Saint Jérôme
On dit parfois : « Qui tient le livre tient le pouvoir ». Mais aujourd’hui, en la fête de saint Jérôme, l’Église nous rappelle que ce n’est pas tant le livre qu’on tient dans la main qui compte, mais celui qu’on garde et qu’on médite dans le cœur. Saint Jérôme a donné toute sa vie pour la Parole de Dieu : il l’a traduite, commentée, expliquée, afin que chacun puisse la lire, la comprendre et s’en nourrir. Lui qui disait : « Ignorer les Écritures, c’est ignorer le Christ », nous invite à nous demander si nous laissons vraiment la Bible être cette nourriture quotidienne pour notre foi.
L’Évangile d’aujourd’hui nous montre Jésus « le visage déterminé », prenant résolument la route de Jérusalem. C’est le premier point pour nous aujourd’hui : la foi n’est pas un loisir ni une option, c’est une marche à entreprendre. Jésus avance, il ne tergiverse pas, il ne reste pas dans son confort. De même, saint Jérôme a choisi de prendre au sérieux cette route : il s’est retiré au désert, il a travaillé sans relâche, et il a mis toute son énergie à faire connaître la Parole. Pour nous, cela signifie que la foi n’est pas une idée vague, mais un chemin concret, une décision à renouveler chaque jour.
Deuxième point : le livre ouvert. Saint Jérôme n’a pas seulement étudié la Bible comme un érudit, il l’a vécue comme un amoureux. Son travail de traduction n’était pas une œuvre pour les spécialistes, mais une manière de rendre le texte saint accessible au plus grand nombre. Lire la Bible n’est donc pas accumuler des informations ; c’est laisser Dieu nous parler, et accueillir une parole vivante qui éclaire nos choix. De la même manière que Jésus, sur la route de Jérusalem, portait en lui la mission du Père, nous sommes invités à porter en nous la Parole pour qu’elle irrigue nos rencontres, nos décisions, nos gestes les plus simples.
Troisième point : la mission. Jésus ne marche pas seul vers Jérusalem : il entraîne ses disciples, il annonce, il guérit, il enseigne. La route est missionnaire. Saint Jérôme, lui aussi, n’a pas gardé son savoir pour lui : il a mis son intelligence et sa passion au service de l’Église, afin que d’autres puissent découvrir le Christ. Nous aussi, si nous avons reçu la Parole, c’est pour la partager. Dans nos familles, au travail, entre amis, il nous revient de témoigner simplement de ce qu’elle fait dans nos vies. Pas besoin de longs discours : parfois, une parole inspirée de l’Évangile, un geste cohérent, un choix fait par fidélité à Dieu parlent plus fort que mille arguments.
En résumé, la fête de saint Jérôme nous invite à trois choses : marcher avec détermination derrière le Christ, nourrir notre cœur de la Parole, et la partager simplement autour de nous. Si vous voyez quelqu’un plongé dans sa Bible dans le bus ou au café, ne vous inquiétez pas… ce n’est pas forcément une crise de Wi-Fi, mais peut-être tout simplement une crise d’amour biblique ! Que saint Jérôme nous aide à vivre nous aussi de cette passion de la Parole. Amen.
Seigneur, toi qui as mis ton Fils en route vers Jérusalem, donne à tous les pasteurs, les missionnaires et les catéchistes la détermination d’annoncer l’Évangile avec courage et persévérance.
Seigneur, dans un monde souvent agité et dispersé, envoie ton Esprit afin que la Parole de vérité éclaire les décisions des gouvernants, et qu’ils recherchent toujours la justice et la paix.
Seigneur, rends-nous attentifs à ta Parole dans nos maisons et nos assemblées. Aide-nous à partager simplement ce que nous recevons de l’Évangile, par nos paroles et surtout par nos gestes.
Seigneur, donne-nous d’être comme saint Jérôme : passionnés de l’Écriture, fidèles sur le chemin du Christ, et joyeux témoins de ton amour au cœur de notre quotidien.
Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …
Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …

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