Jeudi de la 2ème semaine de Pâques
Aujourd’hui, ce n’est pas Jésus qui parle dans l’évangile, mais Jean Baptiste. Il fait partie d’un groupe juif extrêmement austère qu’on appelle la secte – rien de négatif dans ce mot ici – de Qûmrân. Un groupement très dur, vivant au désert, pratiquant des ablutions rituelles pour la conversion de leurs péchés et on comprend donc le vocabulaire de la colère de Dieu. Avec aussi ce vocabulaire très absolu de séparation entre le haut et le bas, entre le ciel et la terre. En soi, c’est juste évidemment. Nous sommes de la terre mais nous devons vivre de Dieu. Un des premiers textes chrétiens disait, en parlant d’eux qu’ils vivent sur la terre mais qu’ils ont leur demeure dans les cieux. Ce n’est donc pas facile.
Mais désormais, Jean le Baptiste est dépassé. Depuis Jésus, il n’y a plus de séparation absolue entre le ciel et la terre. Jésus est la passerelle entre les deux. Il est comme un échelle – vous vous rappelez l’histoire de l’échelle de Jacob – entre le ciel et la terre. Nous venons de l’entendre il y a peu de jours : à la mort de Jésus, le rideau du Temple s’est déchiré. C’était ce rideau qui séparait le Saint des Saints – le demeure de Dieu – du reste du Temple. Cette séparation n’existe plus et cela avait déjà commencé depuis que Dieu avait pris chair de notre chair. Mais désormais, c’est fait pour tout homme. Souvenons-nous encore des paroles que nous entendrons à l’Ascension : ne restons pas là à regarder le ciel. Le ciel est désormais sur la terre.
L’évangile va encore plus loin en nous disant que le ciel, non seulement est sur terre, mais qu’en plus, par l’Esprit, il est en nous. Mon corps, tout corps est sanctifié, est habité par Dieu lui-même. Vivre de l’Esprit, c’est donc accepter Dieu lui-même, c’est reconnaître son témoignage comme vrai, comme venant de Dieu. Alors, évidemment, la Parole de Dieu est dans la Bible, mais elle est désormais aussi dans notre cœur. Et il nous faut accepter ce témoignage de Dieu en nous. C’est ce qu’on appelle d’un grand mot dans l’Eglise : la conscience éclairée. Dieu me parle aussi par ma conscience qui est éclairée par l’Esprit. Alors, rendre témoignage à Jésus, c’est aussi, saisir et accepter ce qu’il dit en chacune et chacun de nous. Comment savoir ce qui est notre pensée ou celle de Dieu ? Comment savoir que telle idée qui nous vient à l’Esprit est divine ou humaine ? Le moyen est très simple … et très compliqué … Si ce qui nous vient au cœur est à mesure humaine, sans nous procurer beaucoup d’étonnement ; si cela nous paraît normal, c’est sûrement que ça vient de moi. Au contraire, si cela paraît fou, il y a beaucoup de chance que c’est le Seigneur qui nous parle ! Ce qui est fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi. Alors on comprend l’étymologie de témoin qui veut dire être martyr. Oui, avec le Seigneur, pas toujours simple ; mais avec lui, tout est possible et rien ne pourra nous séparer de son amour. Amen
R/ Nous t’en prions, Jésus ressuscité.
Depuis la nuée lumineuse, tu éclairais ton peuple en marche :
sois pour nous aujourd’hui la lumière de vie.
Par la voix de Moïse, tu as enseigné ton peuple sur la montagne :
sois pour nous aujourd’hui la Parole de vie.
Par le don de la manne, tu as nourri ton peuple dans le désert :
sois pour nous aujourd’hui le Pain de vie.
Par l’eau jaillie du rocher, tu as abreuvé ton peuple :
donne-nous aujourd’hui l’Esprit de vie.
Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …
Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …
Commentaires
Enregistrer un commentaire