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Mardi de la 14ème semaine 

du Temps de l'Église 

 Mettons-nous en  présence de Dieu : Dieu, viens à mon aide ;  Seigneur, à notre secours !

En ce temps-là, voici qu’on présenta à Jésus un possédé qui était sourd-muet. Lorsque le démon eut été expulsé, le sourd-muet se mit à parler. Les foules furent dans l’admiration, et elles disaient : « Jamais rien de pareil ne s’est vu en Israël ! » Mais les pharisiens disaient : « C’est par le chef des démons qu’il expulse les démons. »
Jésus parcourait toutes les villes et tous les villages, enseignant dans leurs synagogues, proclamant l’Évangile du Royaume et guérissant toute maladie et toute infirmité. Voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles parce qu’elles étaient désemparées et abattues comme des brebis sans berger. Il dit alors à ses disciples : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. »

Il n’entend pas et il ne parle pas.  Et voilà que Matthieu appelle cela, non pas un sourd-muet, mais un possédé.  Cela peut paraître vraiment étrange.  Pour lui, le Malin est celui qui nous enferme en nous-mêmes, qui nous rend incapables de vivre en communion, en communication avec les autres.  Un possédé, c’est un homme seul, sans rapport avec les autres.  Et on comprend, puisque dans la Genèse, Dieu dit qu’il n’est pas bon que l’homme soit seul, puisque lui-même Dieu est Trinité, communion de personnes.  Et donc, puisque le Malin veut le contraire de Dieu, il dit donc qu’il est bon que l’homme soit seul.  Il veut nous enfermer sur nous-mêmes, nous recroqueviller sur notre moi et en faire le centre du monde.

Le voilà donc remis en contact avec la communauté humaine.  Et on voit deux attitudes totalement différentes.  Pour la foule, «  Jamais rien de pareil ne s’est vu en Israël ! » Et pour les pharisiens : « C’est par le chef des démons qu’il expulse les démons. » D’un côté, des personnes qui sont tournées vers Dieu et les pharisiens qui jouent le même jeu que Satan.  Les premiers se réjouissent que le fils perdu soit retrouvé et les autres sont comme le fils aîné, incapable de se réjouir du retour du frère et qui critiquent, dans la parabole, l’amour du Père.  Ici, les pharisiens, l’amour de Jésus.

Et le texte continue en nous disant qui est Jésus : il est quelqu’un qui est pris de compassion, qui est, étymologiquement, retourné dans ses entrailles, on dirait aujourd’hui : « qui a mal au ventre ».  Dieu ne se sentira pas bien, aussi longtemps qu’il y aura une brebis égarée, un fils perdu, un sourd-muet.  Il ne peut pas s’empêcher de regrouper ce qui est séparé.  Nous nous appelons d’ailleurs Église, ce qui veut dire « assemblée », « rassemblement », parce que convoquée par Dieu.  Et ce n’est pas pour rien que durant les premiers siècles de l’Église, Jésus n’était pas représenté sur la croix, mais comme un bon pasteur à la tête du troupeau que nous sommes.  Amen
 
 Par le Fils, et dans l’Esprit,
adressons notre prière au Père qui nous aime :

R/ Fais-nous vivre de ton Esprit.

Au matin du monde,
ton Esprit sur les eaux éveillait la vie.
Éveille-nous à ta louange, pour ton service.

À l’aube du salut,
ton Esprit en Marie formait le Messie. 
Forme-nous à l’obéissance, pour ton règne.

Au jour de la Pentecôte,
ton Esprit parlait par la bouche des Apôtres. 
Mets sur nos lèvres la parole qui sauve.

Au matin de ce jour,
l’Esprit travaille en nous. 
Qu’il habite nos prières et féconde nos efforts.

Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …

Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …

Je peux prier aujourd’hui le Maître d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. Que des hommes et des femmes entendent et répondent à cet appel.

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