Jeudi de la 34ème semaine
du Temps de l'Eglise
« C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière » faisait dire Edmond Rostand à Chantecler. Nous sommes en 1910 et 4 ans plus tard, la première guerre mondiale sera là. Réformé, il s’engagera comme infirmier auxiliaire au Pays basque. Sa foi en la lumière sera engagement.
C’est peut-être un peu cela. Tout s’effondre ou pas loin dans notre monde actuel comme dans le monde de Luc. Et Jésus de proclamer : « Relevez la tête car votre rédemption est proche ». Rostand ne se serait sans doute pas engagé s’il n’avait pas eu cette certitude intérieure que le Bien finirait par l’emporter sur le mal. Si nous pouvons nous engager pour rendre le monde meilleur, pour que la paix s’installe, c’est parce que nous avons cette certitude que cela peut arriver, que cela va arriver.
Une fois encore, c’est l’espérance ; mais l’espérance concrète. Jésus le dit : votre rédemption approche. Mais elle est comme un accouchement douloureux. Un nouveau monde ne naît pas sans douleur ; pas de péridurale dans cet enfantement. Ecoutons l’apôtre Jean : « La femme qui enfante est dans la peine parce que son heure est arrivée. Mais, quand l’enfant est né, elle ne se souvient plus de sa souffrance, tout heureuse qu’un être humain soit venu au monde. » Alors, c’est cela l’espérance : regarder déjà plus loin ; voir déjà en espérance ce nouveau monde promis par Jésus.
Le voir et avancer : ne pas s’attacher aux réalités présentes – « on sait ce qu’on a, on ne sait pas ce qu’on aura » - et encore moins aux réalités passées - « C’était quand même mieux avant » - au risque de vivre un déni de grossesse qui rendra encore davantage l’enfantement pénible. La femme qui ne sait pas ou ne veut pas savoir qu’elle est enceinte, quelle épreuve que le jour de la naissance de son enfant. Gardons en mémoire que le monde et nous sommes « enceintes » du Seigneur. Amen
Ceux qui s’éveillent,
qu’ils s’éveillent à toi.
Ceux qui vont au travail,
qu’ils travaillent pour toi.
Ceux qui restent dans leur maison,
qu’ils y restent avec toi.
Ceux qui rentrent du travail,
qu’ils se reposent auprès de toi.
Ceux qui sont malades ou désespérés,
qu’ils se tournent vers toi.
Ceux qui vont passer la mort,
qu’ils meurent en toi.
Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …
Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …
Commentaires
Enregistrer un commentaire