Saint Alphonse-Marie de Liguori
Si vous lisez les 4 évangiles, vous verrez que Jésus a plusieurs demeures. Il est né à Bethléem, a vécu à Nazareth, souvent chez Pierre à Capharnaüm. Il nous dit aussi qu’il n’avait pas d’endroit où reposer la tête. Jean, lui, nous fait monter d’un étage dans son prologue : « Au commencement était le Verbe et le Verbe était auprès de Dieu », puis plus loin « Il a planté sa tente parmi nous ». Auprès de son Père, il est reconnu pour qui il est, dans son « camping » terrestre, ce ne fut jamais vraiment le cas. « Il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas accueillis ». Lorsque j’étais curé d’une Unité Pastorale en milieu villageois, les personnes du cru appelaient ceux qui s’étaient venus habiter chez eux, les « aplovoûs ». Comment traduire ce mot wallon ? Le dictionnaire wallon dit : « Ceux qui sont tombés dru comme la pluie ». Pas très flatteur … Jésus sera toujours vu comme un « aplovoû ». Son Royaume est arrivé avec lui, mais n’est toujours pas accepté … aujourd’hui encore …
Même une fois installé sur terre, cela ne va pas mieux. Il est vu avec des yeux humains ; un habitant parmi tant d’autres. On croit le connaître en connaissant juste sa famille : fils de, frère de … Cela a-t-il vraiment changé ? Nous définissons souvent l’autre par son entourage, par l’extérieur de lui-même, par sa façade visible. Et c’est tellement plus simple et aussi tellement plus réconfortant. Les amoureux savent bien que la vraie connaissance est justement de l’ordre de l’invisible, reste toujours un mystère duquel on s’approche avec respect. Mais nous sommes des cartésiens et nous aimons beaucoup pouvoir définir les choses, ce qui nous permet d’avoir la main dessus. Les catéchismes de nos enfances nous permettaient d’avoir des réponses claires et de finir pas « savoir » qui était Dieu … Quelle horreur !
Enfin, un mot sur le saint du jour. Nous sommes au XVIIIème siècle. Alphonse, avocat napolitain devient prêtre et consacra une bonne partie de son ministère à catéchiser les plus pauvres. Je retiens de lui une phrase. Destinée aux prêtres, je pense qu’elle convient à toutes et tous : « les prêtres sont un signe visible de la miséricorde infinie de Dieu, qui pardonne et éclaire le pécheur afin qu'il se convertisse et change de vie. » Être un signe de la miséricorde infinie de Dieu … Avouez que c’est un fameux programme pour l’Église. Je vous rappelais l’autre jour que François disait que l’Église n’était pas un poste de douane. Alors, acceptons l’autre tel qu’il est ; ne jugeons pas, mais aimons par-dessus tout et toujours. Amen
R/ Béni sois-tu, ô Christ, notre Sauveur !
Du ciel, tu es descendu comme la lumière.
De Marie, tu es né comme le germe divin.
De la croix, tu es tombé comme le fruit.
Au ciel tu es monté, prémices des vivants.
Tu te présentes au Père comme l’offrande parfaite.
Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …
Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …
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