Martyre de saint Jean Baptiste
Alors, qui est le vrai prisonnier dans cette histoire ? Jean-Baptiste, enfermé dans sa cellule, ou Hérode, ce grand roi avec tous ses privilèges ?
Jean, lui, va perdre la tête – au sens propre – mais il n’a jamais cessé de rester fidèle à sa mission. Il a douté, certes, mais il a cru, il a annoncé, il a vécu sa vocation jusqu’au bout. Lui, au fond de sa cellule, il est libre intérieurement. On pourrait lui piquer une réplique de Florent Pagny : « Vous n’aurez pas ma liberté de penser ! »
Hérode, par contre… roi, puissant, entouré, on pourrait croire que c’est lui le plus libre. Mais pas du tout ! Il est prisonnier du regard des autres. Il ne veut surtout pas passer pour un faible devant ses invités. Résultat : il se retrouve obligé d’exécuter une promesse stupide faite à la fille d’Hérodiade. Voilà un roi… enchaîné à son image !
Cet évangile, c’est un peu l’évangile de la lâcheté. Hérode qui n’ose pas dire « non », Pilate plus tard qui n’osera pas non plus défendre Jésus alors qu’il l’appréciait. Dans les deux cas, la peur de perdre du pouvoir bloque tout courage. Et ce pouvoir-là, ce n’est pas qu’une question d’argent, c’est une drogue. On en veut toujours plus, et on a peur de le lâcher. Et soyons honnêtes : ça arrive aussi chez nous. Oui, oui, même dans nos paroisses. « C’est mon groupe, mon service, ma responsabilité ! » Et parfois on s’accroche tellement qu’on finit par ressembler à Hérode plus qu’à Jean…
Et puis, il y a ce détail frappant : la tête de Jean présentée sur un plateau, au cours d’un repas. Même dans la mort, Jean devient nourriture symbolique. On voit bien la préfiguration de Jésus à l’eucharistie : Lui aussi sera donné en nourriture, pour que la Vie circule. Et l’histoire nous le montre : rien n’arrêtera jamais l’Évangile. D’ailleurs, l’Église est souvent plus vivante quand elle est persécutée que lorsqu’elle est installée bien confortablement.
Alors, pour finir sur une note légère, souvenez-vous de Don Camillo déguisé en « camarade » à Moscou, qui disait à un adversaire anticlérical : « Personne n’a jamais réussi à les éliminer, ces prêtres ! » Eh bien oui… on pourra tout essayer : prisons, plateaux d’argent, moqueries ou films satiriques… Mais la Bonne Nouvelle, elle, continue toujours de passer. Même sur Facebook et TikTok !
R/ Béni sois-tu, ô Christ, notre Sauveur !
Du ciel, tu es descendu comme la lumière.
De Marie, tu es né comme le germe divin.
De la croix, tu es tombé comme le fruit.
Au ciel tu es monté, prémices des vivants.
Tu te présentes au Père comme l’offrande parfaite.
Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …
Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …

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