Vendredi dans l'Octave de Pâques
Aujourd’hui, je vous livre l’homélie de notre archevêque lors de l’eucharistie d’hier à la Basilique du Sacré-Cœur de Koekelberg.
Il y a quelques mois à peine, le pape François, en pèlerin d’espérance, faisait halte dans cette basilique. Il y adressait à notre Église un message centré sur trois mots : évangélisation, joie et miséricorde. Un message profondément pascal.
Car l’annonce de l’Évangile prend sa source dans l’évènement de Pâques. Elle en est même le cœur battant. Nous voyons à l’œuvre cette première annonce dans les Actes des apôtres. Par bien des manières et pour reprendre les mots du pape François, elle consiste à manifester à toute personne : « Jésus Christ t’aime, il a donné sa vie pour te sauver, et maintenant il est vivant à tes côtés chaque jour pour t’éclairer, pour te fortifier, pour te libérer » (Evangelii Gaudium, 164).
La mission et l’annonce de l’Évangile constituent ainsi le paradigme fondamental de toute tâche de l’Église. Cette mission n’est pas réservée à quelques-uns : elle engage tout le peuple de Dieu, ensemble en chemin, hommes et femmes. Et la démarche synodale lancée par le pape François, que nous avons la responsabilité de poursuivre, n’a pas d’autre horizon que celui-ci : annoncer l’Évangile.
Cette annonce protège aussi l’Église de toute tentation de repli sur elle-même. Bien au contraire, le pape François nous rappelle avec force que, comme chrétiens, nous sommes concernés par l’avenir de la planète, notre maison commune. Rien de ce monde ne peut nous être indifférent. Cette « écologie intégrale » nous invite à unir nos forces, au-delà des frontières et des convictions.
C’est aussi le cœur de Fratelli tutti. Car la fraternité et l’amitié sociale sont le remède à l’indifférence, à la violence, à la guerre et à toutes les formes d’exclusion. Il nous faut cultiver le dialogue et revenir, selon les mots du pape, « à la promotion du bien, pour nous-mêmes et pour l’humanité entière » (Fratelli tutti, 113). Cela est particulièrement vrai aujourd’hui pour l’Ukraine, l’Est du Congo, Gaza…
Merci, pape François, de nous avoir rappelé notre mission première : l’annonce de l’Évangile dans toutes ses dimensions !
Mais cette annonce ne peut être qu’empreinte de joie ! De cette joie pascale que les apôtres et leurs compagnons accueillent, malgré leur foi encore vacillante. Cette joie naît de la rencontre avec Jésus ressuscité. Ne prenons donc pas « un air de Carême sans Pâques » (Evangelii Gaudium, 6) ! Comme baptisés et comme Église, nous ne sommes pas les porteurs d’une morale triste et rigoriste, mais les témoins d’une espérance joyeuse et contagieuse.
Merci, pape François, de nous avoir enseigné la joie de l’Évangile !
Enfin, évangélisation et joie résonnent profondément avec miséricorde. La miséricorde est le fil rouge de ce pontificat. Car le nom de Dieu est miséricorde. Elle est l’air que nous respirons, notre libération, notre bonheur.
La miséricorde ne s’oppose pas à l’exigence de justice, ni à la nécessité de condamner fermement les crimes et les abus. Mais elle est cette main tendue aux pécheurs que nous sommes tous. Et elle se manifeste également dans les œuvres de miséricorde envers les exclus, les malades, les prisonniers…
Comment ne pas évoquer ici le combat incessant du pape François pour le respect de la dignité des personnes migrantes ? Mais celles-ci ne sont pas seulement à Lampedusa : elles sont aussi chez nous, partageant parfois des conditions de vie inhumaines et indignes.
L’Église ne peut pas être une forteresse repliée sur ses sécurités. Elle est appelée à devenir cet « hôpital de campagne », ouvert et accueillant, pour tous les blessés de la vie. Elle devient alors le reflet du visage miséricordieux du Christ, qui montre ses mains et ses pieds transpercés et se tourne vers toute notre humanité blessée pour guérir, relever, fortifier.
Merci, pape François, de nous avoir rappelé la primauté de la miséricorde !
ta résurrection le rassemble.
R/ Ô Christ ressuscité, gloire à toi !
Tu laisses vide le tombeau,
tu te montres vivant à ceux qui croient.
La peur tient tes Apôtres enfermés,
tu parais et les envoies jusqu’au bout du monde.
Sans toi, les pêcheurs du lac n’ont rien pris,
au matin, tu remplis leur filet.
Ta passion avait troublé leur cœur,
mais tu leur dis : La paix soit avec vous !
Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …
Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …
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