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27ème dimanche du Temps de l'Église C

 Mettons-nous en  présence de Dieu : Dieu, viens à mon aide ;  Seigneur, à notre secours !

 En ce temps-là, les Apôtres dirent au Seigneur : « Augmente en nous la foi ! » Le Seigneur répondit : « Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici : “Déracine-toi et va te planter dans la mer”, et il vous aurait obéi. Lequel d’entre vous, quand son serviteur aura labouré ou gardé les bêtes, lui dira à son retour des champs : “Viens vite prendre place à table” ? Ne lui dira-t-il pas plutôt : “Prépare-moi à dîner, mets-toi en tenue pour me servir, le temps que je mange et boive. Ensuite tu mangeras et boiras à ton tour” ? Va-t-il être reconnaissant envers ce serviteur d’avoir exécuté ses ordres ? De même vous aussi, quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné, dites : “Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir.” »


Imaginez un instant : vous plantez une toute petite graine dans un pot. Vous l’arrosez, vous la regardez, vous la surveillez… Pendant des jours, on ne voit rien. Puis, un matin, une tige point rougeâtre perce la terre, et peu à peu la plante grandit. Ce miracle discret : c’est un peu ce que Jésus veut pour notre foi. Il ne demande pas des exploits spectaculaires, mais une foi humble, qui croit que même dans nos petits gestes, Dieu peut agir.

Dans la première lecture, Habacuc crie : « Combien de temps, Seigneur ? » Il voit la violence, l’injustice, le mal triompher. Il interpelle Dieu — c’est parfois notre cri aussi, quand tout semble injuste ou que nos prières restent silencieuses. Mais Dieu répond : « Mets cette vision par écrit… si elle tarde, attends : elle viendra. » Le message est clair : même quand Dieu semble silencieux, il n’est pas absent. Il nous invite à la patience, à la fidélité, à la confiance qu’à son heure les choses seront “visibles”. Ainsi, premier enseignement : la foi n'enlève pas le doute, mais elle persévère malgré lui.

Paul écrit à Timothée : « Ravive le don de Dieu qui est en toi… ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de mesure. » Autrement dit, notre foi n’est pas une “étincelle” qui brille toujours, sans entretien. Elle peut s’endormir, s’essouffler, mais Dieu nous donne les moyens de la raviver. C’est un appel à l’action : prier, fréquenter la Parole, vivre en communauté, servir, se laisser former — tout cela nourrit la foi. Deuxième enseignement : la foi a besoin d’être entretenue, vécue.

Les apôtres demandent à Jésus : « Augmente en nous la foi ! » Jésus répond : si vous aviez seulement une foi « grosse comme une graine de moutarde », vous pourriez dire à un arbre de se déraciner… Mais Jésus vient aussi dire : quand tu as fait tout ce qu’on te demandait, ne dis pas “je suis extraordinaire”, mais « Nous ne sommes que des serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir. » Cela nous ramène à l’humilité : la foi n’est pas un concours de prouesses miraculeuses, mais une fidélité dans les petites choses, dans le quotidien, même quand on ne “voit” pas les effets. Troisième enseignement : la foi sert, humblement, dans le quotidien, sans chercher les applaudissements.

Au fond, ce que l’Évangile nous dit aujourd’hui, c’est : « Ne vous perdez pas en grandes ambitions de foi, commencez par croire dans les petites choses. » Si vous plantez cette graine spirituelle — prières, service, fidélité — Dieu fera le reste.
Et si, en rentrant chez vous demain, vous regardez votre plante en pot (ou une fleur du jardin) et qu’elle n’a pas encore poussé d’un centimètre… ne paniquez pas. Ce n’est pas qu’elle vous snobe : c’est juste que la magie de Dieu fonctionne parfois dans le secret, à petits pas.

Seigneur, quand notre foi est petite comme une graine, viens l’arroser de ta tendresse, et fais grandir en ton Église le courage d’espérer malgré les épreuves.

Seigneur, quand notre monde crie comme Habacuc devant la violence et l’injustice, donne aux responsables politiques et aux artisans de paix la patience et la force de travailler avec constance pour le bien de tous.

Seigneur, quand nos cœurs sont fatigués et chargés, rappelle-nous que tu ne nous donnes pas un esprit de peur mais un esprit d’amour et de force.

Seigneur, quand nous oublions que nous sommes d’abord des serviteurs, rends-nous humbles et disponibles, joyeux de te servir dans les petites choses du quotidien.


Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …

Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …

 prendre un temps court mais vrai de prière chaque jour, poser un geste de service discret sans rien attendre en retour, ou remercier Dieu pour un petit détail de la journée. Comme une graine de moutarde : simple, discret, mais qui fait grandir le Royaume.

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