».  Mais Pilate n’entre pas dans ce cœur à cœur, dans cette relation avec Jésus.  Rappelez-vous, en début de semaine, l’Apocalypse nous disait que Dieu préférait les froids ou les bouillants aux tièdes.  Pilate aurait pu être froid, en disant que pour lui, Jésus n’était pas roi ; non, il reste tiède et refuse de se mouiller.  Durant cette célébration où nous renouvelons notre baptême, nous ne disons pas que le baptême est quelque chose de bien, mais que mon baptême est bon et que je le renouvelle. Dans quelques instants, je ne vais pas vous demander : « Croyez-vous que Dieu est Père, Fils et Esprit », mais bien « croyez-vous en Dieu Père, Fils et Esprit » et ça change tout.

Trois.  La finale de l’évangile : « Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. »  L’air de rien, cette phrase dit le contraire de la royauté imaginée par Pilate.  Je vous l’ai dit : Pilate voit une royauté absolue où les autres sont forcément comme des esclaves.  La Royauté de Jésus, c’est tout le contraire : c’est la Royauté de la vérité.   Et qu’est-ce que c’est la vérité ?  Jésus le dit dans le même évangile de Jean, un peu avant : « Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; alors vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres. »  Nous connaissons la vérité si nous écoutons, si nous suivons, si nous sommes fidèles à sa parole.  Si nous écoutons la parole de Pilate, ses ordres autrement dit, nous sommes des esclaves.  Mais si nous écoutons les paroles du Seigneur, il nous dit que « la vérité nous rendra libres ».  Plus nous sommes attachés à notre roi couronné d’épines et sur le trône de la croix, plus nous l’écoutons, plus nous serons libres.  Parce que Jésus sur la croix, alors qu’il était cloué était l’homme le plus libre.  Il le dit, toujours chez Jean : « Ma vie, nul ne la prend, mais c’est moi qui la donne ».  Roi étrange qui ne prend pas, qui n’est pas pris non plus, mais qui donne son amour, qui se donne entièrement, puisqu’il n’est qu’amour.  Amen   

Prions pour notre Église. Qu’à l’exemple du Christ, Roi né dans une mangeoire, elle annonce la Bonne Nouvelle avec humilité, sans chercher les honneurs ni la richesse. Ensemble, prions. 

Exauce-nous, Seigneur de gloire. 

Prions pour ceux qui nous gouvernent. Qu’à l’exemple du Christ, venu enseigner aux hommes comment aimer, ils contribuent à faire advenir la paix, la justice et le souci des plus fragiles. Ensemble, prions. 

Prions pour les jeunes. Qu’en en cette Journée mondiale de la jeunesse dans les diocèses, ils puissent témoigner avec confiance que le Christ est vivant. Ensemble, prions. 

Prions pour notre communauté ici rassemblée. Que tous, nous apprenions à marcher avec joie sur les traces du Christ humble et glorieux. Ensemble, prions. 

Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …

Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …
    Comment entrer dans ce régime eucharistique de la vérité ?
Comment vais-je me rendre disponible pour cette journée royale de service ?

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