Samedi de la 3ème semaine de carême
Deux hommes, croyants tous les deux. Deux hommes en prière au Temple comme tout bon juif doit le faire trois fois l’an.
Le premier a un bon début : il rend grâce à Dieu. Mais, petit détail, il le fait debout. C’est normal, c’est la manière de prier des Juifs, mais en faisant cela « il prend de la place » ; il se met presque à l’égal de Dieu. S’il commence bien, cela tourne ensuite très mal. Tout d’abord, il rend grâce pour lui. A Dieu sans doute, mais pour lui. De nouveau, il se fait Dieu. Et enfin, il plonge dans la morale en disant que les autres, eux, ne sont pas bons. Re-re-belote : de nouveau, il se présente comme l’égal de Dieu. Et comme pour s’en convaincre, il parle et parle encore.
Le second est prostré et commence par une requête ; une requête face à sa condition : « prends pitié ». C’est très court, sa prière. Lui a compris qu’il n’était pas Dieu ; il ne se compare pas aux autres non plus. La question n’est pas de savoir qui il est par rapport aux autres, mais qui il est face à Dieu. Car s’il demande à Dieu de le prendre en pitié, c’est parce qu’il est convaincu que le Seigneur le prend en pitié, littéralement qu’il est ému dans ses entrailles. Il se reconnaît homme pécheur devant Dieu, mais surtout il se reconnaît homme pécheur, infiniment aimé, devant Dieu.
Moralité : le premier qui était debout par lui-même reste dans l’état dans lequel il se trouvait ; le second, lui qui était prostré est désormais justifié, remis debout, ressuscité. Vivre le carême sans aucun misérabilisme, c’est oser être prostré pour avoir la joie d’être remis debout. Il ne s’agit pas de vouloir se prostrer, mais de reconnaître que nous ne pouvons pas nous ressusciter nous-mêmes et alors, alors seulement, goûter la joie de l’Evangile.
R/ Toi, notre ami, exauce-nous !
Tu as délié la langue du muet,
apprends-nous à célébrer ta louange.
Tu as ouvert les oreilles du sourd,
garde-nous attentifs à ta parole.
Tu as guéri le paralytique,
donne-nous de courir dans la voie de ton amour,
Tu as fait sortir Lazare de son tombeau,
ramène à la vie ceux que le péché retient dans la mort.
Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …
Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …
Commentaires
Enregistrer un commentaire