Mardi de la 21ème semaine du Temps de l'Église
Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous purifiez l’extérieur de la coupe et de l’assiette, mais l’intérieur est rempli de cupidité et d’intempérance ! Pharisien aveugle, purifie d’abord l’intérieur de la coupe, afin que l’extérieur aussi devienne pur. »
L’évangile d’aujourd’hui, qui est la suite de celui d’hier, peut faire un peu peur : Jésus ne mâche pas ses mots. « Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites ! » Voilà de quoi réveiller toute une assemblée… Peut-être que certains, en entendant ça, se disent : « Ouf, ce n’est pas pour moi, c’est pour eux, les pharisiens d’autrefois. » Et pourtant… je crois que cet évangile nous concerne plus qu’on ne l’imagine.
Jésus reproche aux pharisiens de s’occuper de détails minuscules — la dîme sur la menthe, le fenouil et le cumin — mais de négliger ce qui est essentiel : la justice, la miséricorde et la fidélité.
En langage moderne, c’est un peu comme si on passait deux heures à astiquer sa voiture pour qu’elle brille, mais qu’on oubliait de mettre de l’essence dans le réservoir… Ou comme si on se concentrait à bien repasser la nappe du repas, mais qu’on oubliait d’acheter la nourriture ! Bref, on se perd dans les détails et on oublie le cœur.
Et puis Jésus ajoute cette image qui nous fait sourire : « Vous filtrez le moucheron et vous avalez le chameau. » Imaginez la scène : quelqu’un qui, avec beaucoup de soin, retire une toute petite poussière de son assiette… mais qui, juste après, avale sans broncher un gros chameau entier ! C’est un peu caricatural, mais ça montre bien le décalage entre nos petites obsessions et ce qui compte vraiment.
Alors, demandons-nous : où est-ce que nous risquons, nous aussi, de « filtrer le moucheron » et d’« avaler le chameau » ?
Peut-être quand nous nous accrochons à une règle ou une habitude, mais que nous oublions la charité. Par exemple, il est très bien d’arriver à l’heure à la messe, mais si en route je klaxonne et m’énerve contre tout le monde, ai-je vraiment gagné quelque chose ? Ou encore : je peux avoir une maison impeccable, mais si je n’ai jamais cinq minutes pour écouter un enfant, un conjoint, un voisin, est-ce que je n’ai pas oublié l’essentiel ?
Jésus nous dit : « Purifie d’abord l’intérieur de la coupe, afin que l’extérieur aussi devienne pur. » Cela veut dire : commence par travailler ton cœur. Si ton cœur est habité par l’amour, la bonté, la vérité, alors cela se verra naturellement à l’extérieur. Pas besoin de forcer : l’intérieur rayonne vers l’extérieur.
En fait, ce que Jésus nous propose, c’est une vie simple et unifiée : ne pas jouer à paraître, mais apprendre à être. Être vrais, être justes, être miséricordieux, fidèles. Voilà ce qui donne de la beauté à une vie.
Alors, laissons-nous interpeller par cet évangile, mais sans tristesse ni culpabilité. Prenons-le plutôt comme une invitation joyeuse. Parce que Jésus n’est pas venu pour nous écraser avec des reproches : il est venu pour nous libérer de nos hypocrisies, pour nous apprendre à vivre en vérité, avec un cœur léger.
Peu importe si tout n’est pas parfait à l’extérieur. Dieu regarde le cœur, et c’est là que commence la vraie beauté.
Alors, retenons ceci : l’important n’est pas de « filtrer le moucheron », mais de ne pas « avaler le chameau » !
En clair : arrêtons de nous compliquer la vie avec des détails, et allons droit au cœur de l’Évangile : la justice, la fidélité, la miséricorde.
Et puis, entre nous… si un jour vous trouvez un chameau dans votre assiette, ce n’est peut-être pas un signe de Dieu, mais au moins, vous penserez à cet Évangile !
R/ Notre Sauveur et notre Dieu !
Réveillés de notre sommeil et relevés d’entre les morts,
nous offrons par toi le sacrifice de louange.
Donne-nous de garder aujourd’hui tes commandements,
en faisant comme toi ce qui plaît au Père.
À chaque heure de ce jour, puissions-nous te bénir :
que nos paroles et nos actes soient ta vraie louange.
Accorde-nous de ne contrister personne aujourd’hui ;
à ceux qui nous rencontrent, fais-nous porter la joie.
Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …
Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …

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