Sainte Thérèse de Lisieux
Il y a une phrase qu’on a tous entendue, peut-être même dite : « Je te suivrai partout ! » C’est souvent une déclaration d’amour… qu’on relativise un peu quand il s’agit de suivre quelqu’un pour faire les courses, sortir les poubelles ou se lever à six heures du matin ! Dans l’Évangile d’aujourd’hui, quelqu’un dit cela à Jésus, mais Jésus prévient aussitôt : le suivre, ce n’est pas une promenade tranquille, c’est accepter une route parfois inconfortable. Et c’est exactement ce qu’a vécu sainte Thérèse de Lisieux, dont nous faisons mémoire aujourd’hui : elle a choisi de marcher humblement derrière le Christ, sans filet de sécurité, avec un cœur d’enfant.
Trois « seuils » nous sont proposés dans l’évangile de ce jour. Le premier, c’est celui de la disponibilité. Suivre Jésus, ce n’est pas attendre que toutes les conditions soient réunies. Lui-même n’a « pas d’endroit où reposer la tête », il est toujours en mouvement. Pour Thérèse, cette disponibilité, c’était de se laisser porter par la grâce, même dans les ténèbres, même sans comprendre. Elle nous apprend que la vraie sécurité, ce n’est pas un toit bien solide, mais les bras du Père.
Le deuxième seuil, c’est celui du renoncement. Deux hommes veulent suivre Jésus, mais en demandant un délai : « Laisse-moi d’abord enterrer mon père », « laisse-moi d’abord dire adieu ». Cela nous ressemble, parce qu’on a toujours de bonnes raisons pour remettre à demain l’appel de Dieu. Mais l’Évangile est clair : il y a urgence. Il ne s’agit pas de mépriser la famille ou les devoirs, mais de mettre Dieu en premier. Thérèse l’a compris : son offrande quotidienne était un grand « oui » sans conditions, jusque dans ses fragilités.
Enfin, le troisième seuil, c’est celui de la fidélité. Jésus dit : « Celui qui met la main à la charrue et regarde en arrière n’est pas fait pour le Royaume. » Autrement dit : on ne peut pas marcher en avant si on a sans cesse la tête tournée vers hier. La fidélité, c’est tenir bon dans le quotidien, pas dans les grandes scènes héroïques, mais dans la constance d’un amour offert jour après jour. C’est ce que Thérèse a vécu au Carmel : un petit chemin, caché, mais lumineux.
Alors, à la lumière de cette Parole et de la vie de Thérèse, posons-nous trois questions simples : suis-je disponible à l’appel de Dieu ? Quels attachements me retiennent encore ? Et est-ce que je garde les yeux fixés sur Jésus, sans regrets ni nostalgies qui paralysent ?
Et pour finir, permettez un clin d’œil : suivre le Christ, ce n’est pas une aventure où on a tout prévu, c’est plutôt comme partir en randonnée sans savoir si le chemin monte ou descend. Mais bonne nouvelle : avec Jésus, on ne se perd jamais… sauf parfois son confort, mais ça, c’est une grâce !
Toi qui demandes de mettre ton Royaume en premier, éclaire ceux qui exercent des responsabilités dans le monde : qu’ils servent le bien commun avec droiture, sans se laisser retenir par leurs intérêts personnels. nSeigneur, nous t’en prions.
Seigneur, suscite dans les cœurs le désir de te suivre sans regarder en arrière. Donne aux jeunes de trouver leur vocation, et aux familles de les soutenir dans leur chemin de foi. Seigneur, nous t’en prions.
Toi qui ouvres ton Royaume aux humbles, soutiens tous ceux qui se sentent sans sécurité ni appui dans leur vie. Par l’intercession de Thérèse, qu’ils découvrent en toi un Père qui ne les abandonne pas. Seigneur, nous t’en prions.
Seigneur, fais de nous des témoins fidèles, capables d’annoncer ton amour par des gestes simples et concrets, à l’image de la « petite voie » de Thérèse. Seigneur, nous t’en prions.
Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …
Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …

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