15ème dimanche
du Temps de l'Église C
Quel humour le Seigneur a. Voilà qu’on lui demande ce qu’il faut faire, et, de façon très discrète, il va nous dire qui son Père est à travers lui, son Verbe fait chair. Évidemment, dans un deuxième temps, nous sommes invités à l’imiter - c’est le sens de la fin de la parabole - : « « Va, et toi aussi, fais de même. » Mais, prenons d’abord le temps de nous émerveiller de ce que le Seigneur fait pour nous ; nous qui sommes si souvent, dépouillés, roués de coup, à moitié mort. Et comme par hasard, le Seigneur fait 7 choses ; 7, le chiffre de la plénitude. Dieu est incapable de donner une partie de son amour ; il nous donne tout son amour.
Tout d’abord, comme les deux autres, il nous voit. Or c’est souvent le contraire que nous ressentons lorsque nous sommes abattus, touchés par telle ou telle détresse : « Où est Dieu ? M’aurait-il oublié ? » Dieu est là, mais souvent comme un Symon de Cyrène, derrière la croix et la croix est si imposante que nous ne le voyons pas la porter avec nous.
Ensuite, il est saisi de compassion ; il est remué en ses entrailles, il a mal au ventre de nous voir souffrir. Les philosophes nous ont souvent montré, voire démontré un dieu impassible, c’est-à-dire qui ne souffre pas. Jésus sur le chemin de croix et sur la croix, nous montre qu’il connaît physiquement la souffrance humaine et chaque fois que nous avons mal, il a mal aussi ; non pas de haut, mais de tout proche.
Trois, il s’approche. Il pourrait pleurer au loin comme nous le faisons lorsque nous voyons à la télévision des événements dramatiques aux quatre coins du monde ou à côté de chez nous. Dieu s’est tellement fait proche, qu’il a pris notre condition humaine, qu’il a quitté sa maison pour planter sa tente parmi nous selon les mots-même de saint Jean.
Quatre. Il panse nos plaies en y versant de l'huile et du vin. Directement, les Pères de l’Église - les premiers évêques - ont vu dans l’huile et le vin, les sacrements. Comment le Seigneur continue-t-il d’être présents aujourd’hui pour soulager nos souffrances ? Par les sacrements. Il est aussi présent dans les sacrements que sur la route qui menait de Jérusalem à Jéricho
Cinq, il nous charge sur sa propre monture. Nous savons quelle est la monture du Seigneur Jésus : l’âne ! Celui qui le conduira à la Ville Sainte où il va vivre sa Passion, mourir et ressusciter. On comprend donc directement ce que Luc veut nous dire : Le Seigneur nous fait participants de son mystère pascal. Il nous dit que si nous sommes avec lui sur l’âne du Dimanche des Rameaux, nous serons avec lui aussi lorsque la pierre du tombeau roulera.
On est presque au bout. Il nous conduit dans une auberge et il prend soin de nous. C’est l’auberge d’Emmaüs, c’est l’Église. François parlait de l’Église comme d’un hôpital de campagne. Écoutez-le : « Je vois l’Église comme un hôpital de campagne après une bataille. Il est inutile de demander à un blessé grave s’il a du cholestérol et si son taux de sucre est trop haut ! Nous devons soigner les blessures. Ensuite nous pourrons aborder le reste. Soigner les blessures, soigner les blessures… Il faut commencer par le bas. »
Et enfin, il sort de sa poche deux pièces d'argent. L’argent dont le Seigneur dit tant de mal, retrouve ici sa fonction fondamentale : elle est pour le partage. De la même manière que nous empruntons la terre à nos enfants, on peut dire que nous empruntons notre argent à ceux qui n’en ont pas.
Pour les Juifs, le lieu de la rencontre avec Dieu, c’était le Temple. Là que les deux premiers de la parabole travaillaient. Et s’ils touchaient quelqu’un qui était ensanglanté, ils devenaient impurs et donc ne pouvaient plus faire leur travail au Temple et ainsi, ils ne rencontraient plus Dieu. Voilà que le Seigneur invente en quelque sorte un 8ème sacrement, celui que l’on appelle « le sacrement de l’autre ». Oui, Dieu est présent dans le Temple, il est présent dans cette église. Mais il est réellement présent dans l’homme qui perd son sang, qui perd sa vie, juste à côté de nous. Ne passons pas à côté de cette autre présence réelle. Maintenant, c’est à nous que sont confiés ces 7 points. Qui trop embrasse, mal étreint, dit la sagesse populaire. Alors si nous en retenions et si nous en vivions l’un ou l’autre cette semaine ? Amen.
Prions pour tous les acteurs de la fraternité. Que nos dirigeants aient toujours le souci de ces témoins de la solidarité. Ensemble, supplions.
Prions pour toutes les personnes qui prennent soin des plus
fragiles. Que les aidants, les soignants, les accompagnants
puisent en toi, Père, force et joie. Ensemble, supplions.
Prions pour celles et ceux qui vivront cet été une retraite spirituelle à l’écoute de la Parole. Que l’Évangile ravive en leur cœur la joie et l’espérance. Ensemble, supplions.
Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …
Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …
Qu’est-ce que j’apprends de la mission de Jésus ?
Comment mettre en pratique l’amour du prochain aujourd’hui ?
Commentaires
Enregistrer un commentaire