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 Mercredi de la 2ème semaine de Pâques

 Mettons-nous en  présence de Dieu : Dieu, viens à mon aide ;  Seigneur, à notre secours !

« Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Celui qui croit en lui échappe au Jugement ; celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. Et le Jugement, le voici : la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. Celui qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dénoncées ; mais celui qui fait la vérité vient à la lumière, pour qu’il soit manifeste que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu. »

Ce matin, nous sommes appelés tout d’abord à l’émerveillement : « Dieu a tant aimé le monde ».  Non, il ne nous a pas aimé ; il nous a tant aimé, tellement aimé … et cela va jusqu’à nous donner son Fils.  Cela s’était déjà vécu dans l’autre sens avec Abraham qui voulait sacrifier son fils unique.  Dieu l’a empêché, mais dans un certains sens, à l’époque, cela pouvait apparaître comme « presque normal ».  L’homme donne ce qu’il a de meilleur à son Dieu.  Effrayant évidemment, mais on peut comprendre la base de l’acte.  J’ai tout reçu de toi, donc il est juste que je te le rende.  On arrive vite dans un commerce, dans le payement de l’amour de Dieu pour nous.  Comme si l’amour pouvait se monnayer, un peu comme une dot que l’on donne pour pouvoir avoir, posséder l’époux ou l’épouse.  Une fois de plus, on arrive vite dans le registre du mérite.  Mais voilà qu’ici, c’est le contraire. Car, tout est grâce. Nous n’avons rien donné à Dieu, si ce n’est beaucoup de soucis …  Et pourtant, il nous donne ce qu’il a de meilleur : sa vie-même, son Fils qui, comme dans le récit d’Abraham, est unique, lui aussi.  Et puisque le Père fait cela, et que le Fils est l’imitateur du Père, Jésus lui-même va se donner en nourriture.  C’est ce que nous verrons demain dans l’eucharistie.

Le plus gros du travail est fait, mais, comme toujours, vous connaissez le refrain, il faut la réciproque.  Si Dieu se donne entièrement à moi, mais que je ne le reçois pas, à quoi ça sert ? C’est de l’amour perdu et Dieu devient un amoureux déçu.  C’est tout le livre d’Osée qui nous montre l’épouse infidèle » C’est la deuxième partie du texte : « celui qui croit … celui qui ne croit pas ».  Bien comprendre …  Dieu ne punit pas, mais l’homme se punit tout seul.  Dieu espère en l’homme ; il veut lui faire partager dès ici-bas sa vie en plénitude.  Comme dans Osée, il veut nous conduire au désert et nous séduire à nouveau.  Mais il ne peut pas nous forcer à l’accueillir comme l’amour de notre vie.  Si je ne l’accueille pas, ma vie devient un enfer : je passe d’un bonheur reçu, d’une grâce que j’espère à un bonheur que je ne peux pas atteindre de moi-même et que « j’espoire ».  Tout m’est donné, si je le veux … si je le veux.  Il me suffit d’ouvrir les mains.

Et si je l’accepte, je serai dans la lumière. La première lecture le disait d’une autre manière : « Mais, pendant la nuit, l’ange du Seigneur ouvrit les portes de la prison et les fit sortir. »  Et de nouveau, ce n’est pas moi qui ouvre les portes, mais le Seigneur qui, durant la nuit, au cœur de mes nuits, vient me délivrer.  Et il le fait, alors que, humainement, cela ne devrait pas fonctionner : C’est la nuit, les portes sont verrouillées et il y a des gardiens.  Peu importe mes ténèbres, mes verrous, mes entraves …  Je ne suis jamais trop loin pour Dieu ; il ne renoncera jamais ; il peut enfoncer toutes les portes. Si j’entre dans l’espérance de bonheur que le Seigneur a pour moi, je serai dans la lumière.  C’est ce que Jean appelle la Vérité. Et la vérité, chez Jean, n'a absolument rien à voir avec une connaissance intellectuelle.  La Vérité, c’est Jésus lui-même : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ».  Et donc, si j’entre dans l’espérance du bonheur que le Seigneur a pour moi, je serai en Dieu, dans l’icône de la Trinité, ou encore comme dit le beau texte de l’Apocalypse : « je prendrai mon repas avec lui, moi près de lui et lui près de moi ». Voilà donc le bonheur absolu que Dieu espère pour l’humanité ; que nous soyons unis : « Ils ne sont plus deux, mais une seule chair ».  Et donc, « ce que Dieu a uni, ce que Dieu espère de tout son cœur unir, que l’homme, que moi, je ne le sépare pas. »      

 Tournons-nous vers le Père : comme il a tiré son Fils des ténèbres, qu’il nous fasse aujourd’hui marcher dans la lumière : 

R/ Sois notre Dieu, Dieu de Jésus Christ !

Dieu de lumière, pénètre nos cœurs de ta clarté 
pour qu’en toute vérité nous puissions te prier :

Purifie nos intentions, fortifie nos désirs,
rends-nous fermes dans l’assurance qui nous fait crier vers toi :

Fais que nos yeux te voient dans les pauvres, 
et qu’avec eux nous t’implorions :

Réjouis-nous de tes biens tout au long de ce jour, 
et, sûrs de ton amour, nous pourrons chanter :

Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …

Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …

Et si je notais joliment sur des petits signets une phrase de l’évangile du jour ou du psaume pour l’offrir à quelqu’un ?

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