Lundi de la 22ème semaine du Temps de l'Église
Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. » Tous lui rendaient témoignage et s’étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche. Ils se disaient : « N’est-ce pas là le fils de Joseph ? » Mais il leur dit : « Sûrement vous allez me citer le dicton : “Médecin, guéris-toi toi-même”, et me dire : “Nous avons appris tout ce qui s’est passé à Capharnaüm : fais donc de même ici dans ton lieu d’origine !” » Puis il ajouta : « Amen, je vous le dis : aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays. En vérité, je vous le dis : Au temps du prophète Élie, lorsque pendant trois ans et demi le ciel retint la pluie, et qu’une grande famine se produisit sur toute la terre, il y avait beaucoup de veuves en Israël ; pourtant Élie ne fut envoyé vers aucune d’entre elles, mais bien dans la ville de Sarepta, au pays de Sidon, chez une veuve étrangère. Au temps du prophète Élisée, il y avait beaucoup de lépreux en Israël ; et aucun d’eux n’a été purifié, mais bien Naaman le Syrien. »
À ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux. Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline où leur ville est construite, pour le précipiter en bas. Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin.
« Aujourd’hui » : Jésus est à la synagogue de son village. C’est dimanche, dirait-on aujourd’hui. Normal, c’est un bon pratiquant ! Il prend le rouleau, tombe sur Isaïe (par hasard ? par inspiration ? allez savoir…) et se lance dans une homélie… d’une seule phrase : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. » Belle leçon pour nous les prêtres … Une seule phrase …
Résultat ? Au début, tout le monde est émerveillé : « Waowwww, quel style ! » Mais très vite, ça coince : « Mais enfin, ce n’est pas le fils du charpentier ? On le connaît depuis petit, il jouait dans nos rues… Comment pourrait-il être l’envoyé de Dieu ? »
Deux. Jésus, lui, ne se démonte pas. Il va même en rajouter une couche : il rappelle que les prophètes sont souvent envoyés ailleurs, vers les pauvres, les étrangers, ceux qu’on n’attend pas. Bref, il vient casser le confort des bien-installés. Et là… c’est le drame : la foule passe de l’admiration à l’énervement. On veut même le tuer. Comme quoi, dire la vérité, ça peut coûter cher…
Mais Jésus reste libre. Libre d’être applaudi, libre aussi d’être rejeté. On voit où cela va le conduire … Le jour de l’élection de Léon, Donald Trump l’a trouvé merveilleux. Le lendemain, alors que Léon avait parlé des pauvres, la réaction du même président a été fort différente !
Trois. Et moi, « aujourd’hui », où suis-je ? Est-ce que je me laisse déplacer par la Parole, ou est-ce que je préfère rester tranquille dans mon canapé spirituel ? Est-ce que je suis libre comme Jésus, ou prisonnier du regard des autres ? Avouons que cela varie d’un jour à l’autre. Je ne suis ni le meilleur ni le pire. Nous sommes tous un peu comme mon saint Patron : il aime et renie !
Alors Seigneur, donne-nous ton humour et ton souffle pour ne pas devenir des statues figées. Fais de nous des gens libres, capables d’accueillir tes surprises. Parce que, soyons honnêtes : avec toi, la vie n’est jamais ennuyeuse… et on ne s’ennuie pas à la messe quand tu es au micro !
R/ Que notre vie te rende gloire !
Tu nous as donné ton souffle vivant,
Tu nous as donné de nommer toute chose,
Tu nous as donné un monde à transformer,
Tu nous as donné des frères à aimer,
Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …
Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …

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