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Vendredi dans l'Octave de Pâques 

 Mettons-nous en  présence de Dieu : Dieu, viens à mon aide ;  Seigneur, à notre secours !

En ce temps-là, Jésus se manifesta encore aux disciples sur le bord de la mer de Tibériade, et voici comment. Il y avait là, ensemble, Simon-Pierre, avec Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), Nathanaël, de Cana de Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres de ses disciples. Simon-Pierre leur dit : « Je m’en vais à la pêche. » Ils lui répondent : « Nous aussi, nous allons avec toi. » Ils partirent et montèrent dans la barque ; or, cette nuit-là, ils ne prirent rien. Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c’était lui. Jésus leur dit : « Les enfants, auriez-vous quelque chose à manger ? » Ils lui répondirent : « Non. » Il leur dit : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. » Ils jetèrent donc le filet, et cette fois ils n’arrivaient pas à le tirer, tellement il y avait de poissons. Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : « C’est le Seigneur ! » Quand Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur, il passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui, et il se jeta à l’eau. Les autres disciples arrivèrent en barque, traînant le filet plein de poissons ; la terre n’était qu’à une centaine de mètres. Une fois descendus à terre, ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise avec du poisson posé dessus, et du pain. Jésus leur dit : « Apportez donc de ces poissons que vous venez de prendre. » Simon-Pierre remonta et tira jusqu’à terre le filet plein de gros poissons : il y en avait cent cinquante-trois. Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré. Jésus leur dit alors : « Venez manger. » Aucun des disciples n’osait lui demander : « Qui es-tu ? » Ils savaient que c’était le Seigneur. Jésus s’approche ; il prend le pain et le leur donne ; et de même pour le poisson. C’était la troisième fois que Jésus ressuscité d’entre les morts se manifestait à ses disciples.

Aujourd’hui, je vous livre l’homélie de notre archevêque lors de l’eucharistie d’hier à la Basilique du Sacré-Cœur de Koekelberg.

Il y a quelques mois à peine, le pape François, en pèlerin d’espérance, faisait halte dans cette basilique. Il y adressait à notre Église un message centré sur trois mots : évangélisation, joie et miséricorde. Un message profondément pascal.

Car l’annonce de l’Évangile prend sa source dans l’évènement de Pâques. Elle en est même le cœur battant. Nous voyons à l’œuvre cette première annonce dans les Actes des apôtres. Par bien des manières et pour reprendre les mots du pape François, elle consiste à manifester à toute personne : « Jésus Christ t’aime, il a donné sa vie pour te sauver, et maintenant il est vivant à tes côtés chaque jour pour t’éclairer, pour te fortifier, pour te libérer » (Evangelii Gaudium, 164).

La mission et l’annonce de l’Évangile constituent ainsi le paradigme fondamental de toute tâche de l’Église. Cette mission n’est pas réservée à quelques-uns : elle engage tout le peuple de Dieu, ensemble en chemin, hommes et femmes. Et la démarche synodale lancée par le pape François, que nous avons la responsabilité de poursuivre, n’a pas d’autre horizon que celui-ci : annoncer l’Évangile.

Cette annonce protège aussi l’Église de toute tentation de repli sur elle-même. Bien au contraire, le pape François nous rappelle avec force que, comme chrétiens, nous sommes concernés par l’avenir de la planète, notre maison commune. Rien de ce monde ne peut nous être indifférent. Cette « écologie intégrale » nous invite à unir nos forces, au-delà des frontières et des convictions.

C’est aussi le cœur de Fratelli tutti. Car la fraternité et l’amitié sociale sont le remède à l’indifférence, à la violence, à la guerre et à toutes les formes d’exclusion. Il nous faut cultiver le dialogue et revenir, selon les mots du pape, « à la promotion du bien, pour nous-mêmes et pour l’humanité entière » (Fratelli tutti, 113). Cela est particulièrement vrai aujourd’hui pour l’Ukraine, l’Est du Congo, Gaza…

Merci, pape François, de nous avoir rappelé notre mission première : l’annonce de l’Évangile dans toutes ses dimensions !

Mais cette annonce ne peut être qu’empreinte de joie ! De cette joie pascale que les apôtres et leurs compagnons accueillent, malgré leur foi encore vacillante. Cette joie naît de la rencontre avec Jésus ressuscité. Ne prenons donc pas « un air de Carême sans Pâques » (Evangelii Gaudium, 6) ! Comme baptisés et comme Église, nous ne sommes pas les porteurs d’une morale triste et rigoriste, mais les témoins d’une espérance joyeuse et contagieuse.

Merci, pape François, de nous avoir enseigné la joie de l’Évangile !

Enfin, évangélisation et joie résonnent profondément avec miséricorde. La miséricorde est le fil rouge de ce pontificat. Car le nom de Dieu est miséricorde. Elle est l’air que nous respirons, notre libération, notre bonheur.

La miséricorde ne s’oppose pas à l’exigence de justice, ni à la nécessité de condamner fermement les crimes et les abus. Mais elle est cette main tendue aux pécheurs que nous sommes tous. Et elle se manifeste également dans les œuvres de miséricorde envers les exclus, les malades, les prisonniers…

Comment ne pas évoquer ici le combat incessant du pape François pour le respect de la dignité des personnes migrantes ? Mais celles-ci ne sont pas seulement à Lampedusa : elles sont aussi chez nous, partageant parfois des conditions de vie inhumaines et indignes.

L’Église ne peut pas être une forteresse repliée sur ses sécurités. Elle est appelée à devenir cet « hôpital de campagne », ouvert et accueillant, pour tous les blessés de la vie. Elle devient alors le reflet du visage miséricordieux du Christ, qui montre ses mains et ses pieds transpercés et se tourne vers toute notre humanité blessée pour guérir, relever, fortifier.

Merci, pape François, de nous avoir rappelé la primauté de la miséricorde !

 JJésus, notre berger, ta mort disperse le troupeau,
ta résurrection le rassemble.

R/ Ô Christ ressuscité, gloire à toi !

Tu laisses vide le tombeau,
tu te montres vivant à ceux qui croient.

La peur tient tes Apôtres enfermés,
tu parais et les envoies jusqu’au bout du monde.

Sans toi, les pêcheurs du lac n’ont rien pris,
au matin, tu remplis leur filet.

Ta passion avait troublé leur cœur,
mais tu leur dis : La paix soit avec vous !

Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …

Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …

La famille qu’est l’Église a accueilli de nouveaux frères et sœurs, baptisés le week-end dernier. Aujourd’hui, je les porte plus particulièrement dans ma prière.

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